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Channel: Les rhums de l'homme à la poussette
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Mon Rhum Fest 2015 - partie 2

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On continue avec notre temps passé dans l'espace VIP et la dégustation de bien jolis flacons, ma foi.

Cette bague d'osier rend bien
J'ai eu le privilège de goûter à 8 autres rhums d'exception. Voilà ce qu'il y en a à retenir.

Le Zacapa Reserva Limitada 2014 tout d'abord.
Zacapa, je connais, le 15 ans, le 23 ans et le XO. Et dans l'ensemble ce n'est pas mon truc. Le sucre du 23 et du XO me dérangent tandis que le 15 ans, plus sec, n'a pas grand intérêt à mes papilles.
Mais voilà, ce Reserva Limitada affiche 45° au compteur, ce qui peut changer pas mal de choses principalement en donnant plus de peps que sur les versions plus douces.
Eh bien, cela se confirme. Certes on est toujours essentiellement sur la vanille et le caramel (ainsi que la noix) mais ses quelques degrés de plus lui donnent une pèche bienvenue ; pas si mal.




Le Santa Teresa Bicentenario ensuite. Voici donc ce que nous propose la marque Santa Teresa en rhum premium. Leur rhum "de base", n'est pas mal du tout, je me dis donc que celui-ci peut avoir du potentiel.
Au nez c'est gourmand (il donne l'impression qu'on va avoir quelque chose de sucré en bouche), sur le caramel, le café et la vanille. Le nez ne nous a pas trompé, il est sucré, trop sucré et également très café. Pas trop mon truc.

Le English Harbour 1981 est le prochain sur ma liste. On arrive là sur une bouteille qui vaut facilement 200€ et dont on entend très peu parler (bon signe ou mauvais présage, on va bien voir).
Voilà un nez, qui me plait déjà plus que les précédents, il nous offre des fruits rouges, de la noix et un boisé très agréable.
L'attaque m'a semblé moyenne, avec une première impression d'alcool et de sucre et donc un manque de saveurs. Mais cela s'améliore quand on le garde en bouche et sur la finale. Il donne entre autre, du bois, de la vanille et un côté empyreumatique que j'ai particulièrement apprécié. 
Dans l'ensemble un rhum élégant mais non sans personnalité.

Un français, un anglais et un espagnol

Un La Mauny 1998 avait également sa place sur l'étagère et j'ai eu envie de rafraîchir mon impression sur ce dernier (que j'avais eu l'occasion de goûter quelques mois auparavant).
Un nez assez complexe avec entre autre de la réglisse, du caramel cuit, de la réglisse et - malheureusement - ce boisé parfois présent sur certains vieux agricoles que je n'affectionne pas.
L'attaque est assez douce et la finale donne, là aussi, des saveurs empyreumatiques, mais comme au nez, ce boisé qui me gêne était bien présent.

Ma première impression est donc confirmée, un rhum de qualité mais pas à mon goût.


Me voilà donc dans cet espace VIP à siroter quelques très bons rhums quand une de mes connaissances essaye d'attirer mon attention par des signes de têtes, qu'il essaye de rendre discrets. Il y parvient et me demande de venir le voir, j'y vais.
Étiquette provisoire là aussi
Et là sur un ton de comploteur et à voix basse il me fait comprendre que toutes les bouteilles à découvrir ne sont pas sur les étagères. Ah ?
Il m'explique que deux bouteilles d'exception se trouvent en fait sous le bar et qu'il faut les demander très discrètement aux barmen pour avoir la chance d'en profiter. Ah ?
Il me dit ensuite de quels rhums il s'agit, le futur millésime de chez Saint James, un 2003 et surtout la carafe des 120 ans de chez Longueteau. Ah !

A mon tour de faire des signes cabalistiques au barman et à prendre un ton de comploteur. Quelques instants plus tard, j'ai donc quelques centilitres de Saint James 2003 dans mon verre, après qu'il se soit livré à de secrètes manipulations sous le bar.
Un nez boisé, avec de la réglisse et des épices. Pas mal mais pas vraiment mon truc non plus ; un peu déçu je suis.
Et là en bouche, une claque ! Certes, cela remonte à quatre semaines mais je me souviens encore de mon étonnement à avoir un produit vraiment super (et donc pas vraiment en adéquation avec le nez). L'attaque est souple (même si l'alcool est là) et la bouche fruitée, entre autre sur l'orange mais pas seulement (cela me donne envie de prendre le temps d'en apprécier toutes les subtilités). Le boisé est là, juste comme il faut. Je me suis fait cueillir ^^ 
Entre bouteille d'eau et carton :)


Je refais signe à mon "dealeur", qui cette fois me sert une petite quantité du Longueteau (tout ça sous le bar une fois de plus).

Là, je vous demande une minute, l'émotion me submerge à ce souvenir.
Je vais simplement retranscrire mes notes :
"Nez : un extra-terrestre. Extrêmement complexe. On retrouve un peu du XO mais en plus raffiné. Encore vif. Fruits rouges, bois, menthe, agrumes (orange amère), quelque chose de chaud, caramel.
Bouche : explosif, frais, doux, complexe, on y retrouve presque tous les éléments découverts au nez.
Finale : looooonnnnggggg"

Voilà, voilà, je ne sais pas quoi dire de plus, si ce n'est vous dire que ce rhum est un assemblage de quatre millésimes de cette maison, un par génération (1924, 1940, 1997 et 2006).
Je l'ai gardé dans mon verre pendant 45 bonnes minutes à l'apprécier.

C'est bon, c'est très très bon.
Il n'y a que quelques centaines d'exemplaires, chacun vendus à un prix élevé mais je ne suis pas loin de penser que ce rhum vaut son prix :)



C'est ainsi que s'est terminée mon expérience VIP... Difficile de continuer après ça.


Mais j'ai pris mon courage à deux mains, retrouvé mon frère et nous sommes parti vers des rons. Vous le savez ce n'est pas forcément mon truc mais mieux vaut garder son palais disposé et entraîné à tous les rhums, entre autre pour continuer à apprendre.


Pas convaincu dans l'ensemble
Nous sommes donc allé du côté de Botran pour déguster leur 15 ans et leur 18 ans.
Le premier est gourmand sur la vanille, le caramel mais aussi boisé et avec un touche de café.
Le second est plus sec, plus boisé et plus long.
Je n'ai été convaincu ni par l'un, ni par l'autre.


Deuxième stand avec moult rons : celui où AH Riise était en dégustation. Je vais passer rapidement sur ce stand n'ayant rien trouvé à mon goût (si ce n'est le Mulata 15 ans que je connaissais déjà et qui est très boisé/bourbon).
Caracas Club, un ron de 7 ans du Venezuela ; très sur l'amande et doux.


Trop, trop, trop
Relicario de République Dominicaine, élaboré à 50% à partir de mélasse et à 50% à partir de vesou. Cela n'apporte malheureusement pas grand-chose. Cependant voilà un ron relativement sec, qui peut offrir une certaine alternative aux rons plus sucrés.
Esclavo, un solera 12 ans, très doux (sans être trop sucré), surtout sur la vanille... pas mon truc.


J'ai ensuite fait la singulière expérience de goûter les rhums AH Riise, deux finishs différents, ainsi que leurs solera 25 et 30 ans.

Ce sont les rhums les plus sucrés qu'il m'ait été donné l'occasion de tester, la bouteille vous colle aux doigts... Et c'est dommage ; il y a des choses intéressants dans ces rhums : un côté fermier/fumé sur le porto finish, un arôme d'abricot sur le Sauternes finish et une certaine complexité sur les vieilles solera. Mais voilà, trop, trop, trop de sucre, à vous en anesthésier la bouche.



Oui, joli design
Pour finir sur les rons, un représentant de Colombie, à la belle bouteille : La Hechicera. La représentante de la marque était très intéressante et donnait des explications qui permettaient de comprendre un peu ce qui se passe derrière la "simple" bouteille. Le nez est très boisé, dans un style bourbon. En bouche, le bois est moins présent et se fait manger par le caramel ; il est également moins sec que le nez ne laissait penser. Rien d'exceptionnel.



Finissons par quelque chose d'un peu plus enthousiasment (pour moi en tout cas), le Bologne Black Cane.
Un rhum agricole blanc de Guadeloupe, élaboré à partir d'une unique variété de canne à sucre : la canne noire (oui vous qui êtes bilingues, vous comprendrez donc pourquoi il s'appelle Black Cane :P).
Nous avons là un rhum intéressant, agricole sans aucun doute mais avec un nez aussi sur la réglisse et peut-être moins frais que d'autres. En bouche, l'attaque est douce, même sucrée. Les agrumes rendent ce rhum plus frais en bouche que le nez ne nous laissait croire.
Un agricole très expressif, réussite de chez Bologne !



Mon Rhum Fest 2015 - partie 3

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Que de choses de goûtées lors de ce Rhum Fest !


Je reprends mon cahier d'écolier et je vois qu'il me rente encore pas mal de choses dont je dois vous parler.
Ce qui est "rigolo" c'est qu'en parlant avec un confrère, je lui demande son top 5 de cette édition 2015, et 3 des 5 rhums qu'il me sort n'ont même pas trouvé le chemin de mon verre... Soit je ne les ai tout simplement pas vus, soit je n'ai pas eu le temps de m'y pencher. Bon en même temps, ça en fait encore pas mal à découvrir et ça c'est bien :)


Les entrées de gamme et les deux premiers jamaïcains
Hop, on se remet en route, et nous voilà au stand de la Compagnie des Indes.
Avant tout, j'aime bien cette marque. Je m'explique : voilà un embouteilleur indépendant français, qui sélectionne ses rhums partout dans le monde, qui fait de petites quantités dont des bruts de fûts. Ce qui ne gâte rien : le (jeune) patron est très sympa et ne se prend pas la tête.
Et leurs rhums alors ? Eh bien, leur gamme s'étoffe assez rapidement et offre donc une diversité qui permettra à chaque amateur d'y trouver son bonheur.

Lors du salon, j'ai pu en déguster huit, ouais quand même, ça bosse dur !
Voilà mes impressions du moment.

Le blend Caraïbes tout d'abord. C'est un de leurs deux rhums d'entrée de gamme, le plus sec des deux. En effet le budget est limité, malheureusement, je trouve que ses qualités aussi. Attention rien de mauvais ou d’écœurant, juste rien qui m'ai convaincu. Passons à autre chose, il en reste sept !
Et de 6 avec les deux jamaïcains suivants
Jamaïque 7 ans ; vous connaissez mon faible pour les rhums de cette île et leur typicité, voyons voir celui-ci. Ouhla ! Voilà un nez original, sur le gin et la chartreuse ! Pas du tout dans cette typicité jamaïcaine que j'affectionne, mais qu'à cela ne tienne, c'est très sympa. La bouche reste sur la même veine, même si là, le bois apparaît ainsi que les marqueurs jamaïcains en arrière-plan.
J’enchaîne sur la version brut de fût. Quoi de neuf ? Une intensité augmentée, des arômes végétaux encore plus présents et une longueur multipliée. Une belle découverte !
Le Fiji ensuite. Là aussi je passe rapidement, je n'ai pas écrit grand-chose sur mon cahier d'écolier, c'est qu'il ne m'a pas marqué.
La Compagnie des Indes nous propose également un rhum en provenance d'Indonésie (berceau de la canne à sucre et de l'arrak, ancêtre du rhum). C'est la première fois que j'ai eu l'occasion de déguster un rhum de cette origine ; on n'en sait pas plus sur cette origine justement, car la distillerie est gardée secrète - aucune idée de pourquoi. Et alors il donne quoi ce rhum ? Eh bien il donne quelque chose d'original, au nez, des épices (jasmin surtout), de la fraise et un côté lacté, comme on peut avoir sur certains jamaïcains mais en moins prononcé. En bouche on retrouve certains de ces éléments et l'on a sur la finale un côté fût brûlé assez sympa. Original et pas dénué d'intérêt ce rhum indonésien :)
Et de 10 ! 
Destination Cuba pour leur prochaine référence. Je ne suis pas spécialiste des rhums cubains, mais celui-ci, gustativement, pour moi ne vient pas de là. Je ne dis pas qu'il y a tromperie sur la marchandise hein, non simplement que quand je découvre un rhum qui vient de Cuba je ne m'attends pas à ça : un rhum porté sur les épices et avec des notes empyreumatiques, bref un rhum que j'aime bien :D
La Barbade ensuite ; un nez orange, bois et genièvre, pas franchement typé Barbade. Cependant en bouche, on retrouve plus cette typicité Barbade, entre autre avec un boisé plus prononcé. Une bonne expression de cette île.
On termine, par un retour en Jamaïque avec leur Navy Strenght. C'est un blend de rhums provenant de quatre distilleries de l'île. Au nez, pas de doute, nous sommes bien sur un jamaïcain, ça fait plaisir. Le degré d'alcool apporte puissance et longueur. La finale là aussi se décline sur des arômes brûlés/grillés. Il m'a bien plu.



Le rhum de Paris
Un stand qu'il ne fallait pas manquer, de par la diversité, l'originalité et la nouveauté des rhums proposés était "Les rhums de demain" (je crois :p).

Il y avait par exemple deux rhums de la distillerie californienne "The Lost Spirits", que je connaissais déjà grâce à Helena (thanks again!), qui a eu la gentillesse de m'en envoyer des échantillons il y a quelques mois de cela.
Si on reste aux USA, était également en dégustation le Koloa de Hawaï -provenance qui fait rêver - qui est élaboré à base de pur jus de canne ; pas mal tout ça. Bon ben en fait, non... Pas grand-chose au nez, pas grand-chose en bouche... tant pis.

La France n'était pas en reste avec la distillerie de Paris, Ferroni (les rhums de Marseille) et la Cuvée n°3 de la Confrérie du rhum.
Alors cette distillerie de Paris ? Projet ambitieux de la maison Julhès (pour ceux qui ne connaîtraient pas, je vous invite à lire cet article-ci), qui consiste à distiller différents alcools à Paris même, après que cette activité ait disparu il y a de très nombreuses années. Eh bien, ça y est l'alambic est en fonctionnement et produit, entre autre, du rhum. Ce rhum est élaboré à partir de sucre transformé de Galabé (de la Réunion donc).
C'est un rhum atypique, avec un nez très citronné et un peu sur le gin. En bouche, ça change complètement puisque l'on a quelque chose de plus "lourd", avec des arômes de cacao et de fleur. Il faudra que j'y trempe à nouveau mes lèvres !

Trois des références les plus intéressantes de la gamme
Direction la cité phocéenne maintenant avec un nouvel embouteilleur indépendant français : Ferroni. Ils proposent une gamme très variée, avec un blanc pur jus de l'Île Maurice, qui est pour moi une réussite. Un rhum de dégustation, qui devrait également pouvoir être utilisé pour la confection de ti-punchs de qualité :)
Ils ont également à leur catalogue un rhum en provenance de Belize (et donc de la distillerie Travellers). Là je ne vais pas être impartial, j'ai aimé tous les rhums que j'ai pu déguster en provenance de cette distillerie ; celui-là ne déroge pas à la règle, j'adore son boisé et ses notes de coco.
Leur gamme est étoffée par deux produits à base de rhum : le Honey Rhum, pour les plus nuls en anglais, un rhum aromatisé au miel et le Merveilleux Falernum, élément qui rentre dans la composition de cocktails et qui à mon avis, peut même se boire comme ça, tant les épices sont bien dosées.
Leur créneau haut de gamme est rempli par un guadeloupéen de 1998 (vraisemblablement un Damoiseau comme tous les rhums de Guadeloupe de 1998 sortis chez des embouteilleurs indépendants). Vous savez que je ne suis pas un grand fan de cette "série" de rhums et je n'ai même pas goûté celui-là ; je devrai avoir l'occasion de le déguster d'ici peu de temps, je verrai si mon avis change :)
Guadeloupe 1
Et j'ai gardé, ce qui selon moi est, le meilleur pour la fin : le Rosé Rhum Blend. Comme son nom l'indique c'est un blend, les rhums le composant provenant de Guyane Anglaise, de l'Île Maurice et de Trinidad. L'ensemble est vieilli en fût de Cognac puis affiné en fût de vin doux naturel (Rasteau pour être précis). Au nez il donne cette étrange impression d'être gourmand sans être sucré, ce qui est confirmé en bouche, il est sec et boisé mais tout est bien dosé, même l'alcool est en bonne proportion. Il s'agit d'un rhum d'un très bon rapport qualité/prix, puisqu'il devrait être trouvable pour une quarantaine d'euros.
La Confrérie du Rhum est un groupe Facebook rassemblant des amateurs d'alcool de canne de toute la France (et même du monde) dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises. Les admins de ce groupe ont depuis peu lancé des cuvées de rhum estampillées Confrérie de Rhum.
La troisième était en dégustation en avant-première au Rhum Fest, et cette fois, c'est un rhum blanc ! Et agricole s'il vous plait !
Guadeloupe 2
C'est la distillerie Longueteau qui a bien voulu participer. Elle m'a laissé une très bonne impression avec un nez sur la canne et une impression vive, sèche et "droite". L'attaque, elle, est plus douce tout en restant fraîche. La finale est assez longue, ce qui ne gâte rien. Bref, en voilà une qui rejoindra mes rayonnages personnels ;)

Restons un instant en Guadeloupe chez Longueteau, qui proposait sur le salon (et d'ici la fin d'année chez les cavistes) leur Canne Rouge, rhum élaboré à partir d'une unique variété de canne : la canne rouge (bravo ceux qui suivent, les autres vous sortez !). Afin d'en apprécier la singularité, j'ai commencé par goûter leur blanc "générique"à 55°, qui est déjà un bon agricole et qui doit, là aussi, être parfait pour la réalisation de ti-punchs.
Eh bien, il y a une différence indéniable avec le Canne Rouge, qui est plus floral et plus fruité. Il m'a laissé une très bonne impression ! Aussi ne serait-il pas étonnant que je me retrouve avec deux blancs de chez Longueteau sur mes étagères assez rapidement (enfin d'ici à ce qu'elle sorte quoi ;)).



Mon Rhum Fest 2015 - partie 4 (oui c'est la dernière !)

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Continuons sur nos purs jus français. Je suis allé faire un tour chez différentes distilleries dont je connais la plupart des produits, mais concernant lesquels je voulais me rafraîchir la mémoire ou bien déguster une bouteille encore méconnue (de moi).


Je cherchais une rime en "az" mais c'était trop naze...

Depaz pour commencer, où j'ai dégusté trois des quatre références représentées. Bon, j'aime tout :)
Le blanc est très sec et puissant, et bien sûr la canne. Il est bon mais il manque peut-être d'un petit quelque chose qui le distinguerait d'autres blanc agricoles.
L'élevé sous bois a été une jolie découverte. Je dois avouer ne pas boire d'ambrés/paille, élevés sous bois, mais l'idée d'un rhum à mi chemin entre un blanc et un vieux m'intéresse et celui-ci a bien les caractéristiques des deux univers, pas mal.
J'ai fait l'impasse sur le VSOP que je connais bien et suis passé au XO (que je connais bien aussi mais c'était pas gourmandise). Toujours aussi bien... Je comprends pourquoi c'est ce rhum qui m'a fait sauter le pas vers les agricoles et je suis bien content d'avoir une bouteille en réserve !

Karukera ensuite, où j'ai redécouvert leur blanc, 100% canne bleue, pur jus très sympa où l'attaque dissimule le côté sec de ce rhum. Je suis ensuite passé à la Cuvée Christophe Colomb, haut de gamme - hors millésime - de la marque, que je n'avais encore jamais eu l'occasion de goûter. Je l'ai trouvé très sec et épicé, super agréable. Le bois et le côté sec marqueront la finale, qui aurait pu être un peu plus longue. Une belle découverte.

Elle ne correspond pas au texte, je sais :P
Neisson, qui avait son stand juste à côté de Karukera, n'allait pas s'en tirer comme ça ! J'ai eu envie de me refaire une opinion sur leur fameux blanc à 52.5%. J'en avais une bonne impression mais je l'ai redécouvert malgré tout, encore meilleur que dans mon souvenir. Encore un autre blanc pour mon armoire à merveilles ? Pas impossible ;)
On reste en Martinique, avec Trois Rivières et leur "nouvelle" gamme, que j'avais eu l'occasion de goûter à la rentrée dernière sur le salon Dugas Club Expert (je vous en parlais dans cet article).
Cependant, deux références étaient disponibles au Rhum Fest, que je n'avais pas pu goûter au salon Dugas : le Cuvée Princesse (j'ai un échantillon à la maison et je n'aime pas - je le dégusterai à nouveau en le laissant reposer bien plus longtemps dans le verre pour voir si cela change quelque chose) et leur 12 ans, encore jamais testé. En deux mots, le nez est extrêmement plaisant mais la bouche est trop boisée à mon goût. Cela ne lui enlève pas ses qualités et c'est un très bon produit qui plaira beaucoup à certains.
Saint James enfin, qui fête cette année ses 250 ans d'existence !
Avant tout je dois dire que j'aime bien cette marque, qui souffre à mon avis d'une image médiocre du grand public alors que certains de leurs produits sont vraiment très bons. Comme le Fleur de Canne, par exemple, blanc premium de la marque, qui se distingue par des arômes poivrés et des notes d'agrumes (encore un autre blanc sur mes étagères à l'avenir ? Oui peut-être bien :p). Après avoir précisément bu quelques centilitres de ce dernier, je voulais passer au Cuvée Excellence et surtout au millésime 1999, dont on m'avait dit le plus grand bien quelques jours auparavant. Oui, eh bien, non. Je n'ai même pas pu les goûter. En effet, peu de temps après mon arrivée sur le stand, alors que je prenais mon temps pour redécouvrir ce blanc, un groupe de commerciaux en costumes s'est présenté et la personne de l'autre côté de la table m'a totalement oublié... Je me suis pourtant montré patient, ai essayé d'attirer l'attention du maître des bouteilles, mais non, rien n'y a fait, aussi après de longues minutes, je suis parti ailleurs. Mais ça m'a drôlement énervé ! Bref, tant pis pour moi et tant pis pour lui !


Rapide passage chez Issan pour saluer et féliciter les créateurs de ce rhum. J'ai eu la bonne surprise de voir que suite à mon article les concernant, ils m'avaient mis de côté un citron vert afin que je puisse essayer leur rhum avec un zeste ! Très délicate attention, merci beaucoup :D


Des bouteilles très reconnaissables
Mes pas me mènent ensuite vers le stand Mezan, autre embouteilleur indépendant.
On commence par le commencement, à savoir leur Jamaica XO, leur entrée de gamme, mais déjà bien typé Jamaïque. Une bonne manière de découvrir cette île de rhums.
On continue par leur Jamaica 2005 (de chez Worthy Park). Le nez est plus doux, plus gourmand et plus boisé, avec un déficit d'arômes jamaïcains. Qu'à cela ne tienne, on les retrouve en bouche avec en prime d'agréables notes brûlées.
La Guyane Anglaise ensuite avec deux expressions bien différentes l'une de l'autre. Le Guyana 2005 (Port Mourant), avec un nez épicé et iodé et une bouche boisée et grillée. Puis le Guyana 2003 (Versailles) dont le nez est plus végétal avec des touches d'amande et une bouche moins expressive mais là aussi une finale sur le brûlé.
Il est intéressant de noter à ce moment que j'ai trouvé à ces quatre rhums des notes empyreumatiques appréciables certes mais qui n'aident pas forcément à bien différencier une bouteille de l'autre.
Un Don José 2006, du Panama pour continuer ; un rhum plus dans la tradition espagnole et donc plus gourmand et avec des arômes de caramel. Moins mon truc.
Et pour finir, me voilà sur un Caroni 1996. Au nez, les arômes habituels de Caroni se font discrets et un côté mentholé fait son apparence. En bouche cependant, aucun doute, on est bien sur cette fameuse distillerie disparue de Trinidad. Des notes florales viennent compléter ce profil. Pas mal dans l'ensemble même si je lui aurais préféré quelques degrés de plus.


Le nouveau design des Ti Arrangés de Ced'
Pour terminer mes dégustations et ce récit : direction les rhums arrangés de Ced !
Il y a de fortes chances que vous connaissiez déjà les Ti arrangés de Ced, vous avez d'ailleurs pu en entendre parler sur ce blog, ici-même, lorsque je vous ai présenté son Point G (oui je sais ça fait bizarre de lire ça comme ça :p).
Cette fois-ci, j'ai pu (re)déguster deux classiques de sa gamme et essayer une nouveauté.
Le Mangue-Passion d'abord ; la mangue est présente mais plus comme une base, un arrière-plan, alors que la passion, plus volatile, apporte fraîcheur et vivacité. C'est bon :)
Pomme-Gingembre ensuite. Là aussi belle association et bons dosages, on débute sur la gourmandise d'une pomme caramélisée pour transitionner (oui je viens d'inventer ce mot) vers le gingembre qui vient donner un petit coup de peps et rend la finale très longue.
Une bien belle bouteille :)
La nouveauté de chez Cédric que je voulais tester était son Ti-Punch. Vous l'aurez compris, j'aime le ti-punch, j'adore le ti-punch, je vénère le ti-punch ! J'étais donc très curieux de voir ce qu'une préparation en bouteille pouvait donner et un peu inquiet des dosages (beaucoup de ti-punchs que l'on peut boire dans des bars ou en soirée sont, à mon avis, trop sucrés/citronnés). Inquiétude infondée puisque la volonté de Cédric était justement d'avoir une boisson "sous-dosée" pouvant être rectifiée aux goûts chacun ; pas trop de sucre, pas trop de citron vert (pour moi ça va ;)). Il faut ajouter à cela que le rhum utilisé est vieilli quelques mois, ce qui lui amène un petit quelque chose en plus (et là j'espère ne pas dire de bêtise). Bref, il faut croire que tout ce que touche ce monsieur est une réussite.
En parlant de réussite, revenons à son Point G. Seulement un peu plus de 200 bouteilles avaient été produites l'année dernière et elles ont disparues en quelques semaines, laissant sur leur faim de nombreux amateurs. Eh bien, réjouissez-vous, car une nouvelle fournée est en préparation ! J'en connais un qui va s'en reprendre une (au moins ! :D).


Ouf ! S'en est terminé de cet interminable compte-rendu de mon aventure Rhum Fest 2015 (et encore j'ai fait l'impasse sur une petite partie de mes notes, ça en faisait juste trop ^^).
J'espère ne pas vous avoir assommé avec toutes ces notes de dégustation. Autant en les vivant et en prenant des notes cela ne m'a pas paru trop long, autant à l'écriture de ces lignes...
J'en ai parlé un peu sur le premier article de la série, mais je veux encore dire un mot sur l'organisation de l'événement, qui dans l'ensemble était tout simplement, au top. Je n'ose même pas imaginer le casse-tête et les (trop) nombreuses journées de travail qu'un tel salon doit représenter...


Et donc : merci infiniment Anne et Cyrille pour cette dernière édition et rendez-vous l'année prochaine !

La ligne 4 ou ma route du rhum - 4ème arrêt : Villepreux les Clayes

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Une sacrée dégustation - je suis repartie avec celle de droite (HSE)

Alors oui, avant tout, je sais, Villepreux les Clayes ce n'est pas sur la ligne 4, mais alors pas du tout... Mais bon je ne n'allais pas appeler cet article "La ligne N du transilien ou ma route du rhum", déjà parce que ça ne fait pas rêver et puis il s'inscrit dans la continuité des ces trois articles de l'année dernière : celui-là, celui-ci et ce troisième.

Vous cherchiez une raison d'aller aux Clayes-sous-Bois, vous la trouverez au 12 rue Maurice Jouet :


L'adresse gourmande - épicerie fine


Oui, c'est très violet.
Je m'y étais rendu il y a de ça un an avec JC lors d'une pause déjeuner, que nous aurions bien aimé allonger un peu.

Depuis je me dis qu'il faut que j'y retourne. Il m'aura fallu un an pour finalement me motiver ; et pas en pause déjeuner cette fois ^^

Je me prépare donc, regarde le meilleur moyen pour mois d'y aller et me mets en route. Ça va, ce n'est pas trop compliqué, métro jusqu'à Montparnasse, puis train de Banlieue. A l'arrivée, après m'être planté de sens dans le tunnel de la gare, je marche 5 minutes et me retrouve devant la boutique.


Mais avant de détailler ce que vous pourrez y trouver, je dois vous dire que je n'y suis allé que deux fois (pour l'instant !) et que la "chose" qui m'a le plus marquée c'est Jérôme, le patron. Alors non, je n'ai pas un faible pour lui, calmez-vous ; en revanche j'ai un faible pour sa passion et son enthousiasme !
Bienvenu !
Il est comme moi : intéressé. Il en connait déjà un rayon mais a soif de découvrir toujours plus et d'affiner ses goûts en plus de ses connaissances, et ce dans plein de domaines.
Le rhum nous rapproche bien sûr, mais au-delà de ça, l'amour des bonnes choses :)

Si vous allez lui rendre visite, je vous souhaite de pouvoir l'écouter alors qu'il est en conversation avec un fournisseur, ou encore mieux, mais, dans un autre style, en train de discuter avec quelqu'un qui essaye de lui vendre quelque chose (qui ne l'intéresse  pas) :D

Entre le tenancier et les bons produits, voilà un endroit où vous pourrez passer un long moment à faire le tour des étagères à merveilles et à discuter. Et c'est bien ce que j'ai fait lors de mon dernier passage ;) J'ai en plus pu déguster de belles choses.


Seulement une partie des produits "épicerie fine", ça fait déjà pas mal :)
Que nous propose-t-il ce Jérôme ?

Beaucoup de produits d'épicerie fine différents. Cela va du chocolat, aux terrines, en passant par différents sels ou encore des sardines en boîte. Le point commun entre tous ces produits : la qualité de la sélection ; seuls les meilleurs fournisseurs sont choisis et le choix est vaste, de quoi vous faire plaisir.

Ça c'est pour la partie "solides".


La partie "liquides" maintenant. Un peu de vin/champagne. Là aussi une exigence sur les producteurs et la qualité des produits.

Une partie des rhums.
Une sélection de bières tout à fait respectable, dont d'excellentes bières belges (je ne cite que les belges, qui sont pour moi les meilleurs ;)).

Viennent ensuite les spiritueux - essentiellement whiskys et rhums - qui prennent de plus en plus de place dans la boutique, et c'est tant mieux ! Je ne vais pas parler des whiskys, je ne m'y connais pas assez, mais j'imagine que le "niveau" est similaire à celui de la gamme des rhums, ce qui serait un gage de qualité. En effet, non seulement l'éventail des bouteilles proposé permet d'avoir une bonne idée des grandes familles de rhums et de pas mal de marques mais certaines perles traînent de-ci de-là.
Par exemple l'Arbre du Voyageur non filtré que j'ai pu déguster ou encore la Favorite Cuvée Spéciale des Cavistes dont j'ai vu le carton de 6 arriver à la boutique !
De plus la gamme de rhums proposée ne fait que s'agrandir au fil du temps et ce n'est pas parce qu'une bouteille que vous recherchiez n'y était pas quelques mois auparavant, que c'est toujours le cas ;)


Bref, des bonnes bouteilles et un choix plus que décent, que demande le peuple ? :)


La prochaine fois j'en prends !
C'est le moment de vous livrer quelques pensées en vrac :
- Sur le papier ou dans votre tête (ça a été le cas dans la mienne ^^) cela peut paraître loin de Paris, mais objectivement ça ne l'est pas tant que ça et puis ça vaut le coup :)
- Prenez votre temps une fois dans la boutique, il y a tellement de choses à voir...
- N'hésitez pas à poser des questions au maître des lieux, il connait bien ses produits.
- Ne vous cantonnez pas seulement au rhum, il y a pléthore de bonnes choses à découvrir, y compris quelques produits frais et de la charcuterie à la coupe :D
- Parlez-en autour de vous. Moi j'ai plusieurs collègues qui sont dans le coin, du coup j'ai fait un peu de pub et les retours des collègues en question ont toujours été positifs :)



Une autre partie des rhums.

Le Canada ça ne vaut pas l'Italie (en tout cas niveau rhum ;)) - partie 1

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Les vacances d'été... On les attend onze mois durant, tous les ans ; et à peine commencées qu'il faut déjà penser à la rentrée. Deux, trois, voire quatre semaines qui passent bien trop vite. Il ne tient qu'à nous d'en profiter au maximum et de les rendre les plus intenses et riches possibles.

Et le Canada pour ça, c'est vachement bien !
Certes c'est maintenant terminé, mais les enfants et nous avons vécu de très beaux et mémorables moments, avec dans le désordre et de manière tout à fait incomplète :
les Chutes du Niagara, la pèche aux écrevisses, Toronto, rendre visite à la famille, des écureuils de toutes les couleurs, le monstre du Loch Ness en carton, une clavicule cassée pour Roudoudou, un gigantesque verre de vin (voire deux) autour du feu, un super musée/parc.
Mais aussi des attaques de moustiques, de bien jolies routes, des bonnes bières, du Stockbrot, un Lac à la Loutre, des animaux sur le bord de la route (pas tous morts :p) et au final parmi les meilleures vacances que j'ai passées :)


Et le rhum dans tout ça ?


Eh bien pas très présent le rhum, et ce n'est pas bien grave. Pas très présent ne veut pas dire absent non plus, vous vous en doutez bien ;)

Tout d'abord des échantillons (ou samples) - on ne va quand même pas partir les mains vides !
J'en ai un bon paquet à la maison et les emmener en vacances semble être un excellent moyen de les découvrir. J'en avais pris une dizaine avec moi, chacun de 5cl.
Je n'en suis même pas venu à bout, deux sont encore plein, tandis que les huit autres ont été achevés lors de ma dernière soirée à Montréal avec la famille.
Parmi ces rhums, des choses intéressantes et d'autres... hmmm... moins.

J'avais volontairement pris des choses très différentes dont un certain nombre susceptibles de plaire à des novices (plutôt douces donc).

Pas de découverte parmi ces bouteilles, en ce qui me concerne. Les "meilleures" avaient déjà été dégustées par votre serviteur lors de différentes occasions.
Je pense par exemple au Dos Maderas PX 5+5 que je n'avais pas eu l'occasion de goûter depuis longtemps mais qui a gardé son charme. Alors oui c'est doux mais nous sommes loin du schéma ennuyeux "caramel/vanille". Ici, nous sommes sur les fruits confits, le tabac, la noix...
Sans grande surprise, il aura beaucoup plu aux autres dégustateurs :)

Le Summum 12 ans (finition Cognac) fût également à leur goût et un peu moins au mien, tant il est dominé par l'amande. Le caramel est là aussi mais c'est cette amande omniprésente qui prend le pas sur tout le reste.


 

Un autre 12 ans ensuite mais d'une autre trempe, le Trois Rivières. L'assistance n'a pas été conquise, ce que je peux comprendre, étant donné que l'agricole n'est pas le type de rhum le plus facile à appréhender.

J'avais pu le goûter lors du Rhum Fest, et cette nouvelle dégustation apporte quelques nouveaux éléments, surtout au nez, puisqu'il y a pas mal de fruits : pomme, légère pèche et une certaine vivacité apportée par un petit quelque chose de fruits rouges.
Ensuite en bouche, le fût prend le dessus, avec le tabac et un côté tannique. Après un bon moment le bois mouillé (que je commence à voir comme une signature Trois Rivières) fait une apparition discrète en association avec la canne.


Pour finir un arrangé de Ced, le Banane Cacao.
Comme vous les savez déjà, j'aime les produits de Cédric Brément, mais je me méfie des impressions données par les échantillons sur les rhums arrangés, car d'expérience il arrive qu'un des éléments prennent le pas sur l'autre/les autres, sans que j'arrive vraiment à m'expliquer pourquoi.
C'est un des rhums de Ced que je n'avais pas encore eu l'occasion de tester et je l'ai trouvé bon mais avec une banane que j'aurais aimé faire plus jeu égal avec le cacao (même si la banane rôtie au nez est bien sympathique :)). Définitivement à retester.


Les rhums moins mémorables maintenant.

Le Nine Leaves - Almost Spring pour commencer. J'aime bien le blanc, j'aime bien celui vieilli en fût de chêne américain, mais là, il y a un souci.
Au nez, l'alcool est présent, marqué. On a l'impression d'être sur une eau de vie de prune qui aurait été récoltée trop jeune (acidité). Le boisé est présent avec un léger côté soufré et une vague odeur de vin complète l'ensemble.
En bouche, l'alcool n'est pas très bien intégré et on est à nouveau sur une impression de fruit vert.
La finale est relativement courte et revient sur cette eau de vie.
Bon... Voilà...
Ça n'enlève rien au mérite et à l'intérêt des autres bouteilles de ce rhum japonais, mais là, ça fait erreur de parcours selon moi

Le Oksen macéré cannelle maintenant. Ce n'est pas qu'il n'est pas bon, mais c'est qu'il est... cannelle. Mais alors, CANNELLE ! En fait je ne sais pas à quoi sert ce "rhum". Je le trouve trop sec et pas assez sur le rhum pour le boire tout seul. Du coup, peut-être en ingrédient de cocktail, mais alors pas trop, parce que c'est vraiment intense.


Si vous savez compter, vous avez du vous rendre compte qu'il en manque deux. Un autre rhum arrangé, que je dois regoûter car la vanille avait pris le dessus et Mermaid, qui est un rhum infusé, que je dois déguster à nouveau également, la première impression ayant été plutôt positive.


Le Canada ça ne vaut pas l'Italie (en tout cas niveau rhum ;)) - partie 2

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Bon les échantillons, c'est vu.


Vous vous en doutez, qui dit "visiter un pays" (même deux puisque qu'il y avait une semaine aux US), dit "chercher des bouteilles de rhum local".
C'est donc ce que j'ai fait.

On m'avait dit qu'il y aurait peu de chance que je trouve quoi que ce soit d'intéressant au Québec.
Malheureusement ça s'est vérifié.
Il faut savoir qu'au Québec, la vente d'alcool est régie par l'Etat et vous ne pourrez pas trouver grand-chose (quelques bières et quelques vins) en dehors des magasins de l'enseigne étatique : SAQ.

On se rattrape sur ce qu'il y a de bon :) Dédicace à mon co-dégustateur :)
Autant ils ont pas mal de whiskys du Canada, autant niveau rhums, c'est un peu le désert. Non seulement ils n'ont pas de rhum élaborés sur place mais ils n'ont pas non plus grand chose d'autre... :/
J'en ai visité plusieurs, à Montréal et dans d'autres plus petites villes et le constat est le même partout : rien à acheter (pour moi en tout cas).


Je comprends la détresse des québécois amateurs de rhum !


Bon, après une bonne semaine, nous avons quitté le Québec et sommes arrivés en Ontario.
Plein d'espoir, je me suis naïvement dit que j'aurai peut-être plus de chance dans cette partie anglophone du Canada.
Bon je me suis rapidement rendu compte que là aussi, la vente de spiritueux ne se fait quand dans la chaîne de magasins tenue pas... l'Etat... ben ouais :(
La seule chose qui change, c'est le nom, nous ne sommes plus à la SAQ mais chez LCBO (oui ça m'a fait penser au nom d'un sandwich de chez McDo :x).
J'ai même demandé à plusieurs vendeurs dans un magasin de Toronto s'ils avaient connaissance de rhums produits au Canada mais ils n'ont pas pu m'aider (si ce n'est en m'indiquant un Demerara - de Guyane Anglaise donc - qu'ils pensaient venir de leur pays...).

Ce n'était pas cette maison-là mais j'aime bien celle-ci aussi :P

Après une clavicule cassée (les lits sont très hauts dans certains hôtels de Toronto...), un passage aux urgences le lendemain dans la ville de Niagara on the Lake, une visite des chutes le surlendemain, nous voilà à la frontière avec les Etats-Unis juste derrière le Rainbow Bridge.
Direction notre première maison où nous passerons deux nuit. Super jolie maison d'ailleurs !

Je jette un œil dans certains magasins susceptibles de receler des bouteilles de rhum et je me rends compte que trois choses : le vin est ici à prix abordable (contrairement au Canada, où l'on ne trouve rien en dessous de 10$, environ 6,50€) et ça c'est bien. Il n'y a pas de rhum intéressant. Et enfin ils ont des boissons faiblement alcoolisées, de type cocktail, qui se boivent plutôt pas trop mal :)


A ce moment-là, j'ai déjà en tête la possibilité de trouver quelque chose à l'aéroport de Montréal, sait-on jamais... Autrement dit, je commence à désespérer :/


Nous revoilà en voiture pour nous rendre à notre avant dernière étape aux US. On arrive là-bas et sommes très bien accueillis par la maîtresse des lieux, qui nous indique que faire dans la région (surtout avec des enfants), ainsi que où faire les courses : tel magasin pour la viande (et on en a fait des barbecues :D) et le poisson, tel autre pour les produits de base et enfin tel dernier pour l'alcool, avec nous dit-elle une belle sélection de vins, tant mieux !

Inconnues au bataillon - pas pour longtemps ;)
On dépose les sacs et on part faire les courses : viande, épis de maïs, viande, chips, viande, légumes, viande, jus d'orange...

Les solides sont dans la voiture, il est temps d'aller faire un tour aux liquides.
C'est sans grand espoir que je rentre dans le magasin et que je me dirige vers le rayon des rhums. Je vois immédiatement que le choix est un plus éclectique quand dans les boutiques canadiennes.
C'est alors que je m'approche que je vois deux bouteilles qui ne me disent strictement rien, jamais vues, inconnues au bataillon. Je ne m'emballe pas et regarde bien tout le rayon, je demande même au patron si tous leurs rhums sont bien là (c'est le cas). Je me rends rapidement compte, que seuls ces deux bouteilles me sont inconnues.
Je décide donc de m'y intéresser de plus près. Il s'agit d'un rhum blanc et d'un rhum vieux, la version vieillie du premier. Ils nous viennent de Californie et... sont faits à base de pur jus de canne et non de mélasse ! C'est ce qui termine de me décider et je les embarque (sans compter le pirate squelette qui orne la bouteille :D).

J'ai trouvé mes bouteilles de rhum, youpi \o/

C'est autour d'un feu avec les propriétaires de notre maison, sous un ciel étoilé comme j'en ai rarement vu et un verre de vin (géant) dans la main, pour une soirée plus qu'agréable, que cette journée s'est achevée. Pas mal ;)

...


Vous vous en doutez, ce n'est pas à l'aéroport que j'ai trouvé quoi que ce soit d'intéressant, bon de toute manière avec mes deux bouteilles de rhums californiens j'étais déjà à la limite légale d'alcool pour revenir en France.




Voilà, la fin de ces presque trois semaines de vacances, qui resterons, avec ou sans rhum, dans les mémoires ! En tout cas dans la mienne :D

Longueteau : des rhums blancs bleus et rouges

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C'est sous ce titre hautement spirituel (j'en ris encore, haha, hihi, hoho ; j'avais cherché un truc à base de Courtetard et puis j'ai abandonné - spéciale dédicace à ceux qui comprendront cette blague de bas étage) que je compte vous parler d'une soirée récemment passée en bonne compagnie, dédiée à une maison familiale de Guadeloupe : Longueteau.

Toute la gamme. Si vous avez un doute, offrez-moi la troisième en partant de la gauche, je m'en contenterai ;)

Vendredi 11 septembre, début de soirée : départ du boulot, rendez-vous est pris chez Christian de Montaguère pour déguster la nouvelle gamme de la distillerie Longueteau en compagnie d'autres membres de la Confrérie du Rhum (et ça en fait un paquet de soiffards, en plus de moi :P).

Je vous ai parlé de ces rhums de Guadeloupe lors de mon compte rendu sur le Rhum Fest de cette année puisque j'avais eu l'occasion d'y déguster leur rhum blanc uniquement élaboré à partir de canne rouge (une variété de canne à sucre), mais plus encore à partir d'une parcelle précise, la numéro 9.
Et ça donnait quoi ? Un des tout meilleur rhums blancs qu'il m'ait été donné de goûter !
Cela va-t-il se confirmer lors d'une seconde dégustation ?


Nos hôtes
Bref, 18h00, me voilà arrivé, enfin. C'est plein ! Compliqué de se frayer un chemin jusqu'au "comptoir improvisé", heureusement un Christian, très serviable, passe dans les rangs armé d'une bouteille. Comme je suis à la bourre, je dois rattraper le groupe (et j'ai aussi loupé toutes les explications, mais je vais y revenir) et je demande à Christian s'il peut me servir le premier rhum de la dégustation : le Cuvée de la Confrérie, 100% canne bleue.

En voilà un autre que j'avais eu la chance de déguster lors du Rhum Fest un peu plus tôt cette année, et d'acheter deux semaines plus tôt :). Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que je l'aime bien.
Cependant il est toujours intéressant de se frotter une nouvelle fois à un rhum goûté par le passé.
Mon impression se confirme, c'est bon. Sur la canne bien sûr, mais aussi assez sec et des touches florales (moins prononcées que dans le Black Cane de Bologne et c'est tant mieux, à mon avis).
Bref, je ne regrette pas mon achat de deux bouteilles !


On passe du bleu au rouge, en enchaînant avec le premier rhum parcellaire en dégustation ce jour : la parcelle n°1.
Si je ne m'abuse c'est la première fois que cela est fait : faire des embouteillages à partir d'une parcelle unique pour mettre en avant les différences géographiques et météorologiques pouvant exister d'une parcelle à l'autre.
Au Rhum Fest
Cette numéro 1 est bonne, sans nul doute mais je ne lui ai pas trouvé un caractère ou des marqueurs spécifiques. Un peu moins sec et un peu moins floral que le canne bleue, un  peu plus puissant également puisque l'on est ici à 55° contre 50° pour la Cuvée de la Confrérie. Habituellement je trouve que 50° (voire 52.5° - oui donc de chez Neisson ^^) est le degré idéal pour un rhum blanc agricole (en ti-punch ou non) mais je dois avoir été conquis par le surcroît de puissance de ces rhums parcellaires.

Et ce second rhum parcellaire justement, issu de la parcelle n°9 ? Eh bien, toujours très bien ! Je n'ai pas été aussi transporté que lors de ma première dégustation mais il reste mon préféré des trois, car en plus des critères énumérés plus haut, il ajoute un côté fruité très agréable. C'est ce côté fruité qui m'avait tant séduit au Rhum Fest mais je pense qu'il avait été décuplé par ma dégustation du Longueteau 55° juste avant, précisément pour bien voir la différence avec la gamme "normale".
Vous pouvez être sûr que je vais en acheter quelques-unes !


La dégustation ne s'arrête pas là, puisque nous avons ensuite eu droit à deux vieux, le 6 ans et son nouveau packaging ainsi que le nouveau 10 ans.
Je dois avouer avoir un faible pour les blancs mais être moins emballé par les vieux. Attention, ce sont des rhums de bonne qualité, j'ai un VSOP à la maison et je dois dire que le 6 ans ne m'a pas déplu. Cependant, sur les vieux agricoles, je préfère d'autres maisons (plutôt en Martinique). Je trouve les vieux Longueteau trop boisé de manière générale. Je ne m'éternise donc pas.


Les cannes
Une fois la dégustation terminée (et un dernier petit verre de la parcelle n°9 :D), je suis allé trouver François Longueteau pour lui demander un court de rattrapage.
Et là je dois dire qu'il avait bien fait les choses ; il avait avec lui de la canne rouge et de la canne bleue (oui la plante), du jus des deux cannes et des photos du domaine (pour bien voir les parcelles), tout ça pour bien aller avec ces magnifiques rhums blancs.

Les cannes tout d'abord, sont visuellement très différentes l'une de l'autre : la couleur; et là vous n'y croirez pas, la canne rouge est rouge et la canne bleue est plutôt... bleue, oui je sais, qui l'eu crut ? :D
Mais aussi les yeux et les nœuds.
Les jus
Les jus, eux aussi, sont loin d'être semblables, le bleu étant plus végétal et le rouge plus fruité. Un des deux est aussi plus sucré que l'autre et là je vais passer pour un simplet, mais je ne sais plus lequel (je crois que c'est le rouge mais je n'en suis pas sûr...).

Et ces parcelles alors ?
Avant tout, la terre sur laquelle ces cannes sont plantées ne change pas d'une parcelle à l'autre, ou de manière si minime que cela ne changera pour ainsi dire rien à la canne. Ce qui importe ici, c'est le positionnement de la parcelle et son exposition aux éléments : proche d'un bois et donc abrité du vent et moins exposée au soleil ou encore plus proche de la mer. Voilà les facteurs qui vont avoir une influence sur les cannes d'une même variété et rendre, in fine, les rhums différents.
Et je peux vous affirmer qu'il y en a des différences entre les rhums issus de ces deux parcelles. J'ai hâte de pouvoir déguster celles qui vont suivre et de pouvoir les comparer les unes aux autres !


Voilà, c'est sur ces explications que cette soirée s'est achevée.
Je dois juste ajouter, pour ne louper aucun élément majeur de cette soirée, la rencontre avec des passionnés, les retrouvailles avec d'autres et un échange de bouteilles derrière une camionnette, digne des petits trafiquants de bas étage :D

La joyeuse compagnie ! :)

Mon Rhum Live 2015 - partie 1

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Voilà une rentrée chargée ! Logique, c'est la rentrée :P

Des événements chez les cavistes avec la visite des représentants des distilleries et la présentation de leurs nouveautés mais aussi des événements de plus grande échelle, avec le salon de Berlin à venir, celui de Spa en Belgique d'ici quelques jours et bien sûr, et c'est celui qui nous intéresse ici, le Whisky Live à Paris..

Devrait être exceptionnel !
Cette année ce salon aura pris ses quartiers sur les quais de Seine à la Cité de la Mode dans le 13ème arrondissement. C'est sur trois jours - deux pour le public et un réservé aux professionnels - que ce rendez-vous immanquable s'étend ; bien assez de temps pour faire le tour de tous les rhums présentés, mais sans doute pas des whiskys, ça tombe bien, c'est le rhum qui m'intéresse :)

Quand vous décidez d'aller sur un tel événement, il faut faire des choix, surtout quand le prix est aussi élevé : 70€ pour une journée (ajoutez-y 30€ de plus pour avoir un billet VIP).
Heureusement pour moi, j'ai pu avoir une place pour la journée pro, ce qui m'a permis de n'acheter qu'un seul ticket (non VIP) pour le dimanche. Deux jours ça suffit, surtout que l'offre en rhums y est nettement moins importante que pour le Rhum Fest.
Quand ils étaient encore à 45%

Autre facteur de choix dont il faut tenir compte : les master class. Certaines sont planifiées pour le samedi et d'autres pour le dimanche, s'il y en a une que vous ne voulez pas manquer (par exemple celle animée par Luca Gargano et Dave Broom - au hasard :p), alors le choix est vite fait. Comptez tout de même quelques dizaines d'euros en plus pour y assister.

Oui le w-e peut vite revenir cher si vous vous laissez emporter :)
Aaahh ces vieux agricoles millésimés...
D'autant plus que cette année aussi, un bar collector était à la disposition des visiteurs. Il vous permet de goûter à des rhums d'exception pour quelques euros. Vous avez le choix : de vieux Demerara de chez Velier, des millésimes martiniquais ou encore d'intéressantes curiosités.
Il faut savoir se contrôler ! L'année dernière j'avais pris un verre de Skeldon 1978 et je m'étais rendu compte que c'est une erreur que de vouloir le déguster sur place, on n'a pas le temps et les conditions ne sont pas les meilleures ; du coup j'avais apporté mes petits échantillons vides afin de pouvoir ramener chez moi ces rhums d'exception et prendre mon temps pour les apprécier à leur juste valeur.
Je me suis "moyennement" restreint et suis reparti avec trois samples : un Bally 1992, un Saint James 1982 et Barbancourt de la vieille époque. Ils ont rejoint ma collection d'échantillons et seront bus dans un futur plus ou moins proche.



Bref pour moi c'est dimanche et lundi.
Et avant de vous en faire le compte-rendu, je vais être obliger de vous narrer mon plus gros FAIL du salon.

Lundi : journée pro. J'ai vu sur le programme que Luca (et Dave Broom) vont refaire une matserclass à 14h30 (en plus de celle de samedi) et je compte bien y aller. Cependant je ne vois pas de méthode de réservation sur le site et je décide donc de me renseigner le matin même pour ne pas manquer ça.
Entre deux dégustations, j'essaye donc d'obtenir des infos mais Daniele ne sait pas et les quelques personnes de LMDW (La Maison du Whisky, qui organise l'événement) que je croise ne savent pas non plus. En deux mots : ça n'avance pas...
Un peu plus tard je croise une connaissance qui m'apprend que toutes les places ont déjà été réservées et qu'il n'y a donc pas moyen d'y assister. Je suis triste :(
Je me fais une raison, continue de découvrir quelques jolis rhums et puis décide de rentrer chez moi. A ce moment-là il est 14h25, lorsqu'en chemin vers la sortie je passe devant la pièce où sont organisées les master class. Il y a la queue devant (les chanceux qui ont pu avoir d'une manière ou d'une autre une place) et je me décide à aller voir les deux hôtesses à l'entrée qui vérifient les noms pour leur demander la marche à suivre afin d'avoir une place. Elles m'expliquent que l'option était disponible sur internet mais qu'il est désormais trop tard (oui je m'en doutais hein). Cependant, elles m'expliquent qu'avec les habituels désistements j'ai peut-être une chance de gratter une des dernières places. Je vais donc me positionner en fin de file d'attente et alors que la queue diminue je sens mes chances augmenter et reprends espoir.
Plus que cinq personnes devant moi, puis plus que trois, une de plus rentre. Nous ne sommes plus que trois à attendre. Je vois les hôtesses scruter la salle afin de trouver des places restantes, et elles en trouvent ! Deux...
Voilà, voilà... Dégoûté je suis et je resterai pendant quelques heures (je le suis encore un peu à vrai dire ;()

Ça, c'était la dernière étape de mon expérience Whisky Live 2015, heureusement il y en a eu un paquet d'autres avant ça et de bien meilleures.


La nouvelle tête des bouteilles de la gamme Plantation

Histoire de commencer par du "doux" qui ne marque pas trop le palais, direction Plantation et la dégustation de plusieurs bouteilles dont les quatre suivantes.
Barbados 2001 pour commencer, un rhum au nez assez prometteur, sur la vanille, les fruits confits et un léger côté poudre à canon. Le tout baigné dans une impression de douceur. En bouche, c'est plus simple et l'impression de douceur se confirme alors que la finale, assez longue, est dominée par la vanille.
Une bouteille et un oeil ;)
Le Jamaica 2001 ensuite. Je vous en ai déjà parlé (je crois) ; je le trouve bien, particulièrement pour ceux qui ne connaissent pas encore les rhums de Jamaïque et qui veulent s'y initier. En effet, il associe la typicité de cette origine à la douceur, ce qui le rend plus abordable.
Santa Lucia 2004 pour continuer. Il remplace le 2003 et il n'y a pas de révolution d'un millésime à l'autre. Il est dominé par des arômes empyreumatiques et envahit le palais instantanément dès qu'il est pris en bouche. D'une certaine manière il est encore plus marqué que son prédécesseur et son arôme fumé est encore plus présent.
Les rhums Plantation ont cet intérêt que les novices peuvent découvrirent pas mal de choses sans que ce soit un trop gros changement avec les rons d'entrée dans cet univers rhumesque. Que ce soient les arômes des rhums jamaïcains, des notes plus boisées ou encore brûlées.

Pour finir, j'ai eu le plaisir de goûter le Plantation Pineapple, ce fameux rhum infusé à l'ananas, pas disponible sur le marché européen. J'ai beaucoup entendu parler de ce rhum et c'est la première fois que j'ai pu le déguster ; sa réputation est-elle usurpée ? Eh bien non. Le nez est impressionnant d'ananas, il donne l'impression d'avoir le fruit sous le nez. La bouche est du même acabit et est plus sèche que l'on pourrait s'y attendre. Enfin, contrairement à ce que j'ai pu entendre, la finale est loin d'être courte et prolonge donc cette expérience saisissante.



On change de destination pour aller à Belize avec la compagnie aérienne Fair.
Voilà une marque intéressante à plus d'un titre : certifiée commerce équitable, aucun ajout à leurs rhums et... de bons produits :)
Ils n'ont pas beaucoup de bouteilles à leur arc et l'une des raisons à cela est qu'il est très compliqué de faire des rhums suivant les règles du fair trade. Originellement ils avaient un rhum de 5 ans de la Jamaïque (distillerie Worthy Park) et un autre de 5 ans de Belize (distillerie Travellers). Malheureusement la commercialisation du jamaïcain a dû s'arrêter car la certification commerce équitable ne pouvait plus être assurée.
Du coup, ils ont continué de proposer le 5 ans de Belize (nez assez gourmand puis sec en bouche sur la vanille, le bois et les épices) mais en ont également sorti plus récemment une version de 10 ans d'âge et enfin une 11 ans au degré alcoolique plus élevé (pas brut de fût mais à la réduction moindre).
Ce 10 ans a un nez plus complexe, plus profond (plus "grave" d'une certaine manière) et ajoute du fruit. Cette impression est confirmée en bouche et la finale est plus longue sur une vanille grasse assez plaisante.
Deux bouteilles et un cycliste :P
Le 11 ans - nouveauté sur le salon - est pour moi le meilleur des trois. L'année de vieillissement supplémentaire et ses 50.7% lui donnent un nez sec et gourmand (un côté gâteau très flatteur) ainsi que de légères notes de tabac. En bouche cette impression sèche et gourmande se confirme et c'est vraiment quelque chose que j'aime bien. La finale est longue sur le bois, les fruits à coque et la vanille. Une réussite.



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English version



My Rum Live 2015 - part 1


Here we go, a busy rentrée. Well, normal, it is the rentrée :p

Apart from several events at liquor stores where representatives from various distilleries are presenting their new products, we have as well events on a bigger scale; the upcoming Salon in Berlin, in a few days the one from Spa in Belgium and of course the one that is most interesting around here: the Whisky Live in Paris...
Should be exceptional!

This year the Show takes place on the banks of the Seine, at the Cité de la Mode in the 13th arrondissemnt to be more precise. The 3 days event – 2 days are open for everyone and one is reserved for professionals – leaves enough time to explore all present rhums – probably isn’t it enough to discover all whiskys, but that is none of my concern, it´s the rhum that matters here :)

If you decide to visit this event, choices are to be made, especially as it´s quite pricey; 70€ for one day (add 30€ if you´re up for a VIP ticket).
As I had the chance to get a ticket for the professional day, I was good to get just a one day pass (not VIP) for Sunday. 2 days are really enough, especially as the selection of rhum is not as rich as it´s for the Rhum Fest.
When they were still 45°
Another thing you have to keep in mind when making your ticket choice: the masterclasses.  Some are exclusively on Saturdays, others only on Sundays and if there is one you don´t wanna miss (for instacne the one lead by Luca Gargano and Dave Broom – random example :p), you're choice is an no brainer. However, count some more euros if you want to assist to a class.

Yes, the weekend budget can be reached quite fast if you get carried away :) Not helping with this issue neither is that the collectors bar is open to everyone. You have the occassion to try some exceptional rums for not that expensive... and again choices to make: the old Demerara rums from Velier, the old vintages from Martinique or even more interesting rarities... it takes a lot to actually remain in control of yourself.
Aaahh these old vintages...
Last year I took a glass of Skeldon 1978 and I realized that was a mistake to drink it right there on the spot; there is not enough time and the conditions are not the best; so this year I brang some empty little bottles to bring samples of these exceptional rums home to take my time to appreciate them the way they deserve it.

With some selfcontrol and restriction I went home with 3 little samples: a Bally 1992, a Saint James 1982 and Barbancourt from the old times. They joined my collection of samples and will be drank in a more or less near future.

However, I chose sunday and monday for my visit and before I am giving you a better insight view on my experiences and encounters, I am forced to talk about my biggest FAIL of the weekend:

Monday, Pro-Day: I saw in the programm that Luca (and Dave Broom) will do a Masterclass at 14:30 (on top of the one scheduled for Saturday) and I thought: great! Let's go!
As I didn´t see an option to sign up online, I decided to sign up the very morning for not to miss it.
Between two tastings, I tried to get some information regarding this matter but Daniele didn´t know more about it and the people I met from the LMDW (La Maison du Whisky, which is organising the event) neither... in two words (or 7): I did not really move forward here.
A bit later I met a friend who told me to my big surprise that all places were already taken and that there is no way that I can assist the masterclass. I am sad and spent 30 minutes crying in the restroom.
I pulled myself togher and continued to try some nice rums and then decided to go home. At this point it´s 14:25, on my way to the exit I am passing by the room where the masterclasses are taking place. I burst into tears. There is a queue (the lucky ones who got a place one way or another) and I decided to have a talk with the 2 hostesses that are checking the names before letting one enter the class. They are explaining that there was actually a sign up option on internet but now it´s unfortunatelly too late (well.. really?!). But: they tell me as well that there might be a chance to grab one of the last places if I queue. So, I queue and with the queue getting smaller my hopes are getting higher. And higher. And higher... 5 people before me... 3 now, another one gets in, 2 in front of me, we are 3 human beings united with big hopes. The hostess checks the room to see how many places are left and she finds some! 2! Disgusted and despaired I am the one left behind.

This was acutally my last story from the Whisky Live 2015 and luckily some good (and better) stuff happened before this final event.


The new look

I started with not too strong/marked rums in order to begin „slow“ and not to burn my palet from the start. Plantation is a good pick.
Beginning with Barbados 2001, a rhum that is rather promising in the nose, vanilla, candied fruit and a litte bit of gunpowder, all bathing in an impression of softness. In the mouth it´s more simple but the soft impression gets confirmed with a quite long finale, dominated by vanilla.
Next: Jamaica 2001. I believe I talked about it already in another article; I find it nice, especially for the people that don´t know yet the jamaican rums yet and who wanna try it. Actually, it associates the typical jamaican identity with sweetness, which creates an interesting and easy to appreciate mix.
The 3rd bottle I wanna talk about it the Santa Lucia 2004. It´s subsituting the 2003 and there is no revolution from one to the other. It´s dominated by the empyreumatic aromas and takes the palet over instantely when having it in the mouth. In a way it´s even „stronger“ than the 2003 with the smoky aroma being more present.
A bottle and an eye
The Plantation rhums are interesting for beginners because they can help them discover aromas that aren’t in the rons that are usually the stepping stone in this world.

To end this Plantation journey, I had the pleasure to try the Plantation Pineaple, the famous pineapple infused rum (unfortunately not available in europe). I heard a lot about it and it was the first time I could try it, does it deserve its reputation? Well, yes! It´s impressively pineapple in the nose; it gives you the impression you have actually the fruit under your nose. In the mouth it's the same but more dry than you could expect. Contrary to what I heard, the final is far from being short and prolongs this striking experience.


We are changing the destination and heading to Belize on the Fair airlines.
That is an interesting brand for several reasons : fair trade certified, nothing added to their rums and... good products J
They don’t have so many different bottles, one reason for that being that it is very complicated to have rums respecting the fair trade rules. Originally they were proposing a 5 year old from Jamaica (Worthy Park distillery) and a 5 year old from Belize (Travellers distillery). Unfortunately thecommercialisation of the Jamaican one had to stop because it couldn’t be fair trade anymore.
However, now they don’t only have the 5 years from Belize (tasty nose with a dry mouth on vanilla, wood and spices) but also a 10 years version as well a the just released 11 years with a higher alcohol level.
This 10 year old has a more complex nose, deeper and adds some fruit to the mix. This impression is confimed once in the mouth and the finish is longer on a pleasant on rich vanilla.

Two bottles and a bicycle
The 11 years – brand new on the Whisky Live – is, for me, the best of the three. The additional year aging and the 50.7% are giving it a tasty and dry nose (something of a cake smell) as well as light tobacco notes. On the palet, this dru-and-tasty impression is confirmed and that’s really something I like. The finish is long and marked by the cask, nuts and vanilla. Nice one!

Mon Rhum Live 2015 - partie 2

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Très, très bon.
Après cette mise en jambes, je suis allé faire un tour dans nos Antilles Françaises avec Neisson et Bielle.

Neisson, "petite" maison de Martinique que je commence à connaître (en tout cas leur gamme "normale"). Aussi n'ai-je voulu que m'attarder sur ce que je ne connaissais pas, à savoir, leur single cask à la jolie bouteille peinte à la main. Un nez très agréable sur le bois vert/tendre, une fraîcheur sur l'attaque qui laisse place à une bouche plus lourde et plus complexe. Malheureusement il perd un peu sur la longueur.

Téléportation au bar VIP (ouvert à tous le lundi) pour goûter au nouveau millésime 2004. N'ayant pas pris de notes, je peux simplement vous dire, qu'à mon goût, il est meilleur que le 2005, d'un rare équilibre entre le vesou et le bois du fût, très fin, très long et très gourmand. Une sacrée réussite !


Vraiment à regoûter !
Direction Marie-Galante et le stand Bielle. Je suis un peu spécial (semblerait-il) concernant Bielle : j'adore certains de leurs rhums (le 2003 sans parler du 1994) mais je ne suis pas fan de leurs millésimes en carafe, comme le 1998 par exemple.
Quoi qu'il en soit, plusieurs nouveautés à cette rentrée.
Commençons par le nouveau blanc, le Canne Grise, nouveau mono cépage sur le marché et à ma connaissance le premier utilisant cette variété. Comme les autres blancs de la maison, il est à 59°, ce que je trouve un tantinet trop élevé.
Celui-ci n'est pas très sec et n'est pas trop sur la fraîcheur, il a même un petit côté sucré en attaque bien agréable (et de légères notes saline ? A confirmer :)). Et l'alcool alors ? Il passe étonnamment bien ! Bref, pas mal du tout.

Le 2004 ensuite, une de ces "fameuses" carafes qui me laissent habituellement froid. Au nez, c'est très bien mais en bouche, son boisé ne me plait pas (comme sur les autres). La finale est longue sur le bois (oui toujours ce bois), le sucre roux  et un léger côté mentholé.

Pour moi du meilleur (à droite) au moins bon (à gauche) - je sais je suis bizarre.
On continue sur la bouteille 40ème anniversaire, un brut de fût de 2008 embouteillé à 53.4°. Là je me dis que ça va sans doute être plus mon truc, dans la veine des 2003 et 2007. Je ne me trompe pas, même si là, son vieillissement en fût de Jack Daniels l'a beaucoup marqué et cela ne plaira pas à tout le monde. Personnellement j'aime bien ses fruits à coque, sa gourmandise (relative) et la vanille apportée par le fût.

On finit avec un autre rhum disponible au bar VIP, le Bielle 2001. Ah ben en fait non, j'aurais dû m'arrêter au précédent. Je sais que je vais me mettre des gens à dos, mais il ne m'a pas plu. Je ne peux même plus vous dire pourquoi si ce n'est que ce boisé, qui ne me plait pas était encore de la partie. Bon, moi ça me va, ça me fait une bouteille chère de moins à acheter :P


Après la langouste, les grenouilles.
On reste sur Marie-Galante mais on passe chez Velier, que dis-je, dans l'UNIVERS Velier !
Et on y met un pied par ce rhum si longtemps attendu par beaucoup d'entre nous : le Libération 2015.
Vous vous en rappelez sans doute, le 2012 brut de fût est vraiment un de mes rhums favoris (je viens de terminer ma première bouteille et sa petite sœur attend patiemment :)).
J'étais vraiment ravi de pouvoir enfin découvrir ce que trois ans de plus en fût ont pu apporter à ce rhum.
Sa version réduite à 45° tout d'abord fait clairement penser au 2012. La différence principale : un bois plus présent et des arômes de fruits à coque marqués. Pas mal.
Et en brut de fût ? Les 58.4° se font sentir (même peut-être plus que sur le 2012 en version intégrale alors que ce dernier a quelques degrés de plus). Sans que ce soit tellement étonnant, il est plus... tout : explosif, puissant, intense et long.
Quant à la différence principale avec le 2012, c'est pour moi un boisé plus présent. Personnellement je pense préférer le 2012 mais c'est vraiment une affaire de goût, les deux étant très bons.


Je suis fan des clairins :)
Continuons avec les perles d'Haïti, les clairins. Voici le batch 3. Après la redistribution des cartes entre le premier et le second batch, qu'en est-il sur ce troisième ?
Sur le Sajous, on retrouve les traceurs du batch 1 avec une dominante végétale, florale et de canne. Malheureusement il n'est pas exempt d'une certaine amertume en fin de bouche qui gâche un peu le plaisir.
Le Vaval, lui, est plus "organique" sur le champignon et un léger côté iodé. Il est sec en bouche, au point de l'assécher. Moyennement long, il offre des notes de réglisse sur la finale. Bon mais pas au niveau du batch 1 pour moi.
Et le Casimir alors ? C'est le plus expressif des trois ! On retrouve la truffe caractéristique, si marquée sur le batch 1. En bouche il est explosif et expressif et la finale est intense tout en étant "sucrée". Pas aussi extrême que le premier batch mais ce n'est pas pour me déplaire. Pour moi le meilleur des trois, suivi de près par le Vaval.


Une autre sensation du salon chez Velier, ce sont les nouveaux Caroni et il y en a quatre !
J'ai d'abord commencé par le 17 ans (55°). Le nez est typé Caroni sans l'être trop ; il est également légèrement réglissé et mentholé. Une impression gourmande s'en dégage. La bouche nous dévoile un Caroni sans le moindre doute mais sans être monolithique, de plus il est (très légèrement) sucré. La finale est sur le bitume et le caoutchouc (normal) mais aussi sur des notes fumées tandis qu'après quelques instants, le sucre roux et un petit quelque chose de floral apparaissent.

Le Millénium (mis en fût en 2000 donc) est intéressant du haut de ses 60° en ce sens que c'est le plus végétal (herbes de Provence, gin) des Caroni que j'ai pu déguster. La bouche confirme cette atypicité (qui est un mot qui devrait exister :P) avec des arômes floraux (en plus de ceux des Caroni plus classiques).

Caroni et Demerara, les deux mamelles de Velier (pour l'instant)
Il nous reste donc les deux monstres, tous deux 2000 également. Le premier à "seulement" 68.4° nous offre un produit étonnamment gourmand avec un alcool bien intégré. Il m'a rappelé certains autres Caroni récents que j'aime bien. Le tabac et le mentholé sur la finale le rendent encore plus intéressant.
Attaquons-nous maintenant au 70.9°. Le premier nez n'était pas Caroni mais cela a rapidement changé ensuite et l'alcool titille le nez. Pas qu'au nez ! En bouche on a un alcool très marqué (peut-être même un peu trop pour moi). C'est le plus "Caroni" de la journée :)


On termine notre excursion chez Velier avec le Diamond 1999 - et là si vous suivez, vous vous dites "il existait déjà ce rhum". Vous n'aurez pas tort si ce n'est que cette version a plus d'alcool, 64.7°, celle précédemment sortie était à 53.1° (et n'était pas trop à mon goût). Ces degrés supplémentaires lui ont-ils fait trouver grâce à mes yeux ? Eh bien j'ai été le premier surpris à me voir répondre oui à cette question. Un nez gourmand et boisé (sans l'être autant que sa version moins puissante, ce qui était le problème principal). On reste sur les mêmes notes en bouche avec un léger côté tannique. Il m'a fait penser au Diamond 1996 (celui à 63.4%).

J'attends la suite, j'ai hâte !
Dernière étape chez Velier avec une bouteille très intrigante, qui a déjà fait couler beaucoup d'encre (ainsi que ses petites copines) et qui créé un engouement assez exceptionnel.
Velier a décidé de proposer un certain nombre de bouteilles de différentes origines sous le nom d'Habitation Velier. Il devrait y en avoir  huit (pour commencer j'imagine) toutes en brut de fût, dont plusieurs jamaïcains (!), des rhums de Guyane Anglaise (dont un blanc !!) ou encore d'autres en provenance de la Barbade (de chez Foursquare). C'est d'ailleurs un de ceux-ci que j'ai pu goûter et il m'a fait une bien bonne impression.
Ajoutez à cela que les prix devraient être aux alentours de 50€ (!!!) et vous pouvez être certains que je vais faire des stocks. La date de sortie reste encore à définir précisément, je guette.


On oublie celui de droite et on garde celui de gauche !

Pour conclure, on repart en Guyane Anglaise en faisant un petit tour du côté du bar VIP, mais nous passons cette fois chez Silver Seal, autre grand embouteilleur italien de spiritueux.
L'Enmore 1986 - 21 ans - (55°) d'abord. Réglissé et torréfié ; c'est même assez intense. Intéressant mais ce n'est pas trop mon truc.
L'Enmore (oui on reste sur cette distillerie/alambic) 1977, toujours de Silver Seal, ensuite. Ses 32 années de vieillissement me faisaient craindre de me confronter à du "jus de bois". Eh bien, pas du tout ! Un monde de fruits, de douceur, de puissance, de complexité, de boisé, de longueur... Tout simplement un des meilleurs rhums qu'il m'a été donné de boire.
Seul problème : son prix :(


C'est sur bouteille exceptionnelle que mon récit s'achève. A l'année prochaine Whisky/Rhum Live !


Salon Club Expert 2015 - La grand-messe de Dugas - Partie 1

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Bonjour à tous,

La rentrée, chaque année, est définitivement très riche en événements rhumesques.
Un de ceux-ci est celui organisé par Dugas, très important distributeur de vins et spiritueux (de tous types). Ils distribuent donc bien évidemment du rhum, des rhums ; tels que les énormes succès commerciaux Don Papa et Diplomatico mais aussi des rhums agricoles des Antilles Françaises, avec des marques aussi connues que Trois Rivières pour la Martinique ou Damoiseau pour la Guadeloupe, et bien d'autres encore.
Ce salon est donc organisé par Dugas pour les professionnels du secteur (principalement les cavistes) et a pour but de faire découvrir la gamme de produits qu'ils distribuent et plus particulièrement leurs nouveautés.

Une fois de plus, le lieu choisi (avec goût) n'est autre que le Musée des Arts Forains du côté de Court Saint Emilion dans le douzième arrondissement de Paris. Il s'agit vraiment d'un très bel endroit, qui fait forte impression (même la seconde fois :)).

Niveau nouveautés, je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais en espérais le plus possible. J'avais tout de même en tête le HSE finition porto, encore jamais dégusté (par moi ^^) et déjà disponible en Martinique, ainsi que le HSE millésime 2003 que j'aurais bien goûté à nouveau après m'y être frotté une première fois au Rhum Fest en mai. J'avais aussi vu passer quelques images d'un Botran cuvée anniversaire assez intrigantes. A part ça, j'étais ouvert à toute découverte :)


Nous y voilà donc, lundi 5 octobre - pile une semaine après la journée pro du Whisky Live - en route vers ce magnifique lieu pour découvrir ou redécouvrir plein de belles choses, en tout cas j'espère.
C'est après un trajet plus long que prévu et sous une météo qui vire au pourri, que j'arrive sur place.

Nouveaux contenus, nouveaux contenants, nouvelle image. Je salue l'effort.

Après un simple "Bonjour, voilà mon ticket", je rentre, choppe un verre et pars en reconnaissance.
Je traverse la partie vins et eaux de vie de vin, pour arriver dans la zone réservée aux whiskys et rhums. Je repère rapidement les tables dédiées à mon spiritueux ainsi que les zones agricoles et les autres. Première petite déception, je ne vois pas de nouveauté chez HSE, seulement la gamme habituelle et les finitions du monde de l'année dernière :(
En revanche en passant du côté de La Mauny et Trois Rivières (même distillerie) j'aperçois plusieurs bouteilles inconnues au bataillon. Ah ! Après la pléthore de nouveautés (et le nouvel habillage) que cette marque a connu l'année dernière, je ne m'attendais pas à ce qu'ils remettent ça ^^

Commençons donc par-là.

La Mauny... Je dois avouer n'avoir jamais été un grand fan de cette maison (et ne pas très bien la connaître, ce qui est peut-être lié). Une exception à cet état de fait néanmoins, le millésime 1979, qui m'a impressionné lorsque j'ai pu le découvrir chez A'Rhum il y a des mois de ça (et je ne dis pas ça juste parce que c'est mon année de naissance ;)).

Nous avons pu voir, depuis quelques mois, un nouvel habillage pour leurs blancs habituels (40% et 50% trouvables, entre autre, en supermarchés) et ils adoptent cette nouvelle forme de bouteille pour leurs vieux.
Bref, pas mal de nouvelles choses, à commencer par leur nouveau rhum blanc mono-cépage (oui encore un !), le Ter' Rouj'. La canne en question est la zikak. Le résultat est étonnant, un rhum agricole moins typé canne ; il est plus gras, plus fruité et avec un côté floral. Voilà donc une autre facette du rhum blanc agricole, qui certes n'a pas la fraîcheur de beaucoup mais qui apporte autre chose. En bouche et sur la finale, on est sur la douceur et les fruits. Intéressant, ça commence bien. Petite précision "rigolote", la bouteille est rouge, on ne voit donc pas de prime abord qu'il s'agit d'un rhum blanc (il s'est passé un truc au marketing de chez La Mauny ;)).

On passe ensuite à leur élevé sous bois, l'Héritage 1749. Il est élevé 18 mois en foudre de chêne. Particularité de celui-ci, il s'agit d'un assemblage, puisqu'une partie est retirée du foudre après 12 mois pour être placée dans des fûts ayant contenu du Porto (je ne sais pas en quelle proportion), pour être ensuite réintégrée à l'assemblage avant d'être mis en bouteille. Bon, et alors, ça donne/apporte quoi ? Pas grand-chose :P

De bien belles choses et pas que dans les bouteilles :)
C'est le moment de faire un petit aparté sur les rhums élevés sous bois/paille/ambré... J'aime bien l'idée d'avoir un rhum (agricole) à peine marqué par le bois et qui donc, en théorie, garde plus d'intensité de la canne avec juste une légère influence du fût.
Malheureusement, et c'est tout à fait personnel, c'est juste l'idée que j'aime, puisque dans les faits je trouve souvent que le résultat ne "fonctionne pas". Je dois encore trouver l'occasion de goûter au rhum paille de chez Hardy, réputé être un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, de cette catégorie.

Passons au nouveau vieux de la marque, le Signature, vieilli trois ans. Jusque-là rien de particulièrement enthousiasmant me direz-vous. Mais attendez une peu, c'est parce que je ne vous ai pas encore tout dit ;) Il s'agit ici aussi d'un assemblage, non pas de deux, non pas de trois mais bien de quatre finitions différentes ! Franchement quand j'ai entendu le commercial m'expliquer ça lors de sa présentation, je me suis dit "what the fuck ?!". Est-ce que ce n'est pas un peu trop dans le surenchère, des fûts ayant contenu quatre alcools différents, tout ça sur un "simple" VO ? Mes soupçons se sont effacés à la dégustation de ce rhum, qui est réussi et qui en fait peut-être bien un VO de dégustation. Je ne vais pas vous mentir, sentir l'influence des quatre différentes finitions (cognac, bourbon, porto et moscatel) est compliqué mais en tout cas le résultat fonctionne bien. Le nez est gourmand et la finale est plus boisée.

On fait l'impasse sur le XO, qui n'est pas une nouveauté (même s'il se défend pas si mal :)) et on arrive sur leur nouveau haut de gamme.
Un écrin réussit, qui se démarque du reste de la gamme (et de la concurrence) de par sa forme arrondie et un nom qui fait voyager "Le Nouveau Monde" (oui décidément il s'est passé quelque chose chez La Mauny :P), voilà les deux traits marketing de cette bouteille. Maintenant, qu'y-a-t'il dedans ? C'est à nouveau un assemblage, ici de douze cuvées de quatre millésimes (dont du 1979, information que j'ai réussi à dérober ;)). Maintenant que j'y pense, je ne suis pas sûr de comprendre ce que cela veut dire "douze cuvées de quatre millésimes". Quoi qu'il en soit le résultat est plutôt intéressant. Le nez est complexe sur le bois, les épices et un côté torréfié. La bouche, qui évolue, est assez marquée bois et la finale est longue, riche et boisée là aussi. Définitivement un rhum à déguster une nouvelle fois dans de meilleures conditions. Le prix risque d'être élevé et il serait intéressant de voir si, en ce qui me concerne, le contenu le justifie gustativement.

Les trois derniers, toujours dans les nouvelles bouteilles

Enchaînons sur la marque sœur élaborée au même endroit : Trois Rivières. Là aussi je repère des nouveaux venus, à commencer par une bouteille bien mise en valeur : le rhum blanc Cuvée anniversaire 355 ans (bien évidemment à 55% :)). Très bel habillage partiellement bleuté qui fait son impression. Le contenu n'est pas mal non plus, nous sommes sur un agricole bien plus typique que le Ter' Rouj' de tout à l'heure, marqué par la canne, relativement doux (l'attaque est même très douce) et frais. La finale assez longue est surtout sur des notes florales. Bref un blanc qui se défend.
Cependant, une question demeure : s'agit-il de l'habituel 55% de la maison avec juste un nouvel habillage ou bien est-ce une cuvée différente ? Si quelqu'un a, avec certitude, la réponse, qu'il n'hésite pas !

Deux nouveaux vieux : un single cask 1999 et le millésime 2000.
Le premier est une belle nouveauté. Vieilli en fût de cognac et du haut de ses 43%, il développe au nez des notes de fruits à coque, d'orange et un boisé fin très agréable. En bouche c'est plus sec et la finale est longue sur ce bois fin et l'amande. A mon goût.
Le millésime 2000, lui, est vieilli en fût de bourbon et est fini en fût de cognac. Le nez présente des similitudes avec le single cask, avec de la vanille en plus et un ensemble plus gourmand (sans doute l'influence du bourbon). La bouche est là aussi sèche, et le devient même de plus en plus. La finale, longue, est sur le boisé et le caramel. Il est pour moi un peu en dessous du précédent, mais les deux trouveront leur public à n'en pas douter.

Un peu de Guadeloupe :)


Continuons dans nos Antilles Françaises avec un arrêt éclair en Guadeloupe pour déguster le Séverin blanc 55%, pas de nouvelle recette/cuvée, juste une nouvelle étiquette. Mais je ne l'avais encore jamais dégusté.
Le nez est très frais sur la canne, agréable. En bouche c'est étonnamment sucré, ce qui le rend atypique. La finale est sur la canne et offre quelques arômes floraux en prime.
Bref, un bon blanc, si le côté sucré ne rebute pas. Moi je me dis que ça permet de n'y ajouter qu'un zeste de citron pour le ti punch ;)



To be continued...

Salon Club Expert 2015 - La grand-messe de Dugas - Partie 2

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Retour au Musée des arts forains et à son lot de nouveautés (ou rhums sur lesquels je n'avais pas eu l'occasion de m'attarder jusque-là).


On change d'océan, pour nous rendre à l'Île Maurice et découvrir Chamarel et sa production.
Cette distillerie existe depuis assez longtemps pour nous offrir depuis peu un XO, mais prenons les choses dans l'ordre et commençons par les blancs. Et oui, il y en a deux, mais vous vous en doutez, différents l'un de l'autre (sinon pourquoi en faire deux ?).
Les deux sont élaborés à partir de jus de canne, alors où est la différence ? Elle se situe principalement dans la méthode de distillation.

J'aime beaucoup le design de leurs rhums vieux.

Le Classic est distillé sur colonne et se rapproche donc des rhums agricoles auxquels nous sommes habitués, même si l'embouteillage se fait ici à 42°. Du coup, on retrouve un nez de canne, assez frais et tirant sur les agrumes (citron). En bouche la canne est toujours là, accompagnée de notes florales. Bref il est agréable.

Le Double distilled est quant à lui distillé deux fois sur un alambic charentais. Son nez est plus lourd et très intense, porté sur le poivre ; un ensemble sympathique et intéressant. En bouche, c'est toujours gras mais je trouve qu'il lui manque quelque chose. La finale sera à nouveau poivrée. Très différent du Classic, mais pas mal non plus.

Il est toujours intéressant de voir que sur deux produits partant de la même base, le vesou, on parvient à obtenir des résultats totalement différents.
Je passe sur le VSOP et les liqueurs, connaissant le premier et n'étant pas intéressé par les seconds.


Le XO maintenant, relativement récent dans la gamme (il faut bien attendre les années nécessaires :)). Il est élevé en fûts neufs de chêne français et titre 43°.
Élément important, la matière première mise en vieillissement est un mélange des deux blancs décrits plus haut. C'est à la lecture de mes notes, que je me rends compte qu'ils ont chacun leur influence sur ce XO puisqu'au nez j'ai écrit : frais, boisé et poivré. Je pense en effet que le côté frais vient du Classic alors que le côté poivré vient du Double distilled. L'attaque est souple et la finale longue et fine sur le bois et le poivre. J'aimerais le regoûter celui-ci aussi.

Petit regret sur le stand, pas de single barrel 2008 ou 2009 à déguster. En ayant entendu beaucoup de bien j'aurais bien aimé y tremper les lèvres mais ça sera pour une autre fois.


Packaging réussi, moderne et rétro à la fois.
Deux "vraies" nouveautés maintenant, du côté des rhums anglo-saxons.

Le rhum (ou plutôt rum) Whisper, un gold rum, qui nous vient d'Antigua, petite île au nord de la Guadeloupe. C'est le résultat de la collaboration entre deux étudiants qui se sont lancés il y a deux ans dans cette aventure et un maître rhumier qui est l'expert de la bande (j'espère ne pas dire de bêtise).
On connait un tout petit peu Antigua pour son rhum, avec des marques telles que Cavalier ou English Harbour ; cette dernière produisant entre autre un 25 ans d'âge qui m'avait très agréablement surpris.
Nous sommes bien évidemment sur un rhum de mélasse, qui est élevé 2 ans en fût de bourbon.
Au nez, c'est gourmand, avec des arômes d'amande, de vanille, de coco, de miel et d'orange. L'attaque en bouche est douce sans être sucrée et la finale, moyennement longue est principalement sur le bois.
L'ensemble est agréable et plutôt bien fait ; non sans rappeler certains produits issus de la distillerie Travellers de Belize. Je leur souhaite bonne chance !
N°1 ? Ça se discute :P

Nouveauté chez Angustura ensuite, le N°1, oui c'est son nom. Il s'agit d'un rhum vieux de 16 ans vieilli dans deux types de fût différents (10 ans dans l'un puis 6 ans dans l'autre), j'imagine bourbon et cognac mais je n'en suis pas sûr.
Bon, je vais mettre ça sur le dos de mon palais (oui mon palais a un dos :P) vacillant à ce moment de la journée mais je l'ai trouvé sans intérêt et très sucré pour mon goût. Je passe.



Arrive ce moment où je me dis qu'il va être temps de rentrer chez moi. Je prends donc le chemin de la sortie tout en regardant de droite et de gauche pour voir si je n'aurai pas louper quelque chose.
C'est en repassant devant le stand HSE que je vois Cyril Lawson, le directeur commercial de la marque, rencontré la semaine précédente. J'en profite donc pour le saluer et lui faire part de ma déception de ne pouvoir déguster le finition Porto ou le millésime 2003. Il me fait discrètement comprendre que si j'attends cinq minutes il se pourrait que mon verre se remplisse de quelques centilitres de ce HSE finition Porto. Me voilà soudainement patient et plus si pressé que ça de rentrer chez moi :)
Pas de photo prise mais Cyril a pu m'envoyer celle-ci :)
Pour patienter, je goûte le blanc Titouan Lamazou "La Belle Heure", version 40°. Il est bon, très marqué canne et doux. Sans doute un peu trop pour moi, et je lui préfère sa version à 50°, qui n'est, selon moi, pas reconnue à sa juste valeur.

Mais le temps passe et hop, verre rempli et dégustation imminente, merci Cyril ;)
Voilà un nez gourmand et fin, porté sur des arômes de vanille, de fruits rouges (légers), de datte avec également une note d'orange et un boisé (bois frais/vert) que j'associe souvent à rhums vieux HSE. La bouche est gourmande et sèche à la fois avec une très légère note de poudre à canon. La finale est longue et boisée avec des tanins fins. L'ensemble est d'une grande finesse. Encore une à déguster en de meilleures conditions afin de confirmer ce fort potentiel !


Voilà ce qu'il y a à retenir des rhums que j'ai dégustés en cette journée du 5 octobre 2015.

Mais ce n'est pas pour autant la fin de ce salon. En effet, alors que je reprends à nouveau de chemin de la sortie, je fais une ultime pause pour saluer deux confrères amateurs que je croise régulièrement dans ce genre d'événements ou chez les cavistes. On échange rapidement sur nos expériences et découvertes de la journée et ils me disent que je ne peux partir sans passer au stand tenu par une blonde, que l'on aperçoit de dos de là où l'on se trouve, et qui présente non pas du rhum mais du cognac.
OMG!
Je n'y connais pas grand-chose en cognac (pour ne pas dire rien du tout) mais je leur fais confiance et vais donc demander à déguster, sur leurs conseils, le XO et le Hors d'Âge.
Je sors donc de la zone réservée aux rhums et reviens dans la première partie du lieu, dédiée entre autre aux vins et aux eaux-de-vie de vin.
Me voici, de manière assez inattendue, au stand de la maison Bache Gabrielsen et commence à discuter avec la dame en question.
Elle m'explique que leur XO est un assemblage d'une moyenne d'âge de 15 ans, rien que ça. Je penche mon nez sur le verre (très généreusement servi) et suis frappé par le fruité qui s'en dégage ! Il y a du pruneau, des raisins, de la prune, le tout légèrement poivré et peu marqué par le bois. La bouche est assez douce, sur les fruits frais à nouveau mais aussi les fruits à coque. La finale est longue et marqué par la noix, ce qui me plait beaucoup. Vraiment très bon.

OMFG!!!
Elle propose ensuite de passer au Hors d'Âge, je ne dis pas non :)
Alors qu'elle remplit mon verre, elle parle de ce cognac et explique qu'il s'agit là aussi d'un assemblage dont la plus vieille eau-de-vie date de 1917 et dont la la moyenne d'âge est de 55 ans... Ah oui quand même !
Prenez le XO, gardez la fraîcheur (qui m'a fait penser au pinot gris cette fois) et le fruité mais ajoutez-y des arômes plus boisés, de tabac et de cuir avec des épices douces en prime ; ça c'est pour le nez. En bouche, nous avons les épices et les fruits alors que la vivacité est toujours présente, assez incroyable pour un spiritueux de cet âge (pour moi en tout cas). La finale, longue, alterne entre les arômes fruités et ceux plus boisés.
Absolument délicieux.

Je lui demande le prix de ces délicieusetés et elle me donne le prix pro de chacune des deux. Ce qui a fini d'enfoncer le clou : 35€ pour le XO et 110€ pour le Hors d'Âge... Bon j'imagine qu'il faut au moins ajouter 50% pour arriver au prix dans le commerce mais je me dis que je vais peut-être bien faire une petite infidélité à mon eau-de-vie préférée sur ce coup-là :D


C'est après cette expérience inattendue et plus qu'agréable que j'arrive à atteindre la sortie sans nouvelle interruption et c'est ainsi que mon récit se termine.

A l'année prochaine Salon Club Expert !

Une autre belle chose à voir au Musée des Arts Forains.

Une soirée italienne aux Caraïbes - partie 1

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Samedi 7 novembre, 00h51. Un mail arrive dans ma boîte. Envoyeur : Christian de Montaguère. Objet : invitation pour une rencontre avec Luca Gargano. Réaction dans la tête de Laurent : "Tatata tata tata" (sur un air de samba).

On est parti pour passer une bonne soirée !

Je lis brièvement l'email et comprends donc qu'il y une soirée organisée dans la boutique de Christian pour rencontrer Luca Gargano, le patron de Velier (embouteilleur indépendant et importateur italien), et aussi bien plus que cela.
J'ai déjà écrit un article sur ma première rencontre avec le monsieur il y a presque un an et demi de cela, dans lequel j'avais eu du mal à ne pas laisser transparaître mon enthousiasme.
Cette fois-ci le flyer nous annonce la dégustation de clairins (ces fameux rhums blancs de pur jus de canne d'Haïti), du Libération (j'imagine le 2015), ce rhum agricole de Marie Galante élaboré sur alambic dans la distillerie Bielle avec l'aide de Gianni Capovilla, et enfin une surprise. Et moi j'aime bien les surprises, surtout quand elles ont un rapport - même éloigné - avec Velier ;)

Quand il sert il ne fait pas semblant :)
Cette fois-ci je ne fais pas mon boulet et pense à réserver ma place pour cette soirée qui s'annonce exceptionnelle.


Jeudi 12, date fatidique, je me mets en route depuis le boulot et arrive presque à l'heure sur les lieux. Je peux donc, pour une fois, assister au début de - ce qu'on pourrait appeler - la master class.

Et là... Par où commencer ?

Vous le savez, j'adore les r(h)ums by Velier ; les Demerara bien sûr, je vous l'ai suffisamment rabâché (et je ne me priverai pas d'en rajouter des couches à l'avenir ;)), mais aussi les clairins, les Caronis (de plus en plus) et les Libération. Malgré ça je vais plutôt commencer par ce qui m'a le plus marqué : Luca, ses histoires et ses projets.

Et, là aussi, par où commencer ?

Dix-huit ans, un Luca aux cheveux longs devient manager des ventes des rhums Saint James pour l'Italie et parvient à doubler les ventes, entre autre grâce à une idée révolutionnaire pour l'époque, récompenser le meilleur commercial par un voyage en Martinique (alors qu'habituellement ces voyages étaient organisés en Champagne ou du côté de Cognac, voire en Ecosse pour les plus aventureux).
C'est à cette époque qu'il découvre les Antilles... et les antillaises, sur un air de biguine :)

Quelques années plus tard, il rachète la société Velier dont il augmente le chiffre d'affaire année après année pour en faire ce que l'on connait aujourd'hui.

Sur un tabouret pour les 2 dissipés du fond
Bien sûr quelques autres étapes clefs sont à mentionner : 
- La découverte de la distillerie Caroni, que je vous ai déjà raconté, mais que je pourrais écouter encore et encore tant elle est passionnante.
- La rencontre avec Yesu Persaud, qui deviendra son mentor, voire même son père de rhum et sa prise de participation chez Demerara Distillers Limited. Ces deux éléments lui donneront accès à certains fûts d'exception et lui permettront de réaliser des embouteillages remarquables, voire légendaires (qui a dit Skeldon ?).
- Le voyage à Haïti, la découverte d'un pays hors du commun où l'agriculture n'a pour ainsi dire pas évolué depuis deux cents ans et où les produits sont au delà du bio. Bien sûr, cela est allé de pair avec la visite de très nombreuses distilleries (ou guildiveries comme on dit là-bas) - il faut savoir qu'il y en a plusieurs centaines sur l'île - et la sélection des trois clairins désormais commercialisés par Velier : Sajous, Vaval et Casimir.


Il y en a un paquet d'autres histoires et de détails truculents, qui lorsqu'ils sont racontés par ce personnage, prennent toute leur saveur. Il y a un côté one man show dans ses apparitions, qui les rendent encore plus passionnantes, vivantes, intéressantes et drôles.
Si vous avez l'occasion de voir Luca Gargano, ne manquez pas ça, même sans les rhums, ça vaut le détour ! :)



Les deux premiers d'une longue série.
Alors, et les rhums justement ? A quoi avons-nous eu droit ce soir-là ?
Eh bien, comme annoncé, on commence par un clairin. Le Sajous, du batch 3. J'ai eu l'occasion d'y goûter lors du Whisky Live et ce n'est pas mon préféré sur les trois de cette dernière fournée mais il reste très expressif et typique de ces rhums pur jus haïtiens découverts il y a environ deux ans. Un bon début de dégustation.
C'est le seul auquel nous avons eu droit ce soir-là et ce n'est pas bien grave vu la suite des hostilités.


La suite, justement avec le Libération 2015 sous ses deux versions. Je vous en ai également parlé dans mon article relatant mes aventures Whisky Liviennes. Les deux sont bons et plus boisés que leurs prédécesseurs ; ma préférence reste du côté du 2012 version intégrale (brut de fût) mais cette version plus âgée de presque trois ans se défend plutôt bien.


Tout est sur l'étiquette
Nous avons ensuite eu droit à un rhum de la Barbade.
J'avais déjà pu y tremper les lèvres il y a quelques semaines et je ne peux que confirmer que, malgré son jeune âge (même pas trois ans), il est étonnamment "abouti". Un rhum qui méritera une dégustation posée pour en apprécier pleinement les qualités !

Ce rhum fait partie de la série, à sortir, Habitation Velier, qui comprendra des rhums d'horizons différents. La Jamaïque (avec entre autre un blanc à la fermentation de 3 mois (!) ainsi que des vieux) qui produit des rhums tellement expressifs et typés, définitivement parmi mes origines préférées du rhum.
La Barbade donc, avec la distillerie Foursquare, dont le patron Richard Seal est un fervent défenseur de rhums authentiques et vierges de tout ajout. Parmi les rhums classiques de cette distillerie vous avez par exemple le RL Seales 10 ans, et sa forme de bouteille si caractéristique ; c'est pour moi un bon rapport qualité prix qui vous donnera une bonne idée des rhums de ce pays (et bien sûr un rhum sans aucun additif).
La Guyane Anglaise, avec un très intriguant Port Mourant (alambic en bois) blanc !
Et enfin Marie Galante avec l'alambic qui sert déjà à l'élaboration des rhums Libération.
Si vous voulez voir toutes ces jolies - et informatives - étiquettes, c'est par-là : http://www.velier.it/prodotti/ricerca-e-selezioni-gargano/habitation-velier

J'ai HÂTE ! :)


To be continued...


Une soirée italienne aux Caraïbes - partie 2

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On continue notre exploration de l'éventail des rhums proposés par Velier et on arrive donc naturellement à Trinidad pour une autre exclusivité : le Caroni 17 ans.
Nous connaissions déjà le 12 ans et le 15 ans ; le premier étant très "sévère", très typé Caroni et le second plus gourmand et pas uniquement sur des arômes d'hydrocarbures, de caoutchouc et de goudron. Connaissant un peu mes goûts vous vous doutez sans doute que c'est au second que va ma préférence. Et bien ce 17 ans est plus dans la veine du 15 ans, ce qui me plait. Il était en dégustation Whisky Live, aux côtés des "fameux" single casks 2000 et je dois dire qu'il m'a peut-être plus plu que ces SC qui déchaînent les passions (des collectionneurs) !

Un line up de toute beauté !

Bon là on est à un moment de la soirée où l'ambiance est plus décontractée et on pense pouvoir rentrer chez nous après cette dernière belle bouteille.

Eh bien non ! Encore une surprise ! Et pas des moindres.
J'aimerais pouvoir retranscrire l'électricité qui a parcouru le parterre d'amateurs lorsque nous avons compris qu'une bouteille restait à déguster. Les pronostics et conjectures y sont allés bon train, certains noms ont circulé à demi-mot comme si personne n'osait trop y croire.
"Cela doit être un second Caroni, un des single cask du Whisky Live, je ne vois pas ce que cela pourrait être d'autre !"
- Ça ou le Millenium, tu sais le magnum à étiquette rouge.
- Peut-être mais je pense plutôt à ce Diamond 1999 nouvelle version - encore un où on ne sent pas l'alcool en dépit des watts !"
Tout le monde avait tort.

Christian revient de l'arrière-boutique avec la bouteille en question et ses tentatives pour la cacher étant veines, nous avons pu voir du vert sur la boîte. A ce moment-là, on a su ! Et l'excitation est encore montée d'un cran.
La dernière ;(

Le fameux Diamond & Versailles 1996 !
En voilà un que je n'ai pas encore dégusté (vous vous rappelez cette master class que j'ai loupée à un cheveu ?) :)
Il est bon, même s'il n'est pas évident après tant de rhums si expressifs d'en avoir une idée précise, mais étrangement, là n'est pas - le seul - intérêt de cette bouteille. En effet, c'est le dernier embouteillage d'un rhum de DLL par Velier. Il n'y en a qu'un peu plus de 500 bouteilles et Luca n'est pas sûr de savoir qu'en faire, les vendre, les garder, les ouvrir pour ce genre d'occasion, les donner à l'homme à la poussette... :D
Une fois de plus il utilise une comparaison très imagée :
"Si un soir vous rentrez chez vous et que votre femme vous dit : "C'est la dernière nuit que nous passerons ensemble.", que faites-vous ?" Et c'est un peu cette impression qu'il a avec cette bouteille : que faire ?


Il reste une chose, et pas des moindres, dont je veux vous parler : la classification des rhums que Luca (et d'autres, dont Richard Seale) essaye de faire adopter par les amateurs et les producteurs (dans la mesure du possible).

La passion qui parle !
Le rhum souffre d'un mal bien compliqué à guérir : le manque de clarté et de transparence.
L'immense majeure partie des bouteilles ne donne pas tellement d'informations sur l'élaboration du rhum qu'elle contient, voire presque aucune.
Que cela veut-il dire ? Que le consommateur ne sait pas ce qu'il achète et ne peut donc faire la différence entre un produit de qualité et un produit purement marketing. Est-ce un problème me direz-vous, le goût d'un rhum n'est-il pas LE critère qui importe ?
Je répondrais que ce n'est pas si simple. Pour moi il est important d'avoir la possibilité de savoir ce que je bois et ce que je consomme en général. C'est exactement pareil pour la nourriture : l'origine des produits, des ajouts ou encore des exhausteurs de goût... Je veux savoir.
Une fois ces informations disponibles, je peux alors faire mon choix et si je veux, en connaissance de cause, acheter un produit retouché et pas naturel, alors c'est en effet mon choix.
La qualité et l'authenticité sont pour moi primordiales mais il est très dur de savoir ce que l'on boit. Cela devrait pourtant être facile d'avoir de telles informations, cela devrait aller de soi. Mais non.


Je ne me laverai plus jamais :D
Tout ça pour dire qu'une classification ne serait pas du luxe et que chaque initiative qui permettrait d'y voir ne serait-ce qu'un peu plus clair, serait la bienvenue.
En l'occurrence celle proposée a pour critère principal le mode l'élaboration ou plus précisément de distillation.
J'ai un peu peur de dire des bêtises mais je vais vous dire ce dont je me rappelle.
Quatre "sortes" de rhum nous sont proposées :
- Pure single rum : intégralement distillé sur pot style (alambic)
- Single blended rum : mélange (blend) de pot style et de colonne traditionnelle (plus petite au nombre de plateaux limité, comme celles utilisées aux Antilles Françaises)
- Rum : distillé sur colonne traditionnelle
- Industrial Rum : distillé sur les colonnes multiples modernes et donc tout le reste, clairement la catégorie la plus large en nombre de bouteilles.

Il y a également d'autres facteurs pris en compte, mais moins explicitement cités dans la classification Gargano, tels que la provenance de la matière première ou encore le degré d'alcool en sortie de distillation.
Espérons que cette initiative trouve écho chez les amateurs et les professionnels. En attendant, certains rhums arborent déjà fièrement leur pedigree et vous pourrez savoir quand ils sont été mis en fût, leur âge, la matière première utilisée, l'absence d'ajouts ou encore s'il y a eu filtration ou non... Privilégiez ces bouteilles qui prônent la transparence, qui n'ont rien à cacher et qui ne mentent pas (ne serait-ce que par omission).


Soyons des amateurs/consommateurs éclairés !


Ça sera le fût numéro 25.5 pour moi, merci.

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Est commercialisée depuis deux jours une bouteille un peu spéciale, la cuvée issue du partenariat entre la distillerie La Favorite (de Martinique) et la Confrérie du Rhum.

A cette occasion ont eu lieu deux soirées, hier et avant-hier, chez Christian de Montaguère, ayant pour but de découvrir (déguster) cette cuvée ainsi que de rencontrer le patron de La Favorite, Franck Dormoy.

Une bonne partie de la gamme de la distillerie La Favorite

N’ayant pu m’y rendre le vendredi, j’étais content de voir qu’une soirée de rattrapage serait organisée le samedi, avec un avantage non négligeable : beaucoup moins de monde :P

Arrivé sur place, je salue Christian, rencontre un confrère avec lequel j’avais pas mal échangé par internet mais que je n’avais pas encore rencontré (salut Jonathan J) et me positionne tout proche de la table de dégustation. Après quelques minutes d’attente et l’arrivée d’autres confrères (salut Laurent et salut Sylvrine - merci pour la photo ;)), la soirée débute.

Nos convives nous parlent rapidement de ce rhum et nous expliquent qu’il s’agit du résultat de deux ans de travail, de négociations et, bien sûr, de dégustation :D Le résultat : 1000 bouteilles.

Le moment tant attendu arrive mais avant de passer aux deux échantillons de cette fameuse cuvée nous passons d’abord par le Cœur de Canne, qui est le blanc « premium » de la distillerie, puis par le Cœur de Rhum, le VSOP de la maison.

Ancien embouteillage aux reflets bleutés
Ce Cœur de Canne est pour moi un classique des rhums blancs agricoles, il fait des ti-punchs de toute beauté – sur la canne principalement mais aussi des notes fruitées et florales. Ajoutez à sa qualité, son rapport quantité/prix (environ 20€ pour un litre) et vous comprendrez que je n’ai pu repartir de la boutique sans une petite bouteille J

Le Cœur de Rhum, lui, est selon mes goûts, honorable sans pour autant trouver grâce à mes yeux.

Petit détail, qui a son importance, tout au long de la soirée, le maître des lieux nous a régalé de petits niama-niama (comme dirait ma tante), avec une terrine de canard au gingembre, des tartines de lambi, des boudins antillais et du chocolat noir de République Dominicaine. Arrivés à point nommé.

Nous arrivons au cœur de la soirée avec la dégustation des deux échantillons de cette Cuvée Spéciale 1995 ; deux car chacun issus d’un fût différent. Les bouteilles issues de deux autres fûts seront également disponibles à l’avenir. Ceux du soir sont le 25 et le 26, on commence par le premier (oui je sais ça sonne un peu con comme phrase « on commence par le premier » mais je fais ce que je veux !).

Avant de vous en dire plus, deux infos intéressantes : La Favorite pense produire prochainement un nouveau rhum blanc issu de canne rouge et explore la possibilité d'avoir des rhums d'un vieillissement entre leur Cœur de Canne et leurs très vieilles cuvées. A suivre !

La couleur, tout d’abord, est relativement foncée et attirante, entre l’ambre et le bronze.
Le nez, ensuite, est très séduisant. Il est complexe, nous offrant des arômes gourmands de caramel, de vanille, de pâte d’amande et de cerise à l’eau-de-vie. Tous ces éléments sont très bien liés les uns aux autres et l’ensemble est très équilibré et vraiment très agréable. Après quelques minutes dans le verre des notes de café apparaissent aussi. Bref, il m’a beaucoup plu !
En bouche, j’ai été un peu moins séduit, sans pouvoir vraiment mettre le doigt sur ce qui ne m’a pas emballé. Bonne surprise, malgré tout, ce n’est pas sucré (contrairement à d’autres rhums de La Favorite) ; il est assez doux mais équilibré grâce aux 45%. Le boisé est discret pour un 20 ans de vieillissement. Une discrète note salée se fait même sentir.

J'aime bien cette association de couleurs
Le fût 26 maintenant.
Un nez moins séduisant que le précédent. Il se passe moins de choses et il est moins gourmand. La différence n’est pas majeure non plus mais il m’a donné une impression moins équilibrée et moins « aboutie ».
En bouche, c’est l’inverse ! C’est celui-ci qui m’a fait la plus forte impression : plus de puissance, des saveurs plus marquées, explosives et un bois plus marqué. Bref, un rhum plus à mon goût.


En résumé deux bons rhums, chacun avec leurs qualités. Si l'un avait rassemblé le nez du 25 et la bouche du 26, j’aurais sérieusement envisagé d’en prendre une bouteille (ou plutôt un coffret, puisqu’il s’agit d’un coffret avec deux verres sérigraphiés en plus de la bouteille). Là je n’ai pas sauté le pas, 205€ tout de même.

Les avis des convives ont été partagés entre ces deux fûts et les coffrets achetés étaient de l’un ou de l’autre.



Bref, j’ai passé un bon samedi soir J


Les goûts et les couleuvres

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Un article un peu particulier pour vous aujourd'hui.

A la recherche d'informations pertinentes sur la bouteille.
Un article qui n'aurait sans doute pas vu le jour sans les nombreux débats qui ont animé la communauté du rhum ces derniers temps. Les détracteurs et les défenseurs s'en donnant à cœur joie. La passion a été au centre de ces échanges parfois... "animés".

Et je dois vous avouer ne pas savoir par quel bout aborder le sujet alors que je commence à écrire ces lignes.
L'objet de ce débat est la marque Don Papa.

Plusieurs articles, meilleurs que celui que je suis en train d'écrire, existent déjà sur le sujet :
- celui de Cyril "Durhum", que l'on ne présente plus, par-là
- la note de dégustation de Henrik "Rum Corner", en anglais dans le texte, : ici-même

Quand je dis ne pas savoir par où commencer c'est surtout parce que plein de critiques ont été formulées à l'encontre de cette boisson (j'évite le mot "rhum"à dessin). Je vais commencer par parler des deux principales.

Justement pour débuter :
"Ce n'est pas du rhum"
Souvent formulé par "C'est du sirop contre la toux". Il est vrai que gustativement on est assez loin d'un rhum et plus proche d'un liqueur d'orange à la vanille par exemple.
Cet alcool a le mot "rum"écrit sur la bouteille, est-ce justifié ? Dur à dire... La législation sur le rhum est large et énormément de produits très différents peuvent s'appeler ainsi. On pourrait s'arrêter là et donc ne pas penser plus loin ; je comprends que certains le fassent. Mais il me semble judicieux de se demander qu'est-ce qui fait d'un rhum... un rhum. Peut-on y ajouter tout ce qu'on veut sans en changer la nature même ? Peut-on en altérer le goût à l'extrême et toujours apposer le nom rhum sur la bouteille ?
Bien sûr il n'est pas facile de savoir ce qui est ajouté quand il n'y a aucune obligation de l'indiquer sur l'étiquette.
Et c'est là une autre critique dirigée contre le Don Papa.


Plus d'info intéressantes ici ? Non.
"Il n'y a aucune transparence"
Là, pas vraiment de débat, c'est vrai, il n'y a que trop peu d'informations à son sujet. On parvient à trouver la distillerie des Philippines dont il est issu ainsi que des données relatives au traitement des fûts dans lequel il est vieilli (a priori 7 ans) mais c'est à peu près tout.
A nouveau, la législation n'oblige en rien le producteur à indiquer ce qu'il ajoute dans son rhum, ce qui fait que certains ne se privent pas.
Ce problème ne concerne malheureusement pas que ce rhum et énormément de marques profitent de cette absence de réglementations (ou pour être plus précis de la non application des règles existantes, ce qui revient certes à la même chose in fine mais ce qui veut aussi dire qu'il y a déjà des textes) pour s'en donner à cœur joie et ajouter, par exemple, beaucoup de sucre voire de glycérine pour rendre leur produit plus flatteur.
Des analyses en laboratoire ont été réalisées afin d'en savoir plus sur sa composition, elles montrent, entre autre, la présence des deux éléments cités plus haut.
D'autres analyses sont brandies par les défenseurs de la marque, la plupart travaillant pour le distributeur français, Dugas. Les résultats de celles-ci montreraient, à l'inverse, qu'aucun n'ajout de glycérol n'a été détecté.


Afin de répondre à ces arguments, les défenseurs du breuvage ne sont pas en reste et y vont leur propre plaidoyer.

"Ce rhum permet à de nombreux cavistes de vivre"
Il est indiscutable que cette boisson se vend très bien et rapporte donc aux vendeurs. De là à dire que cela les fait vivre, c'est différent - les cavistes étaient quand même là avant son apparition. Mais oui ils ne doivent pas s'en plaindre.
Peut-être là alors ? Hmmm, non toujours pas.
En revanche ce qui m’ennuie personnellement, ce sont les cavistes qui essayent de le refourguer à tout va. Quand mon oncle explique à son caviste qu'il cherche un rhum pour son neveu qui est amateur et connaisseur et que celui-ci lui sort immédiatement un Don Papa, ben je trouve que c'est du foutage de gueule.


"Ce rhum permet à de nombreuses personnes de mettre un pied dans cet univers"
C'est en partie vrai. Ce qui est sûr c'est pas mal de monde ne connait pas le rhum (ou tout autre spiritueux) ou alors l'associe à de mauvais rhums blancs, tout sauf sucrés. Du coup quand ils trempent les lèvres dans cet alcool sirupeux et très porté sur l'orange, et qu'ils voient cette bouteille si séduisante, leur cerveau ne fait qu'un tour : c'est bon.
Maintenant, j'ai moi aussi mis un pied dans le rhum par l'entremise d'un rhum sucré, l'El Dorado 12 ans et j'ai ensuite évolué au fil du temps vers autre chose. Alors oui, cela peut permettre à certains de se frotter au Rhum et c'est pas mal. Mais il y en a aussi beaucoup d'autres qui pourraient remplir la même fonction (et qui auraient une goût de rhum).


Quelques rhums de qualité. Selon mes critères en tout cas, dont certains moins chers que le Don Papa.

"S'il n'était pas bon, il n'aurait pas autant de succès"
Ça se saurait si succès était synonyme de qualité.
Le problème ici est la notion de "qualité" justement ; comment la définir ? S'agit-il principalement de la matière première utilisée, du processus d'élaboration (fermentation, distillation...), de l'utilisation la plus réduite possible de machines, de non ajouts quels qu'ils soient, du type de culture : raisonnée voire bio ou encore simplement du goût ?
Je ne vais pas me risquer à tenter de répondre à cette question mais ce que l'on peut voir c'est sa complexité et ses nombreuses ramifications. Il semble évident que choisir un unique élément pour définir la qualité est simpliste.
Dernière tentative : un chien-rat... bon tant pis.
Pour faire un parallèle - qui a ses limites - McDo a beaucoup de succès mais tout le monde s'accorde à dire qu'il ne s'agit pas de nourriture de qualité.


"La douceur de certains rhums peut provenir des fûts utilisés"
Oui, la douceur de certains rhums peut provenir des fûts utilisés (comprenez des fûts qui ont contenu précédemment un alcool qui pourrait adoucir le rhum durant son vieillissement). Mais soyons sérieux, ce n'est pas le cas ici présent. Et ce n'est d'ailleurs pas ce que disent les défenseurs du Don Papa. Ce breuvage est bien trop sucré pour que seuls les fûts utilisés expliquent ce côté liqueur.
Il est important de se poser la question : "Est-ce mal d'ajouter du sucre à un rhum ?". Je pense que la réponse est non, bien que personnellement je n'apprécie plus les rhums sucrés, qui ne sont plus à mon goût (la plupart du temps). Je pense que ce n'est pas un problème en ce sens qu'un certain public apprécie ces alcools très sucrés, mais alors il faut clairement le dire, l'indiquer, l'écrire !
Je ne pense pas être un défenseur intégriste de la transparence mais là quand même, indiquer ce qui est ingéré me semble tout simplement être du bon sens.



Je n'ai certainement pas fait le tour de la question; je n'ai que couché sur le papier les quelques pensées qui me trottaient dans la tête.

Vous aurez compris - j'imagine - que je ne suis pas un grand fan de cette marque et je pense que vous savez également que cela ne va rien changer à son succès.
Cependant, cet article me permet aussi de saluer les efforts de plus en plus nombreux d'un certain nombre d'acteurs du monde du rhum, qui tentent tant bien que mal d'encourager une plus grande transparence de la part des producteurs ainsi qu'une prise de conscience et un désir critique de la part des consommateurs.
L'écho trouvé est encore limité mais, pour le bien du Rhum, je souhaite sincèrement que producteurs et consommateurs prennent conscience de l'importance d'une plus grande clarté.



Le Rhumaton, le retour - partie 1

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Vous vous en souvenez sans doute, il y a presque un an et demi, je vous avais fait le récit de cette journée intense, dédiée à la visite de mes cavistes préférés.

Ce temps est assez lointain et je ne jouis plus du luxe de pouvoir passer des journées entières à écumer mes boutiques de prédilection. Il m'est déjà difficile d'aller en visiter un, c'est pour dire ^^

Oui mais voilà, le département dans lequel je travaille a eu la bonne idée de fermer une semaine entre Noël et le Nouvel An. Ma première réaction : "Ah ben merde, je manque déjà de jours de congé et en plus je suis forcé d'en utiliser cinq...". Mais après un moment, je me suis dit que cela serait l'occasion de passer du temps avec l'ex-occupant de la poussette et, pourquoi pas, de retourner chez quelques cavistes ;)

Et les cavistes, ce n'est pas ce qui manque. Impossible de tout caser sur une journée, à moins d'être tout le temps pressé et stressé. Un plan commence donc à germer dans mon esprit : étaler ces visites sur deux jours, l'un en compagnie de Roudoudou et l'autre sans.
D'ailleurs, voilà un autre obstacle à cette activité : mon fils est beaucoup moins accommodant depuis qu'il n'est plus dans sa poussette (à dormir :p). Bon, je le comprends, ce n'est pas passionnant d'être dans un endroit où rien n'est intéressant (sauf de potentiels biscuits ou un poisson rouge :)).

Passée cette entrée, de bonnes choses vous attendent
Parmi les boutiques dans lesquelles je souhaitais me rendre il y avait entre autre L'Adresse Gourmande, qui comme vous le savez, n'est pas la plus proche, je la garde donc pour le deuxième jour.
Je voulais commencer par Juhlès, car c'est là où je ne m'étais pas rendu depuis le plus longtemps. Pour finir, je me dis que je vais passer chez Christian de Montaguère le premier jour parce que juste à côté il y a deux boucheries super bonnes et je voulais manger une super entrecôte :D
Ce qui nous laisse donc A'Rhum pour le second jour.

Me voilà donc avec un plan !


Jour 1
Métro ligne 13, puis ligne 4 (la fameuse ligne du rhum :)) et un Roudoudou passionné par les tunnels du métro. On sort à l'air libre et on parcourt les quelques 300 mètres qui nous séparent de notre objectif.
Petite frayeur à l'approche de la boutique quand de loin j'ai cru qu'elle était fermée, fêtes de fin d'année tout ça. Mais non tout va bien. Je rentre et vois au fond de la boutique le sympathique responsable spiritueux que je connais un peu.
Une des premières choses qu'il me dit : "Je n'ai plus de Velier."
Alors oui, petite déception, je ne venais pas que pour ça mais avais un petit espoir. Pas grave, je scrute les étagères à rhums et remarque deux ou trois choses qui m'intriguent, et toutes en dégustation :)
Un rhum de Marie-Galante embouteillé par un embouteilleur indépendant pour commencer. Il s'agit d'un Bielle mis en bouteille par un vigneron, sous le nom de Saut de l'Ange (je crois mais je ne retrouve rien sur le net à son sujet, donc si je me plante et que vous avez le nom correct, n'hésitez pas ! ;)). Bref, pas mal. Je n'ai pas vraiment reconnu du Bielle cependant. La bouteille était presque vide et cela pourrait être intéressant d'y goûter à nouveau mais comme il s'agit d'un embouteillage assez confidentiel, ça risque d'être compliqué.

J'adore ces étagères, et pas uniquement pour ce qu'elles supportent :)
J'ai pu ensuite déguster ou redéguster quelques embouteillages de la Distillerie de Paris (donc de Juhlès). Si vous n'en avez goûté aucun, n'hésitez pas, certains sont atypiques et intéressants.
Cette fois-ci, mon choix c'est porté sur leur embouteillage jamaïcain, que j'ai trouvé pas mal. Un assemblage de plusieurs distilleries de l'île, typé jamaïcain sans être extrême. Un prix raisonnable (attention quand même il s'agit d'un 50cl), ça fera un cadeau pour la belle-sœur \o/
Ajoutez-y une discussion sur les enfants et sur le Cognac et voilà 45 minutes bien agréablement remplies et une première bouteille dans la besace.


Et c'est reparti pour la ligne 4, arrêt Saint Placide, destination finale : Christian de Montaguère.

Mais avant tout, passage obligé par une boucherie que j'affectionne énormément : Le Bourdonnec. Ce blog n'étant pas un blog sur le bœuf, je vais faire court. C'est un des rares bouchers qui travaille la viande maturée, une viande qui "pourrit" 90 jours dans une atmosphère particulière, ce qui développe son goût et la rend plus tendre. Une fois les parties vertes et bleues enlevées (oui je sais, ça ne fait pas forcément rêver ^^), le résultat est simplement hallucinant. Malheureusement, mais assez naturellement, il faut y mettre le prix. S'ils n'ont pas d'entrecôte de prête, vous trouverez votre bonheur parmi toutes leurs autres succulences ! :)
Mais voilà, ô tristesse, ils étaient fermés en cette dernière semaine de l'année... Heureusement, j'ai mon plan B, une autre boucherie, dans la rue de l'Abbé Grégoire celle-ci, plus traditionnelle mais à la qualité des produits irréprochable. À moi (ou plutôt "à nous" vu la quantité que Roudoudou en a mangé) l'entrecôte d'environ 600g, persillée à souhait.


J'avoue, je recycle cette photo d'un autre article :P
C'est donc équipé pour reprendre des forces au déjeuner, que je dévore les quelques mètres qui me séparent de la boutique de l'Art de vivre au Caraïbes. C'est Jerry qui m’accueille (c'est d'ailleurs lui qui m'avait parlé de cette seconde boucherie). On papote de choses et d'autres alors que je scanne les étagères à merveilles. Et je vois un rhum dont j'ai beaucoup entendu parler mais que je n'avais pas dégusté à ce jour, le Foursquare Port Cask Finish. Et juste à côté, de la même distillerie de Barbade : le Doorly's 12 ans. Je me dis qu'il y a une chance qu'un des deux soient en dégustation. Eh bien non... Les deux étaient ouverts ! Cool :)
Pour rester sur la même gamme de prix, et ajouter une troisième bouteille à cette dégustation, je demande si le La Mauny Signature est également à déguster, et c'est le cas, parfait.

On débute par le Doorly's 12 ans ; il est dans la droite lignée du XO et en est proche. Typique de la Barbade, un rhum sec, boisé, équilibré et aux arômes délicats. Pour un prix très attractif, une trentaine d'euros.

Le Port Finish ensuite (même distillerie : Foursquare), lui aussi pour une trentaine d'euros. On retrouve les caractéristiques de la Barbade mais avec la gourmandise en plus. En effet, il n'est pas dénué de douceur (sans être sucré) ni d'un certain fruité. Un rhum agréable, qui pourra faire la transition entre des rhums sucrés et d'autre plus secs, et qui pourra satisfaire autant les amateurs que les débutants.
C'est celui que j'ai ramené chez moi et il aura exactement cette double fonction. Là aussi une trentaine d'euros, décidément... Et, que ce soit l'un ou l'autre, ce sont des rhums sans aucun ajout. Richard Seale (patron de cette distillerie) est un fervent défenseur des "vrais" rhums, vierges d'additifs.

Le line up du jour
Fin de la dégustation avec un des derniers La Mauny sorti, le Signature. Je vous en ai déjà parlé dans cet article. Un VO (3 ans de vieillissement), qui n'a pas à rougir devant certains de ses grands frères et qui peut se déguster pur, ce qui est rare pour un "simple" VO. Bref, impression confirmée à cette seconde dégustation : une vraie complexité, une relative douceur et les repères agricoles bien présents.
Et là encore un petit prix !

Cette excursion chez Christian de Montaguère permet, une nouvelle fois, de montrer qu'il existe nombre de rhums de qualité à prix réduits. Ces trois-là en sont de parfaits exemples.


C'est ainsi que s'achève cette première journée.


Le Rhumaton, le retour - partie 2

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C'est remis de mes aventures de la veille (dégustations matinales, digestion d'un demi bœuf et exploration du métro), que je me prépare pour cette deuxième journée. Avec donc comme points de chute : L'Adresse Gourmande aux Clayes sous Bois et A'Rhûm dans le 3ème arrondissement de Paris.

C'est parti !


Jour 2
Il va falloir que je déménage pour m'en rapprocher :)
Je ne pars pas les mains vides. J'avais dit à Jérôme (le patron de l'Adresse Gourmande) que je lui ferai goûter de Chantal Comte Plantation de La Montagne Pelée (Depaz) Hors d'Âge ; je la glisse donc dans mon sac. En chemin je passe devant une boulangerie qui propose des kuign amann individuels et j'en mets un en poche (enfi, dans un sac, dans ma poche, je tiens quand même à mon blouson :p).

Cette fois-ci je suis prêt et après un trajet d'environ 45 minutes, j'arrive enfin aux abords de ce lieu d'échanges et de plaisir (non, pas ceux-là, bande de gros dégoûtants...).
Je suis comme d'habitude très bien accueilli (tous les clients le sont) et l'on commence à se lancer dans une longue discussion ponctuée de dégustations, qui durera une heure et demi.
Soyez avertis : quand vous mettez un pied à L'Adresse Gourmande et que vous êtes un passionné, le temps s'écoule différemment, il passe beaucoup plus vite !
Des discussions captivantes sur des bouteilles et des distilleries, des dégustations variées et des produits au top (autant solides que liquides). Paradoxalement (ou pas), il faut savoir y prendre son temps. Pour apprécier pleinement ce que cette boutique et votre hôte ont à vous offrir, il ne faut pas être pressé, et c'est tant mieux.

Une partie des rhums...
Côté dégustation, je restais dans mon optique de trouver des bouteilles de qualité à prix modique et je me suis mis en tête de faire un tour du côté des rhums blancs (agricoles bien évidemment).
Beaucoup de très bons produits et un choix large. Parmi ceux que je veux goûter une nouvelle fois pour affiner mon avis, il y a le Bielle Canne Grise et le Fighting Spirit Blue de Chantal Comte. Seul le second est en dégustation mais sur les conseils du maître des lieux je lui laisse me verser quelques centilitres du rhum Toucan pour accompagner le Chantal Comte.
Je lui verse en parallèle un petit verre du Depaz tout juste sorti de ma besace (qui a été drôlement apprécié :)).

Je prends mon temps et apprécie les arômes de ces deux rhums pendant presque 45 minutes avant de les porter à mes lèvres. Le Toucan supporte la comparaison au départ, et j'ai redécouvert ce rhum agricole de Guyane Française. Cependant après un moment, il développe des arômes floraux - qui plairont à certains - que je n'apprécie pas trop sur les rhums blancs.
Le Figthing Spirit (distillerie du Simon en Martinique), lui, est resté sec, fruité, sur la canne bien sûr durant toute la durée de la dégustation, il ne "s'altère" pas.

Je n'ai normalement pas de remords à utiliser des rhums blancs premiums pour réaliser mes ti-punchs, et bien cela serait peut-être le cas avec celui-là.
Il est un peu cher puisque vendu chez les cavistes aux alentours des 45€, mais je dois bien admettre qu'il les vaut. Sans aucun doute un des meilleurs agricoles blancs sur le marché !

J'ai redécouvert le Toucan, qui n'est vraiment pas mal, mais le Fighting Spirit Blue est exceptionnel !
C'est quelques minutes avant de prendre congé, que je me suis retrouvé avec un nouveau verre dans la main. Un autre rhum blanc au nez plus que prometteur, un nez complexe et gourmand à la fois, frais et intense, un nez tout simplement exceptionnel. Malheureusement la bouche ne tient pas la distance, surtout au niveau de sa longueur, ses arômes disparaissant bien trop vite. Une impression mitigée donc sur ce rhum de Taïti, le rhum Mana'o. Bien content d'avoir pu y goûter après avoir lu pas mal de choses à son sujet. J'ai même pu repartir avec un petit sample, merci Jérôme ! :)

Mais tout ça ne nous dit pas avec quelle bouteille à petit prix je suis reparti. Eh bien, j'ai jeté mon dévolu sur le Bielle Canne Grise, qui m'avait fait forte impression lors du Whisky Live et que Jérôme m'a conseillé. Et je sais que tôt ou tard, j'aurai dans mon armoire à malices ce Figthing Spirit Blue !

Bon, ce n'est pas tout ça mais si je reste plus, je loupe mon train. Je prends donc congé en remerciant mon hôte pour tout et prends le chemin de la quatrième et dernière étape de ce rhumaton.


Une bonne heure plus tard, nous y voilà : A'Rhûm.

Vue tellement familière :)
Durant le trajet, je me rends compte que j'ai la dalle (le kouign amann a aidé, mais il me faut plus de gras et de sucre ! :D). Qu'à cela ne tienne, je rentre dans la boutique où je suis accueilli, non pas par Freddy mais par son vendeur.
Je lui explique mon idée de trouver un rhum petit budget mais typique d'une origine. Après avoir passé un bon nombre de rhums en revue, je me rends compte que ce n'est pas si simple ; il y en a que j'ai déjà, d'autres que je connais et je ne n'apprécie pas ou pas assez pour me les procurer.

La faim me rattrape et je demande s'il y a des endroits sympas où manger un morceau dans les environs. Sur ses conseils je me dirige vers le bistrot du coin. Je rentre et sur qui je tombe ? Freddy et Jean-Luc Braud, grand professionnel des spiritueux (et accessoirement le prof que j'ai eu pendant deux jours lors d'une formation sur le rhum en octobre dernier).
Je m'installe avec eux et participe gaiement à la conversation sur Rhum avec un grand "R" et tout ce qui peut tourner autour.
J'en profite pour commander une crème brûlée (oui ça n'aura pas été le jour des repas les plus équilibrés :D).

Des rhums commerce équitable !

Une fois que tout le monde a fini, nous retournons à la boutique. Alors que je m’apprête à m'obstiner dans les rhums à petits prix, le maître des lieux me parle du rhum Fair Belize 8 ans (brut de fût à 62%) créé exclusivement pour A'Rhûm. Il se trouve que j'avais pu y goûter quelques semaines auparavant en compagnie d'autres amoureux du rhum et qu'il m'avait plu.

Je cède donc bien volontiers à sa proposition de le déguster. Il ne sera pas seul, puisque je me retrouve également avec un verre du 10 ans juste à côté. Et alors que Freddy me parle de "son" rhum, je le déguste tranquillement. C'est bon et l'alcool est exceptionnellement bien intégré ! Il me fait part de son avis sur la similitude qu'il peut exister entre ce brut de fût de Belize et certains rhums de Guyane Anglaise dans la veine Velier, dont il est également grand amateur. Sur le moment, je n'ai pas vraiment ressenti ce lien qui aurait pu exister.
Mais le hasard a voulu qu'un collègue de travail me fasse goûter, à l'aveugle, ce rhum Fair, une semaine après mon passage chez A'Rhûm. Eh bien, j'ai d'abord pensé avoir affaire à un Guyana brut de fût... Comme quoi il sait de quoi il parle le Freddy :D

Vous ne serez sans doute pas étonnés de savoir que je suis donc reparti avec un bouteille, brisant ainsi la série d'achats de bouteilles à petits prix ^^



Au final, me voilà avec une belle série de rhums très variés, ainsi que quelques petites gourmandises ;)

Un bilan très positif et une expérience, que j'espère pouvoir renouveler d'ici dans moins d'un an :)

Le fruit de dures journées de "travail" ;)

Ces petites choses que l'on recherche... toujours

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Il y a environ un an et demi, je vous avais parlé de ces rhums que je recherche ou plutôt que je recherchais à l'époque (non pas que j'ai tout trouvé...), ici-même.

Mais alors aujourd'hui, où en suis-je ?


Et bien j'ai pas mal avancé sur certains fronts et moins sur d'autres.

Les Daltons de 1979
Les millésimes 1979 pour commencer.
Voilà une catégorie où il y a eu du mouvement et où mes efforts ont payé. Que ce soient des contacts de particulier, des recherches sur internet ou encore des connaissances faisant jouer leur réseau, j'ai pu dégoter quelques jolies choses. Elles sont pour l'instant toutes fermées (si ce n'est le Malecon dont je vous parlais la dernière fois), puisqu'elles sont d'abord là pour être dans une collection. Je pense cependant ouvrir prochainement un La Mauny 1979 version carafe puisque j'en ai trouvé deux (et que je le sais être très bon, voire exceptionnel dans mon souvenir de chez A'Rhûm).

Il m'en reste malgré tout encore à trouver. Le Saint James et le La Mauny version bouteille (seconde version bouteille pour être précis ^^) sont normalement "dans les tuyaux" et devraient rejoindre mes étagères à merveilles d'ici quelques mois.
Une fois ces deux-là ajoutées à la collec, deux bouteilles manqueront toujours, le Depaz et la Favorite. J'ai vu le premier passer par-ci par-là mais jamais à vendre. L'autre en revanche - qui doit pourtant bien exister - demeure invisible.
Il y a ensuite deux jamaïcains de ma connaissance mais j'ai donné la priorité aux rhums de Martinique ; on verra donc plus tard.


Quelques bouteilles des années 90
Passons maintenant aux Demerara de chez Velier, ces fameux Demerara par Velier.
Si ce n'est les nouveaux embouteillages sortis, dont je me suis procuré une bouteille de chaque, il reste bon nombre de vieilles bouteilles qui me manquent.
Dans la catégorie "bonne pioche", j'ai tout de même pu mettre la main sur quelques bouteilles pas si simples à trouver, dont ce fameux Versailles dont je vous parlais dans mon précédent article sur le sujet. Désormais la seule possibilité d'obtenir ceux qui me manquent, c'est avant tout d'avoir de la chance (et pas qu'un peu) et vraisemblablement de mettre la main au portefeuilles, un gros portefeuilles bien rempli... Parmi ces manquantes : Albion 1989, Diamond 1988, Enmore 1998, La Bonne Intention 1998, Uitvlugt 1985, des vieux Port Mourant et j'en passe...
Là aussi une bonne partie est encore fermée, il n'est pas nécessaire d'en avoir trop d'ouvertes en même temps (j'en ai déjà bu cinq et en ai quatre autres d'ouvertes).

Moins faciles à trouver celles-là (et complètement dans le désordre sur cette photo ^^)

Voilà ce qu'il est en est pour mes rhums "de collection", mais mes recherches ne s'arrêtent pas là - et heureusement - puisque je cherche aussi des rhums pour découvrir de nouvelles choses, approfondir mes connaissances et plus globalement prendre du plaisir :D


Une nouvelle catégorie a fait son apparition, les rhums de Martinique de 1998, réputée comme étant une des meilleures années. J'ai eu l'occasion de goûter plusieurs de ces millésimes et j'ai beaucoup apprécié le Trois Rivières (fût du Missouri) ainsi que le Saint James. Pour le HSE il y a deux versions, la 50cl et la 70cl, cette dernière, plus ancienne (et moins âgée, puisque restée moins longtemps en fût), est la meilleure si l'on en croit la sagesse populaire.
J'ai désormais ces trois bouteilles et j'ai vraiment hâte de découvrir ce que ce HSE me réserve, en ayant entendu tellement de bien !
Je n'ai pas tellement apprécié le JM 15 ans en revanche, qui n'a pas été à mon goût avec ses arômes de bonbon, et comme par hasard c'est le plus facile à trouver :P
Le Bally, maison dont je ne suis pas fan mais dont je n'ai jamais goûté de vieux millésimes (qui apparemment valent vraiment le coup), a lui aussi trouvé une place sur mes étagères, on verra s'il commence à me réconcilier avec cette marque.
Il nous reste le Dillon dont je possède juste un échantillon et, en gros, on a fait le tour.
Vous l'avez compris, je suis moins à l'affût et moins assidu sur ce millésime.
Il n'est pas impossible que j'y revienne plus en détails dans un futur article ;)

Oui, de ce que j'ai pu goûter, il y a quelque chose de remarquable sur cette année 1998


Je continue aussi mon exploration des rhums de Jamaïque, d'autant plus depuis que j'ai goûté, parmi d'autres, au Silver Seal Hampden 1993, qui est une merveille et qui donne un excellent exemple de ce que ce pays peut produire de plus excentrique et de meilleur. Le problème ce n'est pas de trouver des rhums de Jamaïque (même si certaines bouteilles sont rares) mais plus de s'y retrouver.
Il y a plusieurs distilleries, dont Hampden, Long Pond, Monymusk ou encore Worthy Park, et un nombre impressionnant de bouteilles d'âge et de degré différents. Mais pour compliquer le tout, il y a beaucoup d'embouteilleurs indépendants qui en ont à leur catalogue, Silver Seal, Samaroli, Duncan Taylor, The Rum Cask, Cadenhead's, La Compagnie des Indes, Mezan, Bristol Classic et j'en passe.
J'essaye tant bien que mal d'avoir un grand nombre d'expressions différentes de ces distilleries, soit en bouteille soit en sample, afin d'apprendre mais cela reste un travail de longue haleine (oui je sais, on a vu plus dur que labeur :P).

4 distilleries et 5 embouteilleurs différents. Et il y en a beaucoup d'autres...

Il y a enfin Caroni. Aaahh Caroni... Je ne vais pas vous refaire pour la quinzième fois le récit de la découverte de cette distillerie fermée.
Comme vous le savez (si vous êtes un habitué de mon blog), mes débuts avec ces rhums si particuliers de Trinidad n'a pas été facile et il m'a fallu du temps pour m'y mettre et faire l'effort (là aussi c'est relatif) d'explorer plus avant cette si particulière distillerie.
On pourrait se dire q'il est bien plus simple de s'y retrouver que pour les rhums de Jamaïque, du fait que nous parlons ici d'une unique distillerie. Mais voilà... Non.
Non seulement il y a un nombre tout aussi impressionnant d'embouteilleurs indépendants mais il y en a un en particulier qui n'aide pas. Il s'agit d'un petit embouteilleur italien dont je ne vous ai jamais parlé, une société génoise appelée Velier, dont le patron, un certain Luca Gargano (jamais mentionné non plus sur mon blog) s'est mis en tête de rendre extrêmement compliqué la possibilité d'y comprendre quoi que ce soit. Des dizaines d'embouteillages, des millésimes déclinés sur plusieurs bouteilles, des heavy rums, des light rums, des étiquettes identiques mais certaines en couleur et d'autres en noir et blanc... Bref un beau bordel !
Blague mise à part, il faut vraiment s'y pencher pour savoir ce que Velier nous propose, mais ça vaut le coup (et je vous dis ça en y connaissant que très peu de choses).

Quelques 5 embouteilleurs parmi beaucoup d'autres et au centre, bien sûr, Velier :)


Voilà pour ce petit tour dans mes étagères à malice. Si jamais je fais un troisième article, j'espère avoir à vous présenter plein de nouvelles et jolies choses ;)



Les dégustations : une transversale de blancs purs jus de canne

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Laissez-moi vous faire le compte-rendu d'une soirée passée à déguster divers blancs de Guadeloupe mais surtout de Martinique.

L'offre de rhums blancs pur jus de canne est de plus en plus grande sur le marché. Que ce soient les blancs "basiques" ou les hauts-de-gamme (avec du millésime, du monovariétal, du degré différent, de la carafe...).
On entend beaucoup parler depuis  quelques temps de ces rhums blancs premiums destinés à la dégustation plutôt qu'à la réalisation de cocktails (ti-punch en tête).

Il y a quelques mois je m'étais justement livré à l'exercice de comparer différents rhums blancs "agricoles" premiums et vous avais montré la photo des différents concurrents.
Mon frère (camarade de dégustation) et moi avions été le plus emballés par le HSE Titouan Lamazou (version 50%, qui malheureusement ne se trouve plus, elle a été remplacée par une version à 40%), puis par le Longueteau Parcelle n°9. Dernier du classement le Bologne Black Cane, qui m'avait pourtant plu lors du Rhum Fest de l'année dernière.

Dans le désordre.

Bouteille originale
Quoi qu'il en soit, pour cette seconde dégustation sur le même thème, nous avons fait une sélection de six rhums un peu plus hétéroclite, entre haut-de-gamme et basique. Je vais vous en parler dans l'ordre de dégustation que nous avons suivi.
Je m'excuse par avance pour la plupart des photos, qui ne sont pas de moi :(


Pour commencer le La Mauny Ter Rouj'. Nouveau venu chez La Mauny que j'avais pu goûter lors du Salon Dugas. C'était l'occasion cette fois d'y retremper les lèvres dans de meilleures conditions.
Au nez, je reste sur cette impression d'un rhum pas trop frais et pas trop porté sur le jus de canne. Il a un côté réglisse assez prononcé ainsi que des arômes d'agrumes (citron jaune). Après un moment des notes florales deviennent très présentes.
En bouche, l’alcool est assez discret (rappelons qu'il n'est "qu'à 45°") et c'est plutôt doux. La canne est ici plus présente tandis que le citron demeure et que la réglisse devient anis.
La finale est sur la canne et le citron. Les arômes floraux reviennent.
Moins intéressé que lors de la découverte de ce rhum, je suis un peu déçu. 
Pas mal du tout


On enchaîne avec la Cuvée Castelmore des Héritiers Madkaud.
Au nez une certaine rondeur et une impression d'avoir en face de soi le jus de canne fraîchement pressé plus que sa version distillée. Il change et devient un peu terreux (ce qui n'est pas négatif). La relative fraîcheur diminue encore au profit de notes florales.
En bouche, il nous offre un bel équilibre et se situe principalement sur le jus de canne (l'habituel cette fois). Il n'est pas dénué d'une très légère douceur.
La finale est plutôt longue sur des arômes de canne, des arômes terreux et des notes de feuille de canne sèche.
Celui-ci était bien plus à notre goût que le précédent.
De bons blancs


La Guadeloupe ensuite et le Longueteau 50°.
Voilà un beau nez, équilibré et gourmand. Il nous propose du jus de canne, du sucre de canne, de légères notes de citron vert et un peu de poivre. Fraîcheur et gourmandise. Après un moment la fraîcheur (qui devient un peu acidité) prend le dessus.
En bouche, l'attaque est très légèrement sucrée et l'arôme dominant est la canne à sucre. Il manque un peu d'intensité.
La finale est moyennement longue, principalement sur des notes végétales et terreuses.
Pas mal du tout, dommage que la bouche et la finale ne soient pas au niveau du nez cependant.
Surprise !


On revient en Martinique, chez Depaz et leur blanc à 50°.
Au nez, il est très clairement sur cette typicité rhum blanc à base de jus de canne. Cependant ses notes beurrées et poivrées le rendent encore plus intéressant. Une légère impression florale s'en dégage également après quelques instants (qui reste assez discrète). Il n'est pas vraiment gourmand et plutôt "droit".
La bouche est aussi dominée par le jus de canne. Il est sec et pourtant très légèrement sucré. Il est vif et explosif. Bref, une belle bouche, bien équilibrée et intense.
La finale est longue sur la canne (encore une fois) et les agrumes (pamplemousse puis citron)
C'est celui qui nous a le plus plu !
Et soit dit en passant, c'est aussi le moins cher de cette sélection :)


Toujours une à la maison
On continue avec un classique (pour moi en tout cas), le Cœur de Canne de la Favorite.
Avant tout il mérite qu'on y laisse le nez quelques secondes pour bien en sentir les parfums. Le jus de canne est l'arôme principal même si des notes plus végétales, sèches, s'en dégagent. Une légère impression huileuse est également présente.
Il est agréable en bouche, et est caractérisé par une légère douceur. C'est là aussi le jus de canne qui domine ; il est complimenté par une légère pointe de poivre. L'alcool est présent mais bien équilibré.
La finale est longue sur... le jus de canne, ainsi que les agrumes, ce qui lui permet de garder de la fraîcheur.
Il fait le boulot :)
A noter que de manière surprenante, il se trouve entre 20€ et 35€.

Une bien belle carafe

Nous terminons avec le Clément Colonne Créole, que je n'avais encore jamais goûté.
Voilà un nez atypique ! Un poivre bien présent et un côté surprenant pain d'épices. Il est sec et offre aussi des arômes végétal et terreux. Un côté frais, citronné, se développe. Dans l'ensemble, même après un temps passé dans le verre, il reste assez "fermé".
La bouche est plus classique que le nez, avec le jus de canne à sucre. Il est assez sec et pas désagréable mais demeure simple.
La finale est aussi assez classique sur la canne et le poivre. Après un moment les notes terreuses reviennent.
Un rhum qui a son identité (en tout cas au nez) mais qui ne nous a pas convaincu.




Résultat des courses, ce Depaz termine premier, suivi du Castelmore, qui devance d'une très courte tête le Longueteau et le Cœur de Canne. Le Ter Rouj' et le Colonne Créole finissent derniers, respectivement 5ème et 6ème.

Une dégustation intéressante, qui met en lumière plusieurs choses (soit sur mes goûts, soit sur quelques vérités sans que ce soient nécessairement des surprises) :
- Premium ne veut pas dire meilleur
- La contenant n'a aucun influence sur le goût (oui je sais, La Palice n'est pas loin)
- Il y a d'excellents rhums à petits prix
- Les conditions de dégustation peuvent vraiment être importantes
- Je ne recherche pas, dans cette catégorie de rhums, les produits très singuliers et atypiques

Et bien sûr, pour savoir quelles sont nos préférences, la seule solution : goûter, beaucoup, encore et toujours (et pour ça les échantillons, c'est drôlement bien !).

Là aussi dans le désordre :p
  

Tâter le cul des vaches au Rhum Fest : deux concours très rhum

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Bonjour à tous,

Une fois de plus, je dois m'excuser pour un titre douteux.
C'est sous cette appellation foireuse que je vais vous parler des deux concours auxquels j'ai participé en tant que juré il y a quelques jours de cela, le hasard du planning voulant que ces deux journées s'enchaînent (il faut avoir la forme :)).


Une énorme variété dans ces blancs
Pour commencer : le premier jour des éliminatoires ou sélections du concours du Rhum Fest.

Cette année, rendez-vous est donné à la Rhumerie dans le centre de Paris.
Comme lors de la précédente édition, il faut être prêt à passer une journée (presque) entière à déguster ! On ne parle pas d'une dizaine de rhums, mais plutôt d'une quarantaine, et en tous genres.



Les "mêmes" mais en très vieux
Justement, à quoi avons-nous eu droit ?

Quatre catégories en tout, deux le matin et deux l'après-midi, avec dans le désordre, et si ma mémoire défaillante ne me fait pas défaut : des rhums de mélasse de plus de 11 ans, des agricoles ambrés, des punchs et des blancs de mélasse. Compte final : 38 rhums (ou boissons à base de rhum) ! Et encore ça c'était pour ma table et celles de mes voisins immédiats, mais dans l'autre partie de la salle, d'autres rhums ont été dégustés.
Alors oui 38, ça fait pas mal. Mais je dois avouer que comme les catégories sont bien faites, il n'est pas trop compliqué de pouvoir les déguster et les évaluer (en eux-mêmes et les uns par rapport aux autres).

Rechargeons les batteries
On n'oublie pas le bon petit plat pour faire une pause à midi et ingurgiter un peu de solide, et nous ne sommes pas loin d'une super journée ! Et encore, c'est sans parler des nombreuses personnes de qualité présentes ;)


J'aime vraiment ce genre d'exercice ; goûter plein de choses, sans savoir ce que c'est, tenter d'identifier des arômes, les comparer les uns aux autres, trouver les défauts potentiels... C'est vraiment un excellent apprentissage. De plus, cela permet aussi de déguster des rhums (voire même des catégories entières de rhums) que l'on a pas l'habitude de boire et donc d'élargir ses horizons et de garder un esprit (et un palais) ouvert.

Le dessert en quelque sorte ^^
Sinon niveau organisation, on était bien ; nos G.O. ont bien bossé. J'ai trouvé très intéressant le fait que les catégories aient été modifiées cette année ; les rhums de mélasse ont été séparés selon leur méthode de distillation : alambic, colonne ou assemblage. Autrement dit, on se rapproche des catégories de Luca Gargano (dont je vous reparlerai prochainement), et ça, c'est clairement un plus.
Merci à eux !
Si je ne devais revoir qu'une chose (et c'est très personnel), ça serait le poids de chacune des caractéristiques à noter, avec principalement une augmentation de l'importance du nez sur la note finale :)


J'ai hâte de pouvoir passer une autre journée de ce genre (et ça sera le cas d'ici deux semaines :D).



Le lendemain : Concours Général Agricole, catégorie rhums et punchs.
C'est après une bonne nuit de repos (et la dégustation des très bons rhums la veille au soir, ben oui quoi... 38 en une journée c'est un peu léger :P), que je me présente au Parc des Expositions de la Porte de Versailles pour être juré dans ce prestigieux concours.

Et là c'est la roulette. Autant, sur le concours du Rhum Fest, sur le nombre de catégories à déguster, il y en aura au moins une (voire plusieurs) bonne (à mon goût) sur la journée. Là, c'est tout au rien : entre les boissons alcoolisées à base de rhum parfumées à la banane et les rhums AOC Martinique de 6 ans et plus, mon choix est vite fait. Mais voilà, on ne choisit pas ^^
Cependant encore cette année je n'ai pas été malheureux et suis tombé sur les blancs pur jus avec indication géographique (essentiellement la Guadeloupe) à 50°.
L'année dernière, c'était la même chose mais à 59°, on reste donc sur la même île (si on y intègre Marie Galante).
Cette fois-ci cependant ce sont six rhums que nous avons à déguster. A noter qu'une autre table déguste six autres rhums de la même catégorie (12 pour une seule table, ça ferait trop).


La différence principale avec le Rhum Fest est ici les délibérations qui ont lieu sur les potentielles remises de médaille. En effet, il doit y avoir un consensus entre tous les membres de la table sur le nombre de médailles à donner (il y a une limite proportionnelle au nombre de bouteilles dégustées) ainsi que leur métal. 
A notre table, aucun souci sur la première médaille décernée, ça sera l'or, tout le monde est d'accord. En revanche, nous ne pouvions donner que deux médailles en tout et deux autres rhums se sont distingués. Ça ne qu'après de nombreuses minutes que nous nous sommes finalement mis d'accord.

Étiquette qui fait très Père Labat...
Bien sûr à ce stade, nous ne savons pas à qui nous avons décerné ces médailles et ce n'est que plus tard, en recoupant mes impressions gustatives et la publication des résultats que je me rends compte que nous avons donné l'or à Longueteau. Cela ne fait que confirmer tout le bien que je pense des rhums blancs de cette maison !

A noter que cette année, pas de saucisse de Morteau dans le hall mais de la charcuterie et des pâtés, ce qui a permis de déguster dans de meilleures conditions.


Une fois le concours terminé, passage obligé sur le Salon de l'Agriculture, histoire d'acheter un kouign-amann et de voir s'il y a des choses intéressantes côté rhum.

Après une dégustation (toujours intéressante et agréable) chez Bielle, je remarque un peu plus loin, dans une vitrine, une bouteille inconnue au bataillon. Je demande à la très sympathique dame sur le stand si ce rhum de Tahiti est à déguster, et c'est après m'avoir donné une fleur de tiaré, qu'elle me sert discrètement quelques centilitres du breuvage (qui devait n'être ouvert que le lendemain) dans un petit gobelet en plastique. Et je dois dire qu'il m'a fait forte impression, avec une vraie identité olfactive. Ne reculant devant rien, je demande à cette très gentille hôtesse si elle peut m'en resservir un peu mais cette fois-ci dans le verre INAO offert le matin même aux jurés du concours.
En voilà encore deux méconnus
Et là, les arômes sont assez différents. Il n'est pas désagréable mais devient bien plus étrange ; si je vous dis fruits de mer au nez, ça vous fait envie ?
Bref un rhum que je suis curieux et impatient de regoûter ailleurs que dans un salon (d'autant plus que les odeurs de cuisine étaient vraiment omniprésentes).

C'est sur le chemin de la sortie que je tombe sur un stand qui proposait entre autre les rhums Darboussier, dont deux blancs, un 50° et un 59°. Le voilà le quatrième 59° après les trois de Marie-Galante.
Bon la fatigue venant, je n'ai pris aucun note de dégustation de ce deux rhums, dégustés l'un à la suite de l'autre. Cependant très bonne impression générale pour des blancs que l'on ne voit que rarement. L'un était plus intéressant sur le nez sur le jus de canne et l'autre sur la bouche et au niveau longueur.
Décidément ces blancs de Guadeloupe sont vraiment à découvrir et n'ont pas à rougir face à la plupart des leurs homologues martiniquais.


C'est sur cette ultime dégustation que s'achèvent ces deux journées dédiées, une fois de plus, au Rhum :)


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