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Channel: Les rhums de l'homme à la poussette
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Habitation Velier, qu'es acò ? - partie 1

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En voilà une excellente question !

Peut-être est-ce une maison d'hôte à côté de la rivière Demerara ? Un élevage de cannes à sucre en Haïti ? Une fabrique de pains de Gênes à Gênes ? Un domaine de vins bio en Toscane ? Un entrepôt désaffecté à Trinidad ? Un château à Versailles ? Un cottage sur la perfide Albion ? L'échoppe d'un tailleur de diamants ? Une distillerie au nom et aux coordonnées improbables ?

Ou pas.

Ce qui va me permettre de partiellement répondre à ces interrogations, ce sont quelques heures passées, avec une poignée d'autres privilégiés, en compagnie de Luca Gargano.
"En quel honneur ?", me direz-vous. Pour la meilleure raison qui soit : le lancement d'une nouvelle "gamme" de rhums de chez Velier, précisément sous ce nom d'Habitation Velier.
Rendez-vous est pris dans un restaurant du 17ème, non seulement pour ces nouveaux rhums mais aussi pour les clairins du batch 3 ainsi que le Caroni 17 ans. Je vous ai déjà parlé de ceux-ci lors de mon compte-rendu du dernier Whisky Live, je vais donc passer sous silence leur dégustation (en tout cas dans ce présent article).

A notre arrivée, une table sympathiquement "décorée" ;)

Bon nombre d'entre vous sont déjà au courant et doivent donc partager mon enthousiasme grandissant (le mot est faible, très faible) à l'idée de leur apparition sur les étagères des cavistes.

Pourquoi être aussi excité par ces nouveaux rhums à sortir ? Déjà parce que Gargano est derrière ; oui c'est déjà une excellente raison :P On sait que ça sera synonyme de qualité, mais regardons plus précisément les raisons de mon engouement (qui n'est pas que le mien).


Pour commencer, ce sont des pure single rums.

Première mise en carton de la bouteille !
Et là il est nécessaire de faire une parenthèse sur un sujet que j'ai déjà évoqué dans cet article, la classification Gargano.

Il s'agit d'une méthode de classification des rhums selon leur mode de distillation. Il propose de rassembler les rhums (quelle que soit leur origine) en quatre groupes.
- Pure single rum : 100% issu d'une double distillation sur alambic
- Single blended rum : un mélange de rhums distillés sur alambic et sur colonne traditionnelle (petite), mais d'une même distillerie (qui doit donc posséder alambic et colonne traditionnelle)
- Traditional rum : distillé sur colonne traditionnelle - on pensera notamment aux rhums de Martinique mais pas seulement
- Rums : tout le reste et donc principalement les rums distillés sur ces immenses colonnes qui font penser à des raffineries et dont le distillat est généralement très élevé en alcool (jusqu'à 95°) et donc très pauvre en éléments non-alcools, ces éléments qui donnent les arômes. Il faudra donc y ajouter du sucre, des arômes artificiels ou encore du glycérol pour obtenir un résultat qui flattera les papilles du consommateur.
Vous vous en doutez, il y a une notion qualitative sous-jacente. En ce qui me concerne, il y a les trois premières catégories, et il y a la quatrième, très loin derrière.

Continuons un moment sur cette parenthèse, qui en devient de moins en moins une. L'idée derrière cette méthode est d'offrir clarté et repères aux consommateurs et ainsi de permettre au R(h)um avec un grand "R" de s'épanouir.
Une biguine pour illustrer son arrivée en Martinique
En effet, sans points de repères, le consommateur lambda ne peut pas s'y retrouver et se dirigera vers des marques qui ont beaucoup investis en marketing, une belle bouteille, une publicité vue la veille, un gros chiffre devant refléter l'âge du contenu, un nom exotique... Vous vous en doutez, ces rhums ne sont pas forcément les meilleurs (euphémisme détecté) et leur achat se fait au détriment d'autres rhums, qui n'ont pas les mêmes moyens.
Pour s'y retrouver à l'heure actuelle et y comprendre quelque chose, il faut être intéressé par le sujet, se documenter, discuter avec d'autres amateurs éclairés, déguster... Une telle classification permettrait au plus grand nombre d'y voir plus clair.
C'est cette prise de conscience, qui permettra à l'industrie du rhum de suivre les traces du whisky. C'est d'ailleurs sur ce modèle que Luca Gargano a créé cette classification (pure single malt).
Vous trouverez également tout un tas d'informations dans cet article de DuRhum.


Bref, revenons-en à nos moutons. Vous l'aurez compris, l'appartenance à la famille des pure single rums est synonyme de qualité et d'authenticité.

C'est d'ailleurs toujours dans cette optique de clarté et de transparence que chaque bouteille arbore toutes les informations nécessaires à la compréhension du produit que l'on a en face de soi ; y compris un dessin de l'alambic sur lequel a été distillé chaque rhum (du plus bel effet).
Vous verrez à quel point c'est exceptionnel lorsque vous irez jeter un œil aux bouteilles chez votre caviste. En effet, la majeure partie des producteurs de rhums sont bien avares de ces informations, pourtant essentielles pour qui veut savoir ce qu'il achète et ce qu'il boit.


Pas Habitation Velier mais impatient aussi !
Ensuite, c'est le patron de Velier qui est lui-même allé dans les distilleries pour déguster et choisir, voire commander un rhum élaboré spécialement pour cette collection, mais j'y reviendrai.
La plupart des embouteilleurs indépendants ne vont pas dans les distilleries pour décider des rhums qu'ils vont embouteiller, ils passent par des intermédiaires, qui ont eux-mêmes achetés du rhum à ces distilleries sous forme de bulk (grosse quantité en "vrac") et qui vont ensuite les revendre à leurs clients.
Je vous invite à lire cet excellent article (en anglais) pour en savoir plus. Attention, cela ne veut pas dire que ces rhums sont mauvais, loin de là. Cependant il y a chez Velier cette démarche qui tend vers l'authenticité maximale du produit et il parait logique d'aller sur place, là où le rhum est élaboré, de parler avec les gens qui travaillent à sa conception, de voir où il a été vieilli...
Le choix de ces distilleries (et des pays où elles se trouvent) a été primordial. On y trouve la Jamaïque (Worthy Park), la Barbades (Foursquare), La Guyane Anglaise (Port Mourant) et Marie-Galante (Bielle). Quatre distilleries (et/ou alambics) aux produits de qualité et surtout à l'identité forte. 



A la dégustation, cela se confirme : nous avons affaire à des rhums très singuliers, reflétant des terroirs, des traditions et des distilleries, très marqués, extrêmement expressifs pour certains et tout simplement uniques.



Un retour sur ces dégustations à suivre...



Habitation Velier, qu'es acò ? - partie 2

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Photo defamille
Après la mise en bouche de la semaine dernière, nous y voilà donc, la dégustation de la plupart de ces rhums de l'Habitation Velier.

Allons-y dans l'ordre de dégustation.



Aaahhh... la Jamaïque...
Le Forsyths WP 502 (57°) pour commencer.
Petite explication de texte avant d'en venir à la dégustation en elle-même.
- Forsyths est le nom de l'alambic sur lequel ce rhum a été distillé.
- WP sont les initiales de Worthy Park, la distillerie de Jamaïque où cet alambic se trouve.
- 502 est le nombre de congénères mesurés dans ce rhum ; en gros plus ce chiffre est élevé plus le rhum sera expressif, et goûtu et 502 est un GROS chiffre :D Pour référence c'est environ deux fois plus que sur les rhums agricoles.
Autrement dit, vous avez déjà dans le nom de ce rhum plus d'informations que sur bon nombre d'étiquettes de rhum ^^

Comme l'a précisé Luca Gargano, lors de la présentation de ce rhum, il est le fruit d'une commande spéciale passée à la distillerie. En effet, le patron de Velier a voulu avoir un rhum dans la plus pure tradition jamaïcaine, avec comme élément prépondérant une longue fermentation, ici 3 mois ! Là aussi pour comparaison, la majeure partie des rhums ont une fermentation de moins de deux jours.

Précision importante, il s'agit d'un rhum blanc. La plupart des rhums à sortir sous le nom d'Habitation Velier sont blancs (pour l'instant). Cela peut surprendre mais cela permet de se frotter à l'expression "pure" d'un alambic et d'avoir le produit brut face à soi, avant "l'altération" du fût, ce qui est extrêmement intéressant.

Au nez, il est vraiment expressif. A peine le liquide versé dans les verres, la pièce a été envahie des parfums tellement typiques des rhums de Jamaïque : des esters à foison, ce côté colle-polycopié, la banane très mûre, voire pourrie... La dégustation des clairins un peu plus tôt dans la soirée m'a permis de leur trouver un parallèle sur le côté organique.
L'attaque en bouche est étonnamment douce et onctueuse. Les arômes qui se développent ensuite, cependant, sont dans la lignée du nez : jamaïcains. Ajoutez-y une pointe poivrée et vous avez une bouche intense et douce à la fois.
La finale, comme l'on peut s'y attendre, est très longue et n'est pas dépourvue d'une très légère sucrosité. Ce qui est impressionnant c'est qu'elle ne bouge pas et reste "stable" un bon moment.
Voilà un rhum qui ravira les amateurs de rhums de cette île et qui sera un excellent moyen de comprendre ce qu'est la typicité des rhums de Jamaïque.


AAAHH !!! LA JAMAÏQUE !!!
Le Forsyths WP 151 Proof (75.5°) en second.
Il s'agit en fait du même rhum que le précédent mais, comme vous l'aurez remarqué, au degré d'alcool plus élevé. C'est le degré traditionnel des rhums utilisés pour l'élaboration de certains cocktails.
Il est indiqué qu'il ne doit pas être bu pur et le symbole "produit toxique" (vous savez la petite tête de mort) est présent au dos de la bouteille ; voilà de quoi nous mettre en confiance :D

Au nez, nous avons une trame similaire à sa version réduite mais pas si proche que ça non plus. L'alcool est bien sûr plus présent mais il est aussi plus complexe. Des notes végétales et poivrées apparaissent. Il est également plus frais que son cousin à 57°. Drôlement sympa !
En bouche, il offre une sensation unique : il chauffe mais ne brûle pas, il s'évapore presque sur la langue, c'est très agréable. Les arômes sont parallèles à ceux de la version réduite mais avec une intensité accrue.
La finale est très longue et plus changeante. Elle offre plus de fraîcheur et une pointe empyreumatique se dessine.
Eh beh ! En dépit des avertissements placardés sur la bouteille, voilà un sacré champion !


Le moins jamaïcain des trois
Le Forsyths WP 2005 (10 ans et 57.8°) pour continuer.
Nous voici maintenant face à un rhum vieilli issu de la même distillerie que les deux précédents.
Un petit mot sur cette distillerie Worthy Park. Luca nous a expliqué qu'il s'agit de la plus vieille distillerie des Antilles mais dont la production a été suspendue pendant une cinquantaine d'année, jusqu'en 2005. Mount Gay à la Barbade serait la plus ancienne distillerie des Antilles n'ayant jamais arrêté son activité.
Ce millésime est donc le plus vieux de la distillerie depuis sa réouverture (puisque distillé en 2005).

Nous avons un nez très gourmand. Le fût est bien marqué, vanille et noix de coco sont de la partie. Des arômes fruités sont également présents, avec la poire, l'amande et la banane. Ajoutez-y une pointe poivrée et vous obtenez son profil. Profil qui est donc assez loin de la Jamaïque.
La bouche est plus sèche et moins gourmande que le nez. Le caramel brûlé, la réglisse. Le côté fruité n'est que sur l'attaque. Des notes empyreumatiques légères sont là aussi.
Comme au nez, la Jamaïque nous manque.
La finale est longue et nous offre un revival des deux premières étapes : réglisse, brûlé (dont le sucre brûlé), coco (qui revient) et enfin boisé.
Un rhum loin d'être aussi extrême et intense que les deux blancs mais qui compense cette relative faiblesse par une grosse gourmandise et une intéressante complexité.


Pas à rougir de son jeune âge
Le Foursquare 2013 (64°) ensuite.
On change de pays et d'alambic pour se confronter à ce très jeune rhum (2 ans passés en fût) de Barbade, qui, rappelez-vous, était déjà disponible au Whisky Live, si l'on demandait gentiment. Il avait fait une grosse impression aux dégustateurs pour un rhum si jeune.

Au nez c'est confirmé, gourmandise, boisé, fruits à coque (surtout la noix), la vanille et une petit quelque chose de poudre à canon. Très intéressant et relativement complexe, d'autant plus pour un 2 ans de vieillissement.
En bouche, l'attaque est douce et l'alcool vient ensuite. Ajoutez aux arômes sur nez, un côté torréfié et vous avez en bouche un rhum efficace et assez simple (loin d'être négatif ici).
Sur la finale, l'alcool se fait sentir et ressortent des notes terreuses/végétales, ainsi qu'une pointe de coco.
Un rhum qui confirme donc la première bonne impression. Je ne le trouve pas très complexe mais pas forcément facile pour autant à bien "identifier". De là à dire qu'il faudra d'autres dégustations (au Rhum Fest ?) pour l'apprivoiser et le cerner, il n'y a qu'un pas... Mais je suis prêt à faire cet effort ! Je suis comme ça moi ; abnégation, sérieux et professionnalisme, tout ça pour vous ;)


En voilà un bel alambic !
Et le Muller LL IV/3177 (59°) pour finir.
Nous voilà cette fois aux Antilles Françaises, plus précisément sur Marie-Galante et si l'on zoom encore, c'est chez Bielle que nous arrivons.
L'alambic utilisé (qui a donné son nom barbare à cette bouteille) n'est autre que celui qui nous a offert les excellents Rhum Rhums, blancs et vieux. Il est situé chez Bielle mais n'est utilisé, à ma connaissance, que pour les rhums PMG ; la production est très indépendante des autres rhums réalisés dans cette distillerie.
Cette expression est embouteillée à 59°, degré traditionnel pour les blancs de Marie-Galante.
Vient immédiatement en tête, presque inconsciemment, la nécessité de comparer ce Muller LL IV/3177 au Rhum Rhum PMG blanc à 56°. En effet, ils sont réalisés sur le même alambic, avec les mêmes cannes et à un degré très proche. C'est cependant un exercice qui ne pourra être réalisé qu'en se livrant à un face à face direct entre ces deux bouteilles. Basé sur mon souvenir relativement lointain du PMG 56°, cette nouvelle "eau-de-vie de canne" ne m'en a pas semblé si proche que ça. A confirmer. Et justement, qu'à donner la dégustation ?

Au nez, c'est fruité et intense, plus que frais. Le jus de canne, bien que présent, n'est pas omniprésent et tout puissant. Trois arômes m'ont frappé : la cerise, l'amande amère et les graines de fenouil. Un joli mélange, sans nul doute à compléter lors d'autres dégustations.
En bouche, l'attaque est plus fraîche que le nez ne nous laissait penser. Elle est cependant également fruitée et anisée (peut-être l'évolution du fenouil détecté au nez).
La finale est l'étape qui offre le plus de fraîcheur. Elle est longue (oui tous ces rhums ont des finales longues, pour ne pas dire interminables pour certains) et relativement citronnée.


Super design old school des bouteilles
Et voilà pour ce tour d'horizons de cette première fournée des rhums Habitation Velier, première fournée malheureusement privée du Port Mourant blanc, qui semblait alors être bloqué quelque part aux Pays-Bas lors de son transit ; espérons qu'il atteigne bientôt nos contrées.
Avec un peu de chance il sera arrivé pour le Rhum Fest à Paris, nous le saurons quand cet article sera publié :)


Maintenant parlons un court instant argent, monnaie sonnante et trébuchante, pépètes, flouze...
Les prix annoncés pour ces bouteilles étaient clairement l'un de leur point fort. Il y a quelques mois, avaient été communiqués des prix pressentis : entre 45€ et 75€. Or il semble maintenant que l'on se dirige plus vers une moyenne plus proche des 70€. Bien sûr cela serait contrariant. Cependant, j'attends de voir ces bouteilles chez les cavistes, car pour l'instant ce ne sont que des conjectures. De plus, il est compliqué (pour moi en tout cas), d'évaluer le prix de telles bouteilles, de par leur qualité gustative et leur caractère unique.


Une prière au Dieu du bon rhum sans doute :)

Pour finir, une petite citation de Luca Gargano, qui s'interrompant au beau milieu de sa présentation (alors qu'il nous fait un passionnant et succinct cours d'histoire sur le rhums et le whisky), interpelle une des convives (fort jolie) :
"Mais je vous ai déjà vue, vous êtes une actrice ? Un autographe ?"

Sacré Luca !






Retrouvez la première partie de cet article ici-même.

Mon Rhum Fest 2016 - partie 1

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Voilà, c'est fini (sur un air de chanson connu).
Et oui, l'édition 2016 du Rhum Fest Paris s'est achevée lundi soir, après trois journées intenses et des mois de préparation.

L'homme, sans sa poussette, a pu s'y rendre le samedi (une des deux journées publiques) et le lundi (la journée pro).
Quelle a été son expérience ? Pourquoi se met-il à parler de lui à la troisième personne ? Et surtout, quoi de neuf dans le rhum ?


Je sais que vous adorez quand je vous raconte mes mésaventures dans les transports en commun mais je vais m'abstenir cette fois-ci :p
Je vais plutôt me concentrer sur ce qui a fait de ce Rhum Fest, cette année encore, un événement incontournable, à savoir deux éléments majeurs : les gens et... les rhums.

Les gens

Commençons donc par parler de cette bande de joyeux lurons, qui ont rendu mon samedi invivable !
Comme les deux années précédentes, j'avais en tête un objectif principal, déguster le plus de nouveautés possibles, prendre de notes et vous en faire profiter ici-même.
Seulement voilà, c'était sans compter sur tous ces satanés confrères et autres amateurs de cette boisson alcoolisée. Ils m'ont totalement empêché de faire ce pour quoi j'étais venu avec leurs questions saugrenues et leurs interminables monologues !

:D

Bon, j'en ai terminé avec tous cette trop évidente ironie !
J'ai adoré les échanges que j'ai pu avoir avec toutes les personnes croisées sur ce week-end (essentiellement le samedi - oui j'ai aussi aimé vous parler, vous autres, gens du lundi mais je veux dire par là que j'ai plus parlé le samedi que le lundi, pas de jugement de valeur ici, plus une notion quantitative, ce qui ne veut pas dire que la qualité des discussions du samedi était médiocre, bien au contraire... Comment ça, je m'enfonce ? :p)
Bref, que ce soit des rencontres avec des lecteurs du blog (et leur feedback très précieux et encourageant :)), avec des confrères de la Confrérie de Rhum, des camarades blogueurs (salut la Légion Rhumaine, salut Nico et bien sûr salut Benoît o/) ou encore avec des professionnels, voire les organisateurs de ce salon, tous furent, au choix : intéressants, instructifs, drôles, enrichissants, spirituels (plusieurs options par conversation sont possibles :)).

Cela va donc être les quelques lignes en mode "Oscars" de cet article :
"Je voulais remercier mes parents sans lesquels tout cela n'aurait pas été possible. Mais aussi mes lecteurs, merci pour vos retours sur les différents articles et sur leur style. Je n'oublie pas les exposants et leur passion contagieuse. Bien sûr, mes co-blogueurs et nos conversations behind the scenes. Et pour finir, Cyrille et Anne, toujours accessibles et disponibles. Ah et mon chat ! Merci à vous tous et à l'année prochaine !"

Ça c'est fait.

10° de moins mais la canne est toujours là

Et les rhums dans tout ça ? Sur mes deux jours de Rhum Fest, j'ai pu goûter un paquet de trucs.
Commençons par les rhums blancs où beaucoup de nouveautés étaient présentes.

Le premier rhum que j'ai dégusté est le Depaz Cuvée de la Montagne, nouvelle édition. Nouvelle, car ce rhum existait déjà mais sous une autre forme (et pas que de bouteille). En effet, la différence majeure est le plus faible taux d'alcool, puisque l'on passe de 55° à 45°, ce qui fait une sacrée chute dans les degrés.
Au nez nous avons le jus de canne (pas très intense), de fines notes fruitées et un léger côté huileux. Je l'ai préféré en bouche (qu'au nez) ; il est très canne et très frais. La finale n'est que moyennement longue.
Un bon rhum blanc agricole, mais je l'aurais préféré à son ancien titrage.



Un mix plutôt réussi
Direction la Compagnie des Indes et leur blanc, le Tricorne. Il s'agit d'un blend entre rhum de mélasse (environ 55%), rhum pur jus de canne (40%) et arrack d'Indonésie (d'une certaine manière l'ancêtre du rhum dont la principale différence d'élaboration est l'ajout de riz rouge pendant la fermentation - 5%).
Le résultat est assez expressif et plutôt déroutant (positivement). L'attaque est vive et là aussi intéressante et la fin de bouche est épicée et empyreumatique (a priori l'influence de l'arrack). La finale, elle, est trop courte, dommage.
Un rhum "mutant" qui a plus de qualités que de défauts.

C'est le seul rhum de la Compagnie des Indes que j'ai goûté cette fois-ci étant celui qui m'intriguait le plus. On ne peut malheureusement pas tout goûter, même sur deux jours, et il faut donc faire des choix ; même si j'ai toujours des regrets par la suite ^^



Des producteurs super sympa
Un rhum des îles Canaries maintenant - première fois que je goûtais un rhum de cette provenance - et pur jus de canne qui plus est, qui répond au nez de Ron Aldea Caña Pura.
Je ne savais même pas qu'étaient produits des rhums dans ces îles et encore moins à base de pur jus de canne à sucre.
Au nez et en bouche, pas de doute, nous sommes bien sur un rhum "agricole", mais une version faible en alcool (42%) et très douce. Il n'est pas désagréable mais manque, pour moi, d'intensité et de fraîcheur.
Intéressante découverte que ce rhum.
Un rapide détour par leurs vieux (toujours pur jus de canne). Ils en ont deux.
Le Superior, un 10 ans à 40%. Un rhum gourmand et relativement doux, sur des arômes pâtissiers et de fruits à coque. En bouche, le fût américain se fait sentir avec la vanille et la noix de coco et pour finir des arôme torréfiés font leur apparition.
Le second, le Tradicion est vieilli en fûts ayant contenu du Cognac et du vin rouge. Il s'agit d'un 22 ans (si je me souviens bien), qui titre à 42%. Plus boisé que le précédent et même légèrement tannique, il est dominé par des arômes de noix et de café.
Deux rhums pas inintéressants et différents des agricoles de nos îles mais un peu trop doux à mon goût.


50 l, la majeure partie en vieillissement
Une vraie curiosité pour continuer, le Guildive 1800 de chez Ferroni.
Ferroni - les rhums de Marseille - je vous en ai déjà parlé l'année dernière. Ils nous offraient deux blancs cette année, le Dame Jeanne, en fait simplement le nouveau nom du Fresh Cane sorti l'année dernière, et ce mystérieux Guildive 1800.
Ce que Guillaume Ferroni a en fait voulu réaliser est un rhum comme ceux qui étaient produits dans les années 1800 aux Antilles. Pas de jus de canne ici donc mais bien de la mélasse. Pas de colonne créole non plus, mais un alambic à repasse datant de ces années-là.
Une toute petite production (une cinquantaine de litres dont certains ont été mis à vieillir) pour un résultat pour le moins atypique !
Un nez très expressif, qui, à l'aveugle, m'aurait fait penser à un rhum de Jamaïque. En bouche, des notes végétales font leur apparition. La finale est très longue, malgré ses 40 petits degrés, sur les épices (poivre surtout ainsi qu'un léger côté pimenté) et des notes brûlées.
Une vraie découverte que ce rhum !


A tester une nouvelle fois
Et pour finir avec les blancs, l'Intense de Karukera. Un rhum auquel est apportée une attention toute particulière lors de son élaboration et qui est réduit à 60%. Mais que ce soit au nez ou en bouche, des degrés sont d'une remarquable discrétion, extrêmement bien intégrés. Vous aurez de la canne, des agrumes et du fruit de la passion. La finale est longue et demeure sur la canne à sucre.
Un rhum qui a énormément fait le buzz durant le salon tant certaines personnes l'ont trouvé exceptionnel, le positionnant au sommet des rhums blancs agricoles. Et je dois bien l'admettre, il est vraiment très bon !
Voilà un bon candidat pour mes soirées de dégustation de rhums blancs agricoles et une excellent moyen de savoir si cet Intense est aussi remarquable que ce que certains dégustateurs ont pu penser.



Je ne vous parle pas du Jamaïcain overproof (75.5°) de chez Habitation Velier, étant donné que je vous l'ai présenté lors de mon précédent article. Mais décidément il envoie, et pas qu'en alcool ; il est d'une intensité et d'une longueur hors du commun...




A suivre...


Mon Rhum Fest 2016 - partie 2

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Vous vous en doutez, après les blancs, nous allons maintenant nous attarder sur les vieux, et il y en a beaucoup, des vieux !


Faisons donc, pour commencer, un petit tour par deux embouteilleurs indépendants, l'un écossais et l'autre danois ; deux fameuses nations du rhum :P


Le premier est Rum&Cane, dont on n'a pas trop entendu parler. Ils ont deux cordes à leur arc, avec un rhum de Grenade, le Six Saints et plusieurs single casks.
Ce rhum de Grenade est leur entrée de gamme en quelque sorte, et pour une entrée de gamme c'est plutôt réussi. Il est sans sucre ajouté et plutôt sec mais avec des arômes fruités au nez, banane et poire.

Un autre embouteilleur indépendant, écossais cette fois

Le choix en termes de single casks, lui est assez vaste, avec sept ou huit rhums d'origines différentes.
Je n'en ai cependant dégusté "que" quatre.

"Pour commencer, un rhum des Philippines.
- De où ?
- Des Philippines.
- Pardon ?
- Des Philippines.
- Ca ne serait pas là d'où vient le Don Papa ?
- Si, tout à fait.
- Ah, mais tu as dû te régaler alors !
- Eh bien, à vrai dire, ce n'est pas si loin de la réalité que ça.
- Très drôle..."

Voilà un rhum au profil plutôt original et éloigné de son cousin que l'on connait. Seul point commun, l'orange, bien que moins présente ici, et surtout de manière moins liquoreuse. Ajoutez-y la cerise et des arômes empyreumatiques et vous avez un nez agréable.
En bouche c'est moins gourmand, les notes brulées sont très présentes et associées à d'autres, légèrement chimiques (plastique) et médicinales. La finale est longue sur ces mêmes notes médicinales et de réglisse.
Bref, intéressant :)

Des bouteilles bien reconnaissables
Leur Belize ensuite (donc de la distillerie Travellers), qui offre ce que l'on peut attendre d'un rhum de cette provenance, à savoir de la gourmandise, avec de la vanille, de la noix de coco et ici, un peu de pâte d'amande. C'est sympa, mais rien de neuf.

Je suis assez fan des rhums de Jamaïque, et j'ai donc sauté sur leur rhum de cette île, mais là je dois avouer que j'ai été déçu. Si ce n'est une banane relativement timide, pas de marqueurs jamaïcains ici. Si vous aimez ces rhums "puants" et très expressifs, passons à la suivante.

Et elle nous vient des Fidji, et là ça envoie ! Il m'a rappelé la version Berry Bros, si ce n'est que cette dernière est à plus de 60°. En réduit à 46°, eh bien on a toujours les mêmes arômes mais en peu plus abordable (la version Berry's pique un peu). Une bouteille pour les amateurs de finesse et de délicatesse... ou pas :p


En fait pas goûté
Allons maintenant faire une excursion au Danemark avec cette énigmatique marque qu'est Ekte.
A ma connaissance, personne n'avait même eu vent de l'existence de cet embouteilleur indépendant. Comme beaucoup je suis allé faire un tour sur le stand pour découvrir ce nouvel arrivant, au quelques douze bouteilles.
Ces rhums sont divisés en deux groupes, les assemblages et les single casks ; les deux ayant des identités visuelles très différentes.

Commençons par les bouteilles fines et allongées. Il y a six blends aux profils très variés. Ils offrent un dégradé, du rhum le plus doux à celui qui a le plus de caractère.
Je n'ai goûté que deux références de cet arc-en-ciel de saveurs (mon âme de poète qui parle - ou pas). Les deux plus secs et intenses. Le Aged and Geeky qui est un blend Guyana/Barbade/Jamaïque/Trinidad, sec, boisé et torréfié (surtout sur la finale), qui fait le boulot. Le Pungent and Geeky, blend Jamaïque/Barbade, est assez clairement sous l'influence de l'île de Bob Marley : intense, puissant (un peu plus fort en alcool d'ailleurs avec ses 47°), empyreumatique et aux marqueurs jamaïcains. Pas mal du tout, il faudrait voir le prix (j'y reviendrai).
Je regrette un peu de ne pas en avoir goûté plus, il aurait pu y avoir de bonnes surprises.

Long Pond, meilleure distillerie de Jamaïque ?
Les single casks maintenant. Là aussi je n'ai pu en goûter que deux, je suis resté sur la Jamaïque dont ils ont deux expressions, un 12 ans issu de la distillerie Monymusk et un 15 ans, venant lui, de chez Long Pond. Les deux sont bons, leur style particulier (comme un benêt je n'ai pas pris de note, mais mon souvenir est vraiment sur quelque chose typique de cette île). Les non amateurs de sensations fortes sont priés de circuler. J'ai également eu de bons échos sur d'autres de ces bouteilles. 
Tous ces single casks sont brut de fût et sans altération. Il me semble qu'ils sont partiellement vieillis sous les tropiques mais c'est à confirmer. Précision importante, toutes les informations nécessaires sont indiquées sur les étiquettes de ces bouteilles.
Nous avons donc affaire à des produits de grande qualité. La question suivante est : à quel prix ?
C'est un point qui a fait débat durant le Rhum Fest. Le problème c'est que l'on ne sait pas à l'heure actuelle à combien ils seraient vendus en France. En effet les seules indications de prix que l'on peut trouver sont ceux pratiqués au Danemark. Or les tarifs danois, principalement du fait des taxes sur les alcools, sont bien plus élevés que dans d'autres pays d'Europe. Alors oui, ils sont très élevés, allant environ de 150€ à 300€ mais il est dur de deviner leur coût une fois distribués en France.
A suivre.


Habillement reconnaissable (comme celui des hôtesses...)
Nous sortons du monde des embouteilleurs indépendants pour aller en Colombie, avec la marque Dictador.
Je ne m'étais jamais penché sur ces bouteilles opaques jusqu'à récemment.
Après avoir dégusté l'ensemble de leur gamme, je les vois comme une alternative à d'autres rhums de tradition espagnole, avec leurs arômes qui sortent un peu des (trop) classiques vanille et caramel.

En plus des arômes "courants", le 12 ans nous donne du café, le 20 ans de la noisette et de l'orange. L'Insolent de la noix, de l'orange, du café et du poivre tandis que le Perpetual apporte de la coco en plus du précédent mais en reste très proche.
L'ensemble ne donne pas une impression (très) sucrée et permet de découvrir d'autres arômes que ceux qui nous sont présentés par les poids lourds de ce marché des rons. Pour moi, pas à se damner non plus, vous l'aurez compris.


Je leur souhaite toute la réussite possible
Une petite curiosité maintenant, dégustée au bar des nouveautés, dont javais vaguement entendu parler auparavant et qui avait titillé ma curiosité : le rhum Matugga.
Ils ont deux bouteilles à leur arc : un gold rum et un spiced. Je n'ai dégusté que le premier.
Petite info sur ces rhums : ils sont élaborés à base de mélasse d'Ouganda et distillés en Angleterre, puis vieillis juste quelques semaines.

Niveau dégustation, il nous offre des arômes étonnants. Il est très expressif sur des notes médicinales (camphre) et torréfiées (chocolat noir). Ces arômes marqueront votre palais un long moment.

Un rhum qui sort vraiment de l'ordinaire, tant par son origine que par ses caractéristiques gustatives (même si ce n'est peut-être pas un modèle d'équilibre), intéressant !




Finissons cette seconde excursion au Rhum Fest (en attendant la troisième) avec des agricoles vieux, et pas des moindres.

J'y suis allé sans conviction et là : bonne surprise
Commençons par Saint James et deux nouvelles expressions de cette maison.
Le Cuvée Excellence pour débuter.
Un assemblage des rhums d'âges différents pour une moyenne de 6 ans.
Au nez, le boisé est présent de différentes manières, entre autre de par les fruits à coque. Il est gourmand et des notes mentholées amènent de la fraîcheur.
La bouche est moins boisée et trouve un bel équilibre.
Le fût revient sur la finale qui est relativement longue sur des notes torréfiées et de sucre roux. La fraîcheur est toujours présente.

Le millésime 2001 ensuite (même forme de bouteille que le 2000 sorti il y a quelques temps et qui ne m'avait pas vraiment convaincu).
Le nez est très différent du Cuvée Excellence, il offre des notes florales capiteuses mais aussi des arômes de café, d'orange et de fruits (au sirop et confits). Gourmandise et complexité sont au rendez-vous.
C'est en bouche que le boisé apparaît et même assez nettement (il apporte même un aspect tannique). Les épices accompagnent le fût.
La finale est très longue et reste intense, sur le boisé et les fruits à coque. Elle n'est pas exempte d'une certaine fraîcheur. Après quelques minutes, des discrètes notes de bois mouillé se font sentir (seul bémol à mon avis, même si d'autres personnes pourront apprécier).

Deux Saint James simplement bons, en revanche je ne connais pas leurs prix. On peut les penser relativement bon marché - comme la plupart des rhums de cette maison - ce qui les rendrait d'autant plus attractifs.


Un des meilleurs rhums proposés cette année
Et donc pour finir, allons faire un tour chez Depaz avec leur millésime 2002.

Depaz est la distillerie de Martinique qui m'a fait arriver sur les rhums agricoles, avec lesquels j'avais beaucoup de mal, grâce à leur XO.
On peut regretter le manque de nouveautés proposées par cette maison tant leurs produits sont bons. Alors oui, de nouvelles bouteilles - le contenant - ont été adoptées pour la gamme mais ce n'est pas ce que j'appellerais une nouveauté (le contenu est annoncé comme le même, ce qui fait froncer quelques sourcils - n'ayant pas pu faire de comparatif, je ne vais pas me prononcer).
Donc cette année avec le blanc, dont je vous ai parlé la semaine dernière et ce millésime, c'est un peu la fête ^^

Et alors que donne-t-il ?
Le nez est riche et équilibré. Boisé, fruits à coque (noix), pâte d'amande, orange, pruneaux et un léger aspect minéral constituent son profil aromatique. La bouche est dans la même veine et offre un superbe équilibre. La finale est longue, boisée et toujours légèrement minérale.
Un superbe rhum agricole !


C'est ainsi que s'achève cette seconde partie de mon Rhum Fest 2016.
Rendez-vous pour la troisième et dernière !



Retrouvez la première partie ici : Mon Rhum Fest 2016 - partie 1


Mon Rhum Fest 2016 - partie 3

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Nous revoilà au Rhum Fest pour ce dernier article sur l'édition 2016 de cet événement immanquable.


Au programme du jour : trois distilleries. Trois styles. Trois traditions. Et pour chacune, trois finitions (ou presque).
Et pour finir ce banquet gustatif, quoi de plus naturel que de terminer par... le dessert :)

Quelques-uns des rhums découverts

Les finitions, cette pratique, de plus en plus répandue, qui consiste, après le vieillissement principal (le plus souvent dans un fût de bourbon), à transvaser le rhum dans un fût ayant contenu un autre alcool (en général vin ou spiritueux) pour une durée comprise, la plupart du temps, entre 9 mois et un an. L'idée étant de lui apporter des caractéristiques gustatives supplémentaires ; que ce soit de la rondeur, un boisé particulier ou encore des notes propres à cet autre alcool (par exemple de calvados ou de whisky tourbé).



Tout d'abord, allons au Panama avec la marque Abuelo ; oui on va parler de rons, une fois n'est pas coutume.
Je me répète mais, à mon goût, les rhums de tradition espagnole sont souvent un peu plats quand ils ne sont pas trop sucrés. Alors oui c'est un peu un raccourci et je suis loin d'avoir goûté tout ce qui est proposé sur les étals des cavistes. De plus, si je me base sur mon propre exemple, ce sont souvent les rhums qui permettent d'entrer dans cet univers des eaux de vie de canne, mais qui après des explorations plus poussées, deviennent progressivement moins intéressants.
Tout ça pour dire qu'Abuelo, reste un des rons que je trouve encore agréables. Oui, il y a du caramel et de la vanille mais aussi un boisé présent et des notes de tabac. Le tout n'est pas noyé dans le sucre, même s'ils sont doux ; le 12 ans de la marque en est le parfait exemple.

Abuelo a décidé de travailler trois finitions. Les trois sont annoncées à 14 ans de vieillissement en fût de bourbon plus une année de finition. Cependant comme c'est ici la méthode solera qui est utilisée, je ne me prononcerai pas avec certitude sur l'âge des ces rhums.

Mais voyons plutôt ce qu'elles donnent à la dégustation, je vais les comparer à ce 12 ans que je connais bien et souligner les différences.

Les voici les grands-pères

Sur les conseils de la jeune femme sur le stand, on débute par la finition en fût de xérès, Olorosso pour être précis.
Cette année supplémentaire de vieillissement lui apporte des arômes de pruneau mais aussi une plus surprenante note cendrée. Le tout est assez frais.
En bouche et sur la finale, rancio, vanille et orange dominent. 
Voilà donc une finition qui apporte un vrai plus tout en conservant les marqueurs habituels.

On se laisse guider par la "maîtresse des lieux" et on continue avec la finition Cognac (Napoléon).
Au nez, en plus des traditionnels arômes, nous avons des épices douces et des fruits à coque, l'ensemble étant assez vif.
La bouche est très proche du 12 ans tandis que la finale est plus boisée (voire légèrement tannique) et discrètement fumée.
Une finition moins présente mais avec un boisé pas désagréable.

Et pour finir, le Porto.
Ces sont l'amande et la cerise qui sont ici à noter sur le nez.
A nouveau les fruits à coque en bouche tandis que le tabac est très marqué sur la finale.
Une finition assez gourmande mais qui, à mon avis, est moins intéressante.


Des hauts et des bas pour ces finitions. Rien de révolutionnaire mais des choses intéressantes tout de même. Et aussi, je les espérais un peu moins sucrés.



Après le style espagnol, allons voir les anglais avec la marque New Grove de l'Île Maurice.

Des finitions en véritable bois d'arbre :D
Si vous lisez mon blog depuis le début, vous savez que j'ai apprécié cette marque au travers de leur 8 ans. Nouveauté de cette année, des... finitions ! C'est bien, vous suivez. Et des finitions qui nous sortent des classiques de l'exercice.
Avant de les évoquer une par une, parlons de leurs points communs. Ils ont tous huit ans, dont un an de finition et ils sont tous à 47°, ce qui est assez rare pour être souligné.
Ce qui est tout aussi inhabituel ce sont les fûts choisis : Moscatel, pourquoi pas, mais merisier et acacia, fallait oser.
Ma foi, le résultat, ou plutôt, les résultats, sont assez concluants.
Ils ont en commun un boisé relativement marqué voire tannique (même si différent de l'un à l'autre) ainsi qu'un côté épicé et poivré, sans oublier une finale qui dure un bon moment.
Les trois sont intéressants mais celui qui m'a le plus emballé est le finition Moscatel (vin blanc doux nous venant d'Espagne). Il m'a paru plus équilibré  et plus gourmand que ses deux camarades. La grosse différence vient de ses notes vanillées et torréfiées.
Là aussi, regoûter aux trois dans des conditions plus posées serait intéressant.



Un belle brochette

Nous avons fait les rons et les rums, passons maintenant aux rhums.
C'est avec HSE, précurseur dans le domaine des finitions, que nous allons nous pencher sur le style français. Nous connaissons ces "finitions du monde" depuis quelques années maintenant, non seulement ils proposent occasionnellement de nouveaux fûts, mais également de nouveaux millésimes sur des finitions déjà proposées par le passé.
Pour faire plus clair : nouveau millésime pour le finition Sauternes et une nouvelle finition Porto.
Et n'oublions pas deux autres nouveautés dont nous allons aussi parler.


Violet
Commençons par la nouveauté nouvelle, la finition Porto, enfin disponible dans nos contrées.
J'avais pu le déguster au salon Dugas en octobre dernier mais je suis bien content d'avoir pu m'y frotter à nouveau.
Sur le nez, ce qui me frappe avant tout c'est l'équilibre. Les notes boisées, épicées et de fruits secs marchent parfaitement et l'ensemble reste frais.
En bouche, l'attaque est assez douce, même si la bouche devient légèrement astringente. L'alcool est bien dosé et on reconnait ce boisé HSE, qui caractérise la plupart (je ne dis pas "tous", parce que bon je n'ai pas goûté TOUT ce qui est sorti de cette habitation non plus) de leurs rhums vieux.
La finale, longue, reste sur ce boisé mais des touches d'amande apparaissent et amènent de la gourmandise. Une pointe empyreumatique apporte un peu plus de complexité.
C'est confirmé, il me plait :)

Blanc
Le millésime 2005 de la finition Sauternes maintenant (le précédent était le 2003).
Il est proche du 2003, pas de doute. On retrouve ce boisé marqué, qui apporte plusieurs impressions gustatives, que ce soit le tabac ou un bois, que je qualifierais de bois jeune ou blanc (oui je sais, il n'y a sans doute que moi qui comprends, mais c'est déjà ça ! :p), en plus de ce "boisé HSE". Contrairement à ce que certaines personnes peuvent penser, cette finition n'apporte pas de sucre, mais plus un boisé différent et de la complexité.

Orange
On sort des finitions pour parler d'un autre rhum ou un travail a été fait sur le fût. Il s'agit du Small Cask et là aussi d'un nouveau millésime, le 2007 succédant au 2004 (qui était vraiment très bien).
Au nez, on a quelque chose de chaud et de gourmand, sur les fruits secs et les fruits à coque. Des arômes de poivre et d'orange se distinguent également et la finale est longue, épicée et boisée. A noter que dans le verre vide ce sont les notes de tabac qui dominent sans partage.
Pour voir si différence il y a entre les deux millésimes, il faudrait vraiment les déguster côte à côte (si quelqu'un le fait je suis intéressé d'entendre ses conclusions :)).

Noir
On finit en beauté avec la nouvelle Cuvée de la Confrérie, justement de chez HSE (oui j'essaye parfois de suivre  un semblant d'ordre logique quand j'écris :P). Il s'agit d'un brut de fût (le premier de la marque), qui titre à 52.2% et qui a beaucoup fait de bruit sur le salon.
Un nez fruité, orangé mais aussi boisé. Un nez gourmand et relativement rond malgré (ou grâce ^^) à son degré.
En bouche, on garde ces impressions de gourmandise boisée (oui c'est une nouvelle expression). Il est puissant et offre un bel équilibre. Une légère astringence en fin de bouche se fait sentir, pas désagréable.
La finale est longue et épicée, et des notes torréfiées apparaissent.
Celui-là je veux y regoûter !




Avant de définitivement fermer ce livre Rhum Fest 2016 (un petit livre :p), un dessert ! Un crochet par les Rhums de Ced'.
Je vous ai déjà parlé du sieur Brément et de ses créations (et de son point G ;)). Sa gamme s'étoffe et il n'a de cesse de travailler à créer de nouvelles références originales. Cette année n'aura pas fait exception puisqu'il offrait sur son stand, en plus des classiques, trois nouveautés. Un rhum arrangé, un punch et un rhum épicé.
Le rhum arrangé allie la framboise à la fleur d'hibiscus. Il est doux et s'équilibre bien entre velouté et acidité. Je ne connaissais pas le goût de la fleur d'hibiscus mais mon voisin de dégustation a été frappé par la netteté de ses arômes.

Le Ti'planteur Ananas, lui, c'est simple : piña colada. Ananas et coco, douceur et gourmandise. Un petit régal.
Une belle triplette
Pour finir, le Ti'spiced.
Je dois dire, avant d'en parler, que je ne suis pas un grand fan des rhums épicés (ou spiced rums). Je leur trouve bien souvent une épice trop dominante qui l'emporte sur tout le reste ; souvent la cannelle d'ailleurs. Autre problème récurrent : trop de sucre. Bref, pas la panacée.
Et alors ça donne quoi un spiced à la sauce ti Ced' ? Eh ben ça donne du bon !
Un vrai équilibre entre les dix ingrédients (ouais quand même), que ce soit au nez ou en bouche. Cédric m'a dit quels sont les ingrédients en question mais je ne vais pas me risquer à tenter de tous les énumérer. Seul bémol, sur la finale, après quelques instants c'est surtout le clou de girofle qui prend le dessus. Malgré cela, je pense tout simplement qu'il s'agit du meilleur rhum épicé que j'ai pu goûter.
Bien joué Cédric !



Voilà, c'est fini (sur un air de chanson connu). Je peux être fier de moi, j'ai tout fait tenir en "seulement" trois articles... :P

A l'année prochaine !



Retrouvez les deux premières parties :
Mon Rhum Fest 2016 - partie 1
Mon Rhum Fest 2016 - partie 2


Putain, 2 ans !

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Il n'y a pas que les rhums agricoles dans la vie...

Oui, cela fait maintenant deux ans que je vous saoule avec mes histoires perso.
D'un côté, je me dis que c'est assez court finalement et d'un autre côté, j'ai l'impression que cela fait déjà bien plus longtemps que ça. A tel point que j'ai du mal à me rappeler de "l'avant". C'est un peu idiot (je trouve), mais l'écriture du ce blog, intimement liée à mon expérience du Rhum, a été tellement intense et prenante, qu'elle fait désormais partie intégrante de ma vie.

Non seulement, comme je vous l'ai expliqué il y a un an, il m'a permis de vivre ma passion encore plus intensément mais il m'a aussi permis de rencontrer tellement de gens intéressants et passionnés.
Comme encore très récemment pendant le Rhum Fest à Paris. Je parle autant de certains professionnels (pour n'en citer que quelques-uns : Cédric Brément, Guillaume Ferroni, François Longueteau, Cyril  Lawson...) que d'autres amateurs comme moi.

Une seconde année également marquée par des lectures de plus en plus nombreuses sur la qualité dans le monde du Rhum ; ce que qualité veut dire, les dérives, les tentatives de mise en place de classification...
Tout le monde n'en est pas convaincu mais je suis persuadé que sans la mise en place et/ou l'application de certaines règles, le Rhum (oui ça fait beaucoup de Rhum avec un grand "R") ne pourra réellement évoluer de manière profonde et bénéfique.

C'est aussi une année où la "premiumisation" s'accélère, chaque marque veut avoir sa bouteille haut de gamme, sa carafe vendue à prix d'or.
C'est tout aussi vrai pour les rhums blancs que pour les vieux d'ailleurs.
Seulement voilà, sans les règles évoquées plus haut, compliqué (pour ne pas dire impossible) de connaitre la qualité de ces bouteilles et de savoir si elles valent leur prix.

J'avais aussi annoncé il y a un an que j'aurai moins de temps pour écrire et bien que ce soit vrai au vu du nombre d'articles écrits (quoi qu'il faudrait voir en fonction de la longueur des articles ^^), je vous ai quand même sorti 6 articles en un mois et demi - pour ceux qui sont nuls en maths, ça en fait un par semaine.

Deux ans durant lesquels, j'ai pu déguster, goûter, tester et boire énormément de choses ; tous les styles (mais pas trop de rons parce que bon faut pas déconner non plus :P), tous les âges, toutes les puissances, toutes les méthodes de distillation, toutes les matières premières... Et pourtant il en reste encore tellement à découvrir, et c'est tant mieux !
Cela devrait pouvoir m'aider à vous raconter ma vie pour encore quelques années ;)

... mais il y en a quand même de très bons ;)

Les dégustations : la collection rare des distillateurs limités de la Demerara

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Titre alternatif : La traduction littérale c'est de la merde :D

Pour ceux qui n'ont pas encore compris, nous allons parler de la Rare collection de DDL ou Demerara Distillers Limited.

Des parfaites bouteilles à tester avec des échantillons !

Avant de passer à mes notes de dégustation, vous n'allez pas échapper à un petit laïus.
Pour commencer, comme vous le savez, je suis un fan des rhums de Guyane Anglaise embouteillés par Velier, sous l'égide de Luca Gargano. Des noms tels que Albion, Enmore ou encore Uitvlugt eh ben ça m'émoustille. Mais voilà, ces bouteilles (surtout les plus anciennes) deviennent très, mais alors très, dures à trouver, sans compter qu'il faut casser le livret A des enfants pour s'en acheter.
Histoire de faciliter encore l'obtention de ces bouteilles, l'accord entre Velier et DDL n'est plus. Luca Gargano n'a plus la possibilité d'aller "faire son marché" dans leurs chais de vieillissement pour faire ses embouteillages, du coup, pour faire simple : c'est la fin.

Mais est-ce vraiment la fin de ces rhums de Guyane Anglaise bruts de fûts à vieillissement intégral sous les tropiques ?

Eh bien oui !

*Fin de l'article*



Ben non, bien sûr que non :P

Nos amis de Demerara Distillers Limited ont eu la bonne idée de marcher sur les traces de Velier et de sortir des bouteilles dans un esprit similaire.
Les trois premières expressions sont sorties il y a quelques semaines, exclusivement en Europe.
C'est de ces trois rhums dont nous allons parler ce soir.



Un des rares Versailles sur le marché
On commence par le Versailles 2002.
Au nez, tout d'abord, il offre une impression de chaleur. Les fruits à coque, la noix et l'amande, comme passés à la poêle, frappent par leur magnitude. La mélasse dans un second temps, et ses accents de réglisse, vient comme enrober ces fruits à coque.
L’ensemble est très gourmand mais pas lourd (entre autre du fait de l’orange mais aussi de la menthe fraîche). Une pointe de café vient apporter une touche aromatique supplémentaire.

En bouche, l’attaque est équilibrée en dépit de ses 63%, l’alcool est présent bien sûr, mais son côté sucré vient le contrer. Là aussi, la noix et l’amande (toujours englués de mélasse réglissée) sont sur le devant de la scène.
Cette bouche est légèrement tannique et les notes torréfiées reviennent. Des touches de caramel font également leur apparition et augmentent encore son caractère gourmand.

La finale est très longue et on revient sur cette impression chaleureuse. Le café et la réglisse ne nous quittent pas. Le bois est également présent ainsi qu’une légère impression de caramel brûlé. L’ensemble est agréable, gourmand mais sans être écœurant grâce à sa relative fraîcheur.

Il est vraiment gourmand et pas seulement pas sa douceur. C'est aussi celui dont la finale est la plus longue, vraiment pas mal.



Plus intéressant que gourmand
Le Port Mourant 1999 maintenant.
Le nez est dense. La réglisse et l’anis prennent des proportions écrasantes. Suit d'assez près le boisé, lui aussi très présent. Viennent ensuite les fruits (orange en tête) et l’olive ; ces deux éléments ne sont pas franchement preuve de timidité non plus.
Pour finir une discrète note mentholée complète ce profil aromatique. L’alcool, bien qu’il tienne sa place, est bien intégré et porte les arômes sans prendre le dessus ou les masquer.

En bouche, intensité et concentration sont toujours au rendez-vous. Les marqueurs principaux détectés précédemment n'ont pas décidé de nous laisser tranquille. La réglisse et l’anis font jeu égal avec ce boisé (plus présent ici qu'au nez). L'olive et l'orange ne s'en laissent pas compter et tiennent leur rang.
L’attaque, bien que puissante et légèrement astringente, n’est pas dénuée d’une relative douceur.

La finale est plutôt longue mais complexe et changeante. Des notes empyreumatiques, des arômes de cuir, de réglisse et de menthol vous accompagnent depuis la fin de bouche jusqu'à la toute fin de la dégustation.

Un rhum qui offre une intensité hors du commun. Mêmes les arômes secondaires sont très puissants. C'est sans doute le moins gourmand des trois mais il n'en demeure pas moins une expérience intéressante.



Je suis amoureux du 1995 de Velier
Et nous finissons donc pas le Enmore 1993.
Au nez, gourmandise et complexité s'accordent. Les fruits sont très présents dans cet Enmore : abricot, pruneau et, un peu en retrait, la pèche, le tout a comme été confit dans le sirop. C'est dans un second temps que la noix et des notes torréfiées se manifestent.
L’alcool est extrêmement bien intégré, c’est assez bluffant.
On pourrait craindre l'ensemble un peu lourd, voire écœurant mais cela serait sans compter sur une fraîcheur bien présente qui permet à ce rhum d'être très équilibré.
Après une longue période de repos, des touches de tabac apparaissent mais surtout la banane qui devient de plus en plus présente (oui un fruit de plus ^^).

En bouche, l’alcool est bien plus présent qu’au nez et l’attaque est relativement douce, presque sucrée (l'un dans l'autre, cela offre une certain équilibre là aussi).
Seconde surprise, le boisé est très présent et prend même des accents tanniques. La fraîcheur demeure, voire même s'accentue.
Les fruits omniprésents et si agréables au nez sont malheureusement beaucoup plus discrets.

La finale est assez longue et toujours très marquée par le fût (et même légèrement amère). Le tabac, assez discret, nous accompagne, ainsi que de timides notes de sucre roux.

Ce nez... Ô ce nez... Malheureusement, cette gourmandise fruitée disparaît presque totalement en bouche puis sur la finale. Dommage :(



Voilà donc pour ces trois rhums aux profils très différents.

Je dois avouer qu'aucun des trois ne m'a totalement et entièrement convaincu. Cependant, nous avons : une gourmandise, une bête d'intensité et un nez magnifique.
C'est d'ailleurs sans doute le premier des trois qui m'a le plus plu.
Il y a une petite polémique sur la présence ou non de sucre ajouté à ce Versailles. Une mesure montrerait qu'il y a environ une quinzaine de grammes par litre de sucre ajouté mais Luca Gargano soutient qu'il n'y a eu aucun ajout, et ce n'est pas le genre à aller raconter des billevesées ce bon vieux Luca. Difficile donc d'en savoir plus mais en tout cas, il est bon :)

Quoi qu'il en soit, ces trois identités trouveront leur public à n'en pas douter.
J'espère deux choses pour un avenir plus ou moins proche : que ces bouteilles ne soient pas (trop rapidement) sujet à spéculation et que DDL nous en sorte d'autres encore meilleures, car après tout, ce n'est qu'une première tentative :)


Vous n'auriez pas La Mauny ?

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Ben si justement, ça tombe bien, la voilà.

Donc oui, une soirée passée "chez" La Mauny jeudi soir. Merci Jerry pour l'invitation !
L'occasion de déguster une nouvelle fois leur gamme, de rencontrer d'autres amateurs et de manger du homard, ben ouais je suis comme ça moi !

Une petite serre du plus bel effet
Très joli lieu choisi par la distillerie, vers le bas des Champs Elysées.
J'arrive à l'heure dite, me demandant à quoi ce genre de soirée ressemble et si je risque de me sentir un peu seul. Craintes qui vont s'avérer totalement infondées. Déjà à l'arrivée devant le restaurant/bar/salle de réception (oui j'ai un peu de mal à définir cet endroit ^^), je tombe sur deux camarades bien connus. Ce ne seront que les premiers, puisque je croiserai plus tard pas mal de confrères, ainsi que certains professionnels de ma connaissance.

Bar avec cocktails créés pour la soirée
Niveau organisation, c'était du joli : deux espaces, un intérieur, avec les endroits dégustation et un extérieur avec une fort sympathique terrasse où nous avons pu profiter de cette soirée presque estivale.

Ma soirée s'est déroulée en deux parties, une consacrée à la dégustation justement et une seconde aux cocktails et à tout le reste (il est même possible que les deux parties se soient un peu confondues à un certain moment ^^).


Je n'ai pas été aussi studieux que lors de salons, du coup voici mon court compte-rendu sur les rhums La Mauny et plus globalement la soirée.


J'ai naturellement commencé par les blancs, deux étaient disponibles, le 50° et le Ter' Rouj'.
Le premier ne vaut, pour moi, pas le détour ; je l'ai trouvé relativement acide (très citron) et quelque peu amère. Alors je sais il n'est pas fait pour être bu pur, mais il y a d'autres rhums blancs "de base" qui sont tout à fait appréciables seuls.

Le Ter' Rouj', qui m'avait laissé une impression modérée, a trouvé une grâce nouvelle à mes yeux. Je l'ai trouvé bien équilibré, vraiment sur la canne, assez floral - ce qui plait à beaucoup - et ses 45° sont bien dosés. Une redécouverte !

L'ambré est très sur la canne, c'est un des rhums vieillis 18 mois les moins marqués par le fût que j'ai pu goûter. Sans doute très bien pour des ti-vieux.

Le Signature ensuite, dont je vous ai déjà pas mal parlé, car il me plait beaucoup pour un 3, 4 ans. J'en sais un peu plus sur son vieillissement particulier. Comme indiqué sur la bouteille quatre fûts différents sont utilisés. La majeure partie du résultat final est principalement cognac et bourbon ; une partie du reste est âgée dans des fûts de Moscatel et l'autre partie en fûts de Porto. Le résultat est un VO qui se déguste seul.

C'était bon !
C'était très bon !
C'est à ce moment de la soirée que j'ai vraiment profité de la nourriture, il commençait vraiment à faire faim !
Petite parenthèse donc, pour vous parler non seulement des amuses bouches, variés et fraîchement préparés (boudins, sot-l'y-laisse, accras, samoussas, brochettes de thon cru et mangue, crevettes marinées et j'en passe), mais aussi de homard au barbecue et sa sauce vierge, et également pour le sucré, des brochettes d'ananas rôti et du riz au lait de coco et mangue. Tout était vraiment bon et en quantité suffisante pour rassasier les convives (et surtout moi :D).

Pour en revenir au rhum, je dois avouer avoir bu le XO avec plaisir mais sans y avoir prêté vraiment attention, honte sur moi...
Je me rappelle simplement qu'il y avait une différence notable avec le Signature (normal en même temps ^^).

J'ai pu goûter une nouvelle fois le Cuvée du Nouveau Monde, qui si je me souviens bien, est un blend de quatre millésimes : le 2005, le 1999, le 1998 et le 1979 (on ne connait pas les proportions).
Je le trouve meilleur que le 1998 mais en dessous du 1979. Son point fort est sa longueur. Le nez n'est pas mal non plus (même si je n'ai pas pu en profiter pleinement avec les odeurs de nourriture), en revanche la bouche dégage une certaine amertume qui m'a déplu. La bouche est pour moi l'étape la moins importante (car la moins longue), du coup, cela reste un rhum intéressant mais tout de même cher, entre 160€ et 200€ selon les vendeurs. Je lui préfèrerais nettement un millésime 1979, pour un prix relativement proche.

Pour finir, j'ai pris quelques planteurs, que j'ai trouvé très agréables, mais je n'y connais rien en planteur :D

Cette terreasse sera pleine deux heures plus tard !

Bref, une bien belle soirée, à plus d'un titre : liquide, solide, cadre, et bien sûr : joyeuse compagnie !




Habitation Velier, qu'es acò ? - Complément

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Et oui, je ressuscite cette série d'articles car j'ai pu enfin goûter au dernier rhum de la série. Série qui va être amenée à s'agrandir au fur et à mesure des envies du créateur de l'Habitation Velier.

Il s'agit du Port Mourant blanc.

J'ai même pu y goûter à trois reprises. Une première fois en passant à la Maison du Whisky où il était en dégustation depuis très peu de temps. Puis lors de la soirée We Rum Paris organisée par Lolo Lingueno où je faisais entre autres déguster ce rhum. Et enfin chez moi tranquillement avec un échantillon.

Le troisième en partant de la gauche, au milieu d'une sélection extrêmement variée.

Je suis donc prêt à vous livrer mes impressions.


Il s'agit donc de la première, et de la seule, expression non vieillie de cet alambic. Vous savez, cet alambic en bois qui se trouve dans la région de Demerara en Guyane Anglaise, dans la distillerie Diamond.

Comme d'hab avec Velier, tout est sur l'étiquette
On a le droit à un certain nombre de Port Mourant disponibles sur le marché, chez différents embouteilleurs indépendants (Mezan, Swedes, Compagnie des Indes...) ; sans parler de ceux de chez Velier, qui sont désormais bien plus compliqués à trouver. Ils ont tous en commun d'être très expressifs. Mais que donne alors un Port Mourant blanc ? C'est ce que nous allons voir.


A une bonne quinzaine de centimètres du verre, on est déjà pris par l'intensité de ce rhum. Le vernis, mêlé au poivre et aux agrumes (essentiellement citron) vous prend au nez. Au fur et à mesure que l'on se rapproche du verre, on détecte d'autres arômes : le bois mouillé (alors qu'il n'y a pas eu de vieillissement, je sais, je suis le premier étonné), un côté huileux/gras ainsi qu'une pointe d'amande fraîche.
L'ensemble fait penser à du schnaps - oui j'ai une femme allemande - ou à une eau-de-vie, pour nous autres français :)

La bouche est plus fraîche que ce que le nez ne pouvait nous laisser penser, l'influence du citron à n'en pas douter. C'est vif et explosif. L'alcool, bien que présent, ne brûle pas et porte plus les arômes qu'il ne les amoindrit. Le poivre est toujours présent ainsi que cette impression huileuse.

La finale est longue, cependant elle baisse vite en intensité. En effet, la fin de bouche est toujours très concentrée, mais elle devient rapidement moins expressive. L'impression d'eau-de-vie revient.
Après un moment, un goût métallique, pas franchement pour me plaire, fait son apparition et va vous accompagner plusieurs minutes.


Pour conclure, voilà donc un rhum intense au profil unique, ainsi qu'à l'identité unique (seul Port Mourant blanc). En ça il est intéressant, cependant il ne m'a que modérément plu et pas vraiment convaincu. Je lui préfère les autres blancs d'Habitation Velier, les jamaïcains et le Marie-Galante.


A vous de vous faire votre propre idée !



Pour retrouver les articles précédents :
- Présentation d'Habitation Velier : par-ici.
- Dégustation des autres rhums: par-là.


Les dégustations : En compagnie... des Indes - partie 1

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Ils ne seront pas tous dans le premier article parce que quand même, faut pas déconner, non mais oh, ça commence à bien faire !

Compagnie des Indes est un embouteilleur indépendant français, qui nous propose, depuis une paire d'années, bon nombre de singles casks ainsi que quelques blends.

Je vous propose de vous familiariser avec cette marque au travers de quelques notes de dégustations de leurs nouveautés.



Je sais, ce n'est pas une nouveauté :P
Mais débutons par un de leur classique, un des blends, qui, avec d'autres, constituent la colonne vertébrale de leur marque.

Compagnie des Indes - Caraïbes
Comme je le disais, il s'agit d'un blend, les trois rhums qui le composent viennent de la Barbade, de Guyane Anglaise et de Trinidad. Le vieillissement se fait pour partie sous les tropiques, puis en Europe. A noter qu'il y a (de manière assumée et annoncée) du sucre ajouté.

Au nez, nous sommes bien dans les anciennes colonies anglaises, avec un profil relativement lourd et expressif ; une certaine douceur l'accompagne.
Peut-être du fait de sa nature plurielle, il nous offre un bon nombre d'arômes, entre les fruits (surtout orange et abricot), de la vanille, qui va aller en prenant de plus en plus de place, un boisé mesuré, puis plus en retrait des notes de cuir et enfin, au dernier rang, une touche d'olive.
C'est complexe et gourmand mais pas très fin.

En bouche, on sent le sucre ajouté de par la douceur qui s'en dégage et sa texture est relativement "épaisse". Une bonne partie des arômes trouvés au nez sont également présents ici : fruits mûrs, cuir, vanille et toujours cette discrète olive. C'est gourmand et un peu plus de fraîcheur lui serait profitable.

La finale est assez longue, l'impression sucrée demeure. Les arômes qui vous accompagnent sont à nouveau sur la vanille, un boisé léger et ce mélange cuir-olive.

Voilà un rhum qui, à mon avis, permet de se frotter aux rhums de tradition anglaise, lorsque l'on vient du monde des rhums plus doux et le plus souvent de tradition espagnole. Oui, il a des défauts à mon goût, mais pour son prix, il fait le job !



Un mariage "contre nature"
Passons maintenant aux nouveautés, avec pour commencer, un autre blend pour le moins surprenant. Il associe deux pays qui n'ont que peu en commun dans le monde du rhum : la République Dominicaine et Trinidad.

Compagnie des Indes - Dominidad
Oui, vous avez compris : Dominicaine + Trinidad = Dominidad (ou Trinicaine mais je dois bien dire que ça sonne moins bien ^^).

Au nez, ce mélange semble porter ses fruits puisque là aussi c'est inédit : arômes légers et frais d'un côté et plus lourds de l'autre. Des fruits frais (pèche et melon) mais aussi du citron (très présent) sont aux côtés de notes fumées et d'un petit quelque chose d'iodé.

En bouche, l'alcool est un peu plus présent mais de manière mesurée. C'est son ascendance dominicaine qui domine ici avec des arômes légers. En outre, sa fraîcheur et son côté salin se confirment.

La finale est très différente de la bouche ; les notes empyreumatiques (fumées) reviennent et sont accompagnées de sucre brûlé. L'ensemble persiste longtemps.

Une création atypique mais pas dénuée d'intérêt où le nez surprend, où la bouche est un peu à la traine et où la finale est d'un seul bloc.



Oui les étiquettes ont pâti de leur périple en mer :P
Allons maintenant faire un tour en Guyane Anglaise et ses nombreux alambics. Celui qui nous intéresse est le Diamond et plus précisément son expression vieillie 12 ans et embouteillée par... surprise, Compagnie des Indes.

Au nez, il n'est pas timide avec un pruneau très expressif, légèrement voilé par des touches de vernis. Mais c'est bien plus complexe que cela : la mélasse et son côté réglissé exacerbe le pruneau tandis que des arômes de café, de bois et de noix apparaissent. Il est épargné d'excès de lourdeur par des notes de zest d'orange qui lui apportent une fraîcheur bienvenue. Pour finir, une pointe d'olive parvient à sa frayer un chemin au travers de tout le reste.

En bouche, il est sec et plus boisé, et l'alcool est bien dosé. Moins de complexité ici, avec une nette domination de la mélasse.

La finale assèche un peu la bouche de par son boisé et ses arômes sont chauds avec toujours une belle présence de cette réglisse/mélasse. Il offre une bonne persistance.

Il est intéressant ce Diamond, surtout son nez où il se passe beaucoup de choses. Pour moi il pèche ensuite par sa simplicité, mais permet de découvrir ce genre de rhums.


Oeil-vlourt

On reste en Guyane Anglaise mais on passe à un autre alambic avec son nom improbable (pour ne pas dire imprononçable) : Uitvlugt. Un rhum âgé de 18 ans.

Au nez, il est expressif et intense. On retrouve des caractéristiques de la Jamaïque (nous n'y sommes pourtant pas) mais pas seulement : la papaye très mûre, la poire et le poivre viennent s'y ajouter. Tout à fait intéressant.

En bouche, l'alcool se fait remarquer mais sans pour autant déséquilibrer l'ensemble. Le vernis revient, alors qu'un aspect végétal apparaît. Le poivre devient plus intense et certains fruits détectés au nez nous accompagnent.

La finale est très longue et continue à nous faire penser à un rhum de Jamaïque, avec des arômes torréfiés en plus.

Encore un rhum qui ne démérite pas, à l'intersection de la Guyane Anglaise et de le Jamaïque.



Et voilà, je vous avais pourtant dit que tous les rhums de la première photo n'apparaitraient pas dans ce premier article, alors ne faites pas vos étonnés

On termine donc cette série de quatre et nous en retrouverons dautres prochainement :)


Les dégustations : En compagnie... des Indes - partie 2

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La sélection cette semaine (sans oublier le petit dernier de la photo de groupe de la semaine dernière)


Nous revoilà pour remettre ça en compagnie... des Indes (j'ai trouvé cette blague mauvaise dès le départ, seul le comique de répétition peut désormais me sauver !). C'est donc reparti et on y va avec le blanc de l'embouteilleur, relative nouveauté puisque déjà présenté il y a quelques mois lors du Rhum Fest. 



Pas qu'un joli chapeau :P
Compagnie des Indes - Tricorne

Pour vous en parler, je commence par me citer (cet article) - oui je vous entends d'ici "Comment il se la pète lui ! Pour qui se prend-il ? Il s'auto-cite, où va-t-on ?". Oui ben ça va hein, je vous emmerde mes p'tits potes, je fais bien ce que je veux.
Et donc je me cite:
"Il s'agit d'un blend entre rhum de mélasse (environ 55%), rhum pur jus de canne (40%) et arrack d'Indonésie (d'une certaine manière l'ancêtre du rhum dont la principale différence d'élaboration est l'ajout de riz rouge pendant la fermentation - 5%)."

Au nez, je confirme ma première impression, il est expressif, frais et vif. Il ne fait que 40 degrés mais on pourrait le croire un peu plus puissant. Et là, quelque chose qui ne m'avait pas sauté aux narines lors du Rhum Fest : la mûre. C'est cet arôme fruité qui domine. Ce n'est que bien après et bien plus discrètement que l'herbe, le poivre et le citron se font sentir.

En bouche, il est très légèrement sucré et la texture est agréable. La banane apparaît mais c'est toujours la mûre qui est au premier rang. L'équilibre se créé.

La finale est relativement courte mais soutenue. Elle est même explosive sur la fin de bouche, sur les épices.

Je l'aime bien ce blanc (cette mûre !), dommage que la finale soit un peu courte.



Il nous reste deux pays à explorer et pas des moindres : la Jamaïque et Trinidad.
Commençons par ce dernier.

Sur la photo la semaine dernière
Compagnie des indes - Trinidad 16 ans
Trinidad mais pas Caroni, ce rhum-ci est issu de la distillerie qui produit Angustura. Attention c'est un des rares bruts de fût que l'embouteilleur français propose sur le marché français (contrairement à ses rhums destinés au marché danois) - 63 degrés quand même.

Au nez, oui je confirme c'est un brut de fût et il ne faut pas y jeter les narines trop soudainement.
Les arômes sont intenses, c'est avant tout la vanille (très grasse) qui saute au nez, les notes secondaires (mais qui se défendant bien), sont la cendre et le pruneau. Un mélange pas inintéressant.

Au bouche, l'attaque est crémeuse et presque douce. L'alcool n'arrive que dans un second temps mais sans mettre votre bouche en feu. Ce sont cette fois-ci les notes empyreumatiques cendrées qui sont au premier plan. Le pruneau et la vanille restent présents.

La finale est au croisement entre les notes cendrées et vanillées. Ce mariage étonnant et intense, va vous tenir compagnie un bon moment.

J'ai été très surpris de me trouver sur un rhum de chez Angustura aux arômes cendrés (non sans rappeler les rhums de l'autre distillerie de l'île, désormais fermée).



Justement, si nous parlions du rhum issu de cette distillerie fermée : Caroni.

Encore un Caroni !
Compagnie des Indes - Caroni 22 ans.
Il est proposé à un degré inhabituel, qui peut faire mouche, 48°.

Au nez justement, on sent la puissance et il n'est pas superflu de le laisser un peu tranquille dans le verre avant de vous y aventurer. Les fruits exotiques mènent la danse, la banane, l'ananas et le fruit de la passion. Pas de Caroni surpuissant au goudron caoutchouté ici, la colonne vertébrale de la distillerie se manifeste sous forme de notes fumées, relativement discrètes.

En bouche, l'alcool se fait aussi sentir et ce rhum est sec. Là non plus, pas d'explosion d'arômes, qui sont étroitement liés les uns aux autres. Les fruits disparaissent et laissent place à cette présence fumée, ainsi qu'à une touche médicinale et épicée.

La finale est longue (pas vraiment une surprise quand on connait ces rhums) mais pas aussi monolithiquement intense que d'autres Caroni. Les arômes de fumée, de vanille et une légère amertume sont tout en retenue.

J'ai été désarçonné pas ce Caroni, étant plus habitué à des bombes trinidadiennes qu'à de vieilles dames poudrées - oui là j'exagère carrément.


Rendons-nous désormais à la Jamaïque et ses rhums "funky" !

Deux nous sont proposés, issus de deux distilleries différentes : Hampden et Long Pond. Débutons par ce dernier.


Etiquette abimée, en plus de photo pourrie
Compagnie des Indes - Long Pond 12 ans
Au nez, ouhlala ce que j'aime ça. Si je devais le définir en deux mots : Jamaïque et gourmandise.
*Fin de la note de dégustation*
Je blague, nous allons rester un peu plus longtemps en compagnie... des Indes (je ne lâche pas l'affaire).
Et donc un peu plus en détails, nous sommes bien en Jamaïque avec les arômes solvant/colle/polycopié (oui je sais ça ne fait pas rêver et je ne pense pas que les jamaïcains "puants" soient faits pour les débutants, mais quand on commence à les apprécier, alors là c'est le pied !) et bien sûr la banane très mûre. C'est le côté pâtissier, qui vient ensuite, qui apporte la gourmandise : vanille et pâte à gâteau. Une légère note végétale vient compléter ce profil pour un nez bien équilibré.

En bouche, l'alcool est juste. Ce rhum est plus sec et moins gourmand qu'au nez. Je lui ai trouvé un léger manque de présence, même s'il est tout de même agréable avec ses notes pâtissières et grillées. Les notes de solvant/colle/polycopié (également appelé "le trio qui tue") impactent légèrement l'ensemble.

La finale est longue, en dépit de sa relative perte de concentration après une minute. Ces sont les notes grillées, voire brûlées, qui prennent de plus en plus de présence. Les épices remportent la seconde place.

Je ne connais pas autant que j'aimerais Long Pond, même si j'aime beaucoup de manière générale. Celui-ci a un super nez mais une bouche un peu en deçà. Ca reste un Long Pond, donc c'est bon ^^




J'ai un souvenir d'un autre Hampden de Silver Seal
Passons maintenant à la distillerie Hampden, réputée pour produire des rhums jamaïcains parmi les plus typés !

Au nez, le doute n'est pas permis : la Jamaïque, et ça sent le pot still. Vous allez trouver le trio qui tue et la banane bientôt pourrie. Mais là où le précédent n'offre pas tellement de complexité, celui-ci offre des notes crémeuses, ainsi que d'autres fruits (pomme et poire). Pour finir une double note herbeuse et thym.

Là aussi l'alcool est très bien dosé. La différence principale avec le nez est que les arômes secondaires diminuent ou disparaissent, tandis que des notes brûlées et de fruits secs apparaissent.

La finale est très longue et les notes empyreumatiques sont intenses et associées à la banane. Le beurre refait une apparition un peu plus timide et une impression d'amertume vient conclure la toute fin de dégustation.

Encore un jamaïcain qui ressemble à un jamaïcain, ce qui me plait. Maintenant il n'est pas évident de faire son choix parmi toutes ces distilleries et tous ces embouteillages... Il faut goûter ! Une bien pénible tâche ;)



Beaucoup de choses, beaucoup de possibilités, beaucoup de profils différents et donc beaucoup d'amateurs qui seront comblés, même si pas par les mêmes rhums :)

C'est ainsi que notre périple gustatif en compagnie... des Indes (désolé) s'achève.


Vous pouvez retrouver la première partie de ces dégustations ici-même.

Des crêpes beurre sucre, du tourteau, des kouign ammans, des bulots et... du rhum ?

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Oui, ma femme a fait de bien jolies photos, que j'ai allègrement subtilisées pour mon article :P

Une fois de plus, les vacances sont finies. Elles se sont finies en juillet cette année, ça nous promet un long été de boulot.

Mais projetons-nous plutôt sur ces deux semaines de vacances, qui se sont récemment achevées.

Cette année : Bretagne ! J'aime la Bretagne, et ces congés n'ont pas changé mon opinion, au contraire.
Nous avons fait quatre arrêts, ce qui représente autant de chances de trouver des cavistes et, avec un peu de chance, des bouteilles d'exception.

Carnac - Il y a à peine plus de menhirs que j'ai de bouteilles... dans mes rêves

Notre "périple" a commencé à Carnac cette année, ses alignements et... je dois avouer n'avoir pas eu la tête à écumer les rues de cette petite ville. Bon, en revanche, premiers fruits de mer du séjour, ça fait plaisir :)


Douarnenez pour continuer et ses kouign amanns hors du commun, les meilleurs des vacances (et je peux vous dire que j'ai eu de quoi comparer les jours suivants ^^).
C'est là que l'enquête a débuté. Au programme, deux cavistes, l'un ancien mais avec pour ainsi dire aucun rhum (et à des prix très élevés en plus) et l'autre plus moderne, avec une sélection plus que décente (presque toutes les séries Longueteau, JM, Compagnie des Indes et Rhums de Ced, plus pas mal d'autres bouteilles en tous genres), mais pas de bouteille exceptionnelle ; j'entends par-là, des choses qui ne se trouvent plus, comme des vieux millésimes martiniquais, des Velier ou d'autres embouteilleurs indépendants.

Douarnenez - Nous ne nous sommes pas lassés de passer sur ce pont pour en admirer la vue :)

Etape suivante, un petit village pas loin de Morlaix. C'est lors de la visite de cette dernière, que mon investigation a continué. J'avais repéré (merci internet) trois cavistes, tous proches les uns des autres dans la partie ancienne de la ville (très jolie par ailleurs).
C'est en prenant la direction du premier que j'en découvre un quatrième, malheureusement, pas une seule bouteille de rhum, seulement du vin (je n'ai rien contre le vin, j'aime même beaucoup ça, mais ce n'était pas l'objet de mes recherches).
Nous tombons sur le suivant, quelques dizaines de mètres plus loin. Je rentre, regarde aux alentours et tombe rapidement sur un relativement maigre rayon rhums. Au cas où, je demande tout de même si tout est là (je le fais toujours), mais devant la réponse affirmative du vendeur, je tourne les talons et sors (oui je lui ai quand même dit au revoir :p).

Pas de chance pour l'instant.

Troisième caviste, un peu plus intéressant, avec par exemple, des clairins. Cependant, rien qui ne soit introuvable sur Paris. Je passe donc mon chemin et me dis que ça ne sera pas pour aujourd'hui.
Eh bien, en dépit d'une dernière boutique encore mieux fournie (avec des HSE finition et du Caroni 15 ans entre autres choses), je ne m'étais pas trompé : ça ne sera pas pour aujourd'hui.

Morlaix (moi pas trop fort) - On peut monter jusqu'au premier étage du viaduc, pratique pour voir les cavistes de loin... ou pas.


Dernière étape des vacances, où nous sommes restés une semaine : Saint Jacut de la Mer. Je ne connaissais pas du tout et ça a été une excellente surprise. Sa principale qualité, selon moi : ses marées de très grande amplitude, qui permettent, à marée basse, de rejoindre des îles en marchant plus d'une heure sur le sable qui était recouvert d'eau quelques heures auparavant. Je ne vous dis pas les heures passées avec les enfants à pécher des crabes, des petits poissons et des crevettes, ni celles dédiées à la construction de châteaux de sable. J'ai rarement eu autant de courbatures que ces quelques jours ^^

Un Roudoudou très intéressé par ce homard rôti au beurre. Oui je me suis fait plaisir (surtout qu'avant il y avait un plateau de fruits de mer :D)
Ce n'est pas sur la presqu'île que vous aurez la moindre chance de trouver des bouteilles, il n'y a pas de caviste ^^
Il faudra aller dans les villes un peu plus grandes aux alentours, par exemple Dinard, voire Saint Malo. C'est précisément ce que j'ai fait :)

Saint Malo, j'étais assez excité à l'idée de voir la vielle ville, encerclée de remparts. Alors certes c'est beau, mais cela ressemble désormais plus à un musée, voire à un parc d'attractions pour touristes, dommage.
Un caviste dans cette partie fortifiée de la ville ; encore un qui n'a pas à rougir de sa sélection mais rien pour moi.
Sur le chemin du retour et à l'aide de mon téléphone, j'en ai visité deux autres. L'un comme l'autre n'avaient rien de bien folichon, et m'ont tous deux dit "Il n'y a pas de tradition ou de goût pour le rhum dans le coin, vous ne trouverez rien." Et ils n'eurent donc pas tort, puisqu'une fois de plus je suis rentré bredouille.


Un bon moment que j'y pensais
Avant de revenir à Saint Jacut, où m'attendait ma femme toute anginée qu'elle était, je me suis dit que j'allais jeter un oeil à Dinard. Nous y étions passé quelques jours plus tôt mais plus pour apprécier la ville (et accessoirement manger des fruits de mer ^^), que pour chercher du rhum.
Une fois plus, je regarde mon téléphone et je repère deux cavistes pas très loin du casino (non pas le supermarché).
Je trouve une place de parking à l'ombre non loin et laisse un Roudoudou assoupi dans la voiture.
A l'approche du premier, je me rends compte qu'il s'agit d'une franchise, du type Nicolas et c'est sans surprise que je ne trouve pas mon bonheur. En revanche, il me conseille d'aller voir un autre caviste, précisément celui que j'avais déjà repéré.

Boutique relativement ancienne à en croire son apparence. J'entre, salue les deux personnes en train de ranger de nombreuses bouteilles et commence à jeter un oeil. Sans aucun doute le choix le plus large sur tous les cavistes précédemment visités, avec par exemple, certains Silver Seal, dont un Hampden 1993, 20 ans d'âge. C'est celui-là même que j'avais goûté il y a un an et demi en Normandie lors du Salon de Louviers. Il m'avait alors fait une très forte impression et vu son prix, je n'ai pu résister.
Parmi les récentes, une des meilleures, à ne pas louper !
C'est en levant les yeux, que je vois tout en haut de l'étagère, trois boites de Demerara de chez Velier, un Uitvlugt 1996, un 1997 et un Diamond 1999 <S> (il en existe un autre, le <SVW>, que je préfère, car moins boisé). Mais pas de prix affiché, contrairement aux autres bouteilles. Je vais voir un des vendeurs et lui demande si les boites sont vides et, si elles ne le sont pas, si elles sont à vendre.
Il me répond qu'il les vend bien et qu'il doit regarder dans leur fichier informatique pour en connaitre le prix. Ces derniers étant raisonnables, je n'ai pas résisté et ai acheté le Uitvlugt 1997, en plus du Hampden (ainsi que de sympathiques terrines de produits de la mer :P).
Pendant ce temps-là, il m'explique qu'il lui est déjà arrivé de refuser des ventes sur ces bouteilles et que c'est pour cette raison que les prix ne sont pas apparents ; c'est au feeling qu'il décide ou non de céder ce genre de rhums.
Je ne dois donc pas être trop un connard ^^



C'est riche de ces deux bouteilles de dernière minute dans ma besace, que j'ai repris le chemin de notre location et, le surlendemain, de Paris :)


Mais bien sûr qu'il fait toujours moche en Bretagne :P

Une journée bon pied, bon oeil (sur Marne)

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Voilà une fois de plus ce que ça donne quand je n'ai pas d'inspiration pour le titre d'un article...

Un bien beau rebord de fenêtre.

Et de 1...
et de 2...
Une semaine après la fin des vacances, je me suis rendu à une soirée, à laquelle j'avais été invité quelques semaines plus tôt. Et encore je dis soirée, mais il s'agissait plus d'une journée entière ^^.
Journée dédiée au rhum et au partage entre amateurs.

Je n'ai rejoint les autres participants qu'en milieu d'après-midi, pour prendre congé vers minuit.
Je ne vous épargne pas le périple en transports en commun : une quinzaine de stations de trams, une dizaine de stations de métro et quelques stations de bus. Une heure et quart quand même, et encore ça c'était à l'aller, au retour, en loupant mon bus et en attendant le suivant, c'était plus proche des 1h45. Faut être motivé, ça tombe bien je l'étais :D

et de 3...
et de 4...

Je peux vous dire que ces sept heures passées à déguster et papoter parurent très courtes. J'ai pu goûter d'excellentes choses, dont certaines que je n'avais pas encore eu la chance de découvrir jusque-là. Il m'aurait cependant fallu quelques heures de plus pour faire un tour un peu plus large de l'impressionnante collection de notre hôte.


Oui, sans aucun doute, goûter un J.M. 1985 (ouverte pour l'occasion), un Saint James 1982 ou encore un Port Mourant 1975 de chez Berry Bros, c'est vraiment enrichissant et intéressant pour l'amateur que je suis.

et de 5...
et de 6...
Mais le véritable intérêt de ce genre d'évènement, c'est sans nul doute le partage, des discussions autour de cette passion commune. Passer plusieurs heures à papoter rhum (et les sujets sont nombreux) avec d'autres personnes tout aussi enthousiastes que soi, c'est le pied.

Sans la générosité de notre hôte un tel moment si agréable n'aurait pu être possible, alors un grand merci à lui, invétéré dénicheur de bouteilles égarées aux quatre coins de la France !


Pour ce qui du rhum, coups de cœur sur ce Saint James 1982, très complexe, très évolutif, que l'on peut garder un long moment dans son verre pour en apprécier toutes les facettes !
et de 7...
et de 8...
J'ai évidemment pu apprécier plein d'autres rhums d'exception (je comprends maintenant mieux la passion de certains pour J.M. :)), en agricoles mais aussi de Guyane Anglaise. J'ai même fait un rapide crochet sur un whisky, qui bien que bon (très très bon selon les connaisseurs du groupe), ne me détournera pas de mon amour pour la canne à sucre :).

Je voudrais remercier pêle-mêle plein de choses sans lesquelles cet après-midi/soirée, n'aurait pas été le même : LE mur, Ali Baba, le Caroni 1982 renversé, les merguez, les chats errants, Uber, Rihanna, la RATP, Jean-Michel le distillateur cubain de l'aile ouest, le liquide le plus rare : l'eau, le nez débouché, l'Affreux et sa main verte, le ketchup explosif...

Seul regret : avoir dû rentrer avant la fin et donc avoir dû louper quelques très bonnes choses de plus ^^

Et quelques Demerara...


Les dégustations : L'Esprit Rhum, nouveautés 2016 - partie 1

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Ici classés par puissance croissante, de gauche à droite.

Bonjour à tous,

Voici une séance de dégustation que j'ai beaucoup anticipée. La sortie de nouveautés chez l'embouteilleur indépendant breton L'Esprit Whisky & Rhum est un événement qui a été attendu un bon moment (et pas que par moi).

Pour vous resituer un peu les loustics, ils avaient déjà à leur catalogue, quelques bouteilles remarquées, avec par exemple un Black Rock full proof (et réduit, comme à leur habitude), qui avait marqué les esprits (jeu de mot interstellaire), mais aussi un Belize ou encore un rhum brésilien, et j'en passe. Bref pas forcément les rhums les plus "à la mode", mais avec une vraie identité.

Du coup, quand ils m'ont contacté pour me faire parvenir des échantillons de ces nouveaux rhums, j'ai accepté bien volontiers.

Au menu des réjouissances : Haïti avec Barbancourt (deux versions, une réduite, l'autre non), la Jamaïque avec Worthy Park, Trinidad avec Caroni et enfin La Guyane Anglaise avec un Diamond. Des origines classiques pour un embouteilleur indépendant (Barbancourt un peu moins même si on en a déjà vu quelques-uns), mais qui sont aussi de qualité.

Il est à noter qu'un certain nombre d'informations sont affichées sur les bouteilles (et les échantillons en l'occurrence). Nous avons, bien sûr, la distillerie et le pays d'origine mais aussi les dates de distillation et d'embouteillage, le numéro du fût, et pour finir : que la couleur est naturelle et qu'il n'y a pas eu de filtration.



Meilleur que les embouteillages officiels
C'est précisément par ce rhum d'Haïti, en version réduite (46%) que nous allons débuter les hostilités.

Au nez, cela a beau être réduit, l’alcool est présent mais accompagné de notes gourmandes. Ce qui me vient à l’esprit c’est le beurre, l’orange, la banane ainsi qu’une légère vanille. Il a un quelque chose de jamaïcain (sans doute ce côté beurre et banane comme sur certains Hampden, bien que moins intense). Il me rappelle aussi le Barbancourt de chez Silver Seal sorti il y a quelques temps et l’impression générale est chaleureuse.

En bouche, l’attaque est mesurée, l’alcool est moins présent. L’orange ouvre les hostilités et est rapidement rattrapée, puis largement dépassée, par des notes empyreumatiques bien marquées.

La finale est moyennement longue et est dominée par les notes brûlées, qui disparaissent après une minute et laissent place à une impression légèrement amère. Cette dernière s’atténue à son tour et est conjuguée cette fois-ci et pour finir, à un arôme cendré.


Un rhum pas inintéressant au profil aromatique relativement simple.




Et encore mieux...
Naturellement, pour continuer, dégustons la version brut de fût, à 66.2%, et voyons les différences.

Au nez, l’alcool n’est pas aussi présent qu’on aurait pu le penser (juste un peu plus que sa version réduite). On y retrouve d’ailleurs les mêmes arômes – avec un peu plus d’intensité – et une note empyreumatique déjà présente. Seule « vraie » addition, une touche torréfiée, de café, qui ajoute une couche de complexité supplémentaire bienvenue.

En bouche, l’attaque n’est pas trop alcooleuse, la puissance vient dans un second temps, et pas qu’un peu ; il y a aussi une très légère sucrosité. Le profil jamaïcain de ce rhum est encore accentué sur cette version full proof, de manière assez explosive.

La finale est plus longue que sur la version réduite mais suit exactement les mêmes étapes.

Oui, il est un peu plus intéressant que sa version réduite, mais a aussi une partie de ses défauts.
A noter que quelques gouttes d’eau font ressortir des notes végétales ainsi qu’une certaine fraîcheur.
Intéressant pour ceux qui ne connaissent pas cette facette de la fameuse distillerie d'Haïti.

Il est à noter que seul ce Barbancourt est présent en deux versions, les trois autres sont tous brut de fût.


La suite au prochain épisode !


Les dégustations : L'Esprit Rhum, nouveautés 2016 - partie 2

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Nous continuons le passage en revue des nouveautés de l'embouteilleur indépendant français "L'Esprit".


Un peu plus ambré que les précédents
Je vous les fais dans mon ordre de dégustation et le suivant est donc le Caroni et ses 64.3% (les deux derniers ont été dégustés le jour suivant, parce que les cinq d'affilée ça aurait été très compliqué pour le palais).

Au nez, nous ne sommes pas sur un de ces Caroni timides, qui ne s’assume pas. Pas de place pour le doute, nous sommes bien sur un rhum de la célèbre distillerie fermée de Trinidad. La fumée est intense et complétée par des notes de caoutchouc. La vanille, elle aussi très présente, apporte ce qu’il faut de gourmandise.

En bouche, l’alcool augmente au fil des secondes, mais sans devenir brulant. Du sucre vient également équilibrer cette chaleur. On retrouve les marqueurs du nez, de manière très intense. Il y a aussi du fruité qui se balade en arrière-plan.

La finale est longue, ce n’est pas une surprise, sur un parfait mélange de notes fumées et vanillées. La sensation sucrée disparait après quelques secondes.

Un de ces Caroni, qui allie caractère et gourmandise.
Avec un peu d’eau, le nez devient encore meilleur en ramenant des fruits exotiques vers l’avant et étonnamment, la finale perd de sa vanille.



On redescend un peu dans les degrés pour continuer par la Jamaïque et ici une expression de la distillerie Worthy Park.
Une autre Jamaïque.


Au nez, je n’aurais jamais dit Jamaïque à l’aveugle. Il est gourmand, pâtissier, boisé, mais il lui manque les marqueurs habituels que sont souvent la banane et le solvant. D’autres arômes apportent de la complexité : l’orange, le cacao, la prune, un poivre discret et une pointe végétale. Le tout est bien fondu et équilibré. Sympa.

En bouche, l’alcool est assez vif (contrairement au nez), c’est cette impression torréfiée qui domine, ainsi que la prune – il m’a fait penser à ces prunes séchées trempées dans le chocolat noir, le sucre en moins. Le poivre et une touche d’orange ne sont pas loin. Il possède également une certaine fraîcheur, tout à fait bienvenue.

La finale est longue, très chocolatée (bien noir le chocolat) et boisée ; votre bouche va s’assécher. La prune est toujours là tandis qu’une pointe réglissée/mentholée/poivrée ressort. Cette sensation cacaotée va vous accompagner un long moment.

J’ai été un peu déconcerté par ce jamaïcain. Quand je déguste un rhum de cette île, je m’attends à certains arômes (que j’aime beaucoup). Or là, non. Du tout. Nous sommes sur autre chose. Cette autre chose m’a par ailleurs bien plu (même si côté cacao est presque trop présent pour moi) et mérite qu’on y fasse un petit détour.

Avec quelques gouttes d’eau, les arômes frais, végétaux et orangés ressortent au nez, tandis que la bouche prend aussi en fraîcheur et que la finale, elle, perd juste un peu en chocolat et gagne en boisé.



On termine par une bête ! Une couleur très impressionnante et un degré rarement atteint : le Diamond 2016.

Cette couleur...
Au nez, méfiez-vous de la puissance alcoolique de ce beau bébé. Plus de 70%, ça commence à faire, ne mettez pas le nez dedans trop vite donc. En revanche, il en cache des choses sous son apparence ultra-puissante, à commencer par de la gourmandise, qui se caractérise par le chocolat, l’abricot et une mélasse (réglisse) bien marquée. Il n’est pas lourd pour autant et offre même une certaine fraîcheur, entre autres apportée par une pointe d’agrume (orange) et une touche d’herbes aromatiques (thym). N’hésitez pas à le laisser reposer un moment dans le verre avant de débuter la dégustation.

En bouche, une petite quantité suffit, tant il est expressif et explosif (et aussi pour ne pas enflammer votre bouche). Le chocolat, la mélasse, un certain boisé et, un peu en retrait, l’abricot (même bien en retrait) forment son profil gustatif. Il présente une légère douceur, pas désagréable mais surprenante.

La finale est longue, sur des notes de bois, de cacao et de mélasse. Là encore la fraîcheur n’est pas absente, bien que discrète. Une légère amertume – qui semble liée à la mélasse – se fait sentir. Après plusieurs minutes, c’est vraiment cette mélasse réglissée qui demeure.

Eh beh, pas pour les fillettes ce rhum, de par sa puissance (même s'il faut bien reconnaitre qu'il passe étonnamment bien pour ce degré), bien sûr, mais aussi de par ses arômes très marqués de mélasse (surtout), de cacao et de bois.
Un peu d’eau permettra « d’arrondir les angles » et de lisser un peu les notes les plus marquées en liant l’ensemble.


Et voilà, c'est après la dégustations de ces rhums issus de trois grandes nations rumesques, que s'achève de tour d'horizon des nouveautés de chez l'Esprit Whisky& Rhum. Les quatre full proof (le réduit moins) ont chacun des qualités et un intérêt certain, mais aussi des profils marqués, qui ne plairont pas à tout le monde.
Ma préférence va sans doute au Worthy Park (il ne faut pas chercher LA Jamaïque) et au Diamond (il faut aimer la réglisse - de manière intéressante, je déteste la réglisse en tant que telle mais j'aime beaucoup dans le rhum).


J'espère que vous avez vous aussi apprécié le voyage !



Retrouvez la première partie ici : Les dégustations : L'Esprit Rhum, nouveautés 2016 - partie 1



Mon Rhum Live 2016 - partie 1

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Les dates du Whisky Live à Paris cette année ne sont pas bien tombées ; j'avais un week-end avec des amis en Bourgogne, week-end qui a été loin d'être de tout repos.
Du coup, je fais une croix sur le samedi et pense y passer environ deux heures le dimanche, avant de pouvoir y passer plus de temps le lundi.
Ça, c'est mon plan. Pas franchement étoffé comme plan mais c'est tout ce que j'ai.

C'est dans un triste état de fatigue très avancée, que j'arrive donc dimanche à la Cité de la Mode et du Design dans le 13ème arrondissement de Paris, là où tout va se passer.
Je retrouve mon camarade de crime à l'intérieur et direction l'espace rhums, qui fait plus ou moins la même taille que l'année passée et on y retrouve les mêmes acteurs.
Je n'ai qu'un billet découverte, donc pas d'espace VIP ou de bar collector pour moi cette année (je me suis rattrapé le lundi, rassurez-vous, puisque l'espace réservé aux acheteurs de billets à plus de 100€ sur le w-e, est ouvert à tout le monde lors de la journée réservée aux professionnels).

Et là comme d'hab, on se pose la question : "On commence par quoi ?". Bien qu'il soit tentant de tester les nouveaux Caronis de Velier, cela ne semble pas être le plus avisé d'un point de vue survie des papilles.
On ml'a donne, que je ne sais pas quoi faire avec :x
Et c'est là qu'on tombe sur un rhum inconnu au bataillon, à consonance hispanique. Bon, ça n'augure pas grand-chose de bon, vous connaissez mes goûts, mais ça se tente. Ah ben non en fait, ça ne se tente pas vraiment, ce rhum cubain, qui répond au nom de Pacto Navio, ne présente à peu près aucun intérêt. Voilà vraisemblablement un rhum de plus distillé à très haut degré d'alcool auquel des arômes ont été rajoutés.
Bref, comment bien commencer mon expérience Whisky Live...

Je me dirige ensuite vers le stand Plantation, afin de rester sur des bouteilles à faible degré d'alcool. Mais voilà, c'était sans compter sur une nouveauté de la maison Ferrand : la gamme Extrême. Il s'agit en fait de single casks brut de fûts. Ma première réaction a été : "Voilà une bonne chose que Plantation se mette à faire ça en plus de leur gamme habituelle."
Cela s'est-il vérifié à la dégustation ? Eh bien plutôt, je dois dire. Ils n'ont pour l'instant que deux références (pas encore commercialisées) : un Barbade et un Sainte Lucie.
Le premier est un Foursquare, et comme tous les autres Foursquare brut de fûts de que j'ai pu goûter, c'est bon. Ils se ressemblent sensiblement les uns les autres et sont donc tous agréables, sans être révolutionnaires. Nous avons donc de la vanille, de la coco, du tabac, du bois et un côté grillé ; ça fonctionne bien.

Le Sainte Lucie est lui plus atypique et je n'aurais jamais pensé à cette île à l'aveugle. Le nez est sur des notes empyreumatiques à tendance fumée. La bouche, sèche, reste sur cette même impression mais une certaine gourmandise apparait sur la finale où la vanille vient troubler son profil assez monolithique. Intéressant car atypique mais ce n'est pas trop mon truc, je trouve qu'il lui manque quelque chose.

Après une intéressante conversation avec Alexandre Gabriel sur la transparence dans les spiritueux, nos pas nous mènent vers nos Antilles Françaises.


Ici version verte : brut de colonne 
C'est en Martinique que nous nous arrêtons, chez Neisson, petite distillerie dont il n'est plus nécessaire de faire l'éloge (Même si ce n'est pas si simple ; pour moi les blancs et les très (très) vieux et/ou les millésimes valent le coup, mais leur gamme de vieux "basique" je n'accroche pas du tout).

Nouveauté cette année, le premier blanc agricole bio ! Il n'y a pour l'instant que très peu de bouteilles, étant donné que les parcelles ayant reçues le label bio sont encore bien petites. Ils ont la volonté d'augmenter la surface dédiée à la culture de canne bio mais cela demande beaucoup de temps et pas mal d'argent.
Bref, ce tout nouveau rhum blanc est pour l'instant disponible en deux versions, à 66% et à 55%.
Seule la version brut de colonne étant disponible, nous demander à la goûter.
Quel nez ! La canne dans toute sa richesse. Des arômes terreux, légèrement huileux, végétaux et une légère acidité viennent complimenter cette canne fraîche. Vraiment magnifique. A noter que mon frère lui a trouvé un franc côté "légume vert bouilli", du genre épinard (non il n'était pas bourré, en tout cas pas encore :p).
Malheureusement, la suite de la dégustation n'est pas au niveau (il faut dire qu'il n'est pas aisé de rester aussi haut). L'alcool est incroyablement bien intégré mais ce rhum se fait moins expressif en bouche et sur la finale, qui n'en est pas moins très longue.

J'ai alors eu comme une soudaine envie d'aller déguster l'Intense de Karukera (le stand étant tout proche), afin de comparer ces deux rhums blancs pur jus. Eh bien là où le nez est clairement un cran en dessous, la bouche est en revanche plus explosive. Il est aussi un peu plus simple que le Neisson.
Conclusion : oui ce sont deux grands rhums blancs mais aucun des deux n'est parfait et vous devrez y goûter pour trouver votre préféré.

Comme nous étions sur le stand Karukera, il était tout naturel de déguster leurs deux nouveautés : un millésime 2008 et un 2009.
Ce 2008 a connu un double vieillissement, d'abord dans des fûts neufs, de manière assez courte (je ne saurais dire combien de temps exactement), ce qui va apporter des tannins. C'est ensuite qu'il sera mis en fût de Cognac pour la plus grande partie de son vieillissement.
Au nez, il est délicat sur l'amande et la réglisse. En bouche la texture est veloutée et il est assez fin ; on y trouve à nouveau de la réglisse mais aussi du sucre roux. La finale est longue et apporte un côté torréfié et fumé. Pas mal ce rhum ma foi.

Du nouveau chez Karukera
Le 2009 (Select Casks) est un assemblage de 13 fûts (tous ayant contenu du cognac au préalable). A noté qu'il sera disponible à 45% alors que la bouteille présentée au salon était, elle, à 55%.
Au nez, nous avons bien un rhum pur jus, sur les fruits à coque, les épices douces, le noyau de cerise et le bois. Il est bien équilibré même si l'alcool se sent. En bouche malheureusement, je l'ai trouvé trop sur l'alcool justement, alors que la finale est longue et dominée par le bois.
Moi qui suit normalement nettement en faveur des versions brut de fût, j'ai été intéressé de voir que ce rhum gagnerait sans doute à être réduit à 45%.


Voilà les belles !
Et c'est alors que, la journée approchant de la fin, nous sommes allés voir Velier et ces nouveaux caronis dont tout le monde parle.
Le "ciao" obligatoire à Daniele et c'est parti.
La version réduite à 57.18% pour commencer - à noter que ce degré d'alcool correspond au degré traditionnel des navy rums qui étaient emportés sur les bateaux de la marine britannique, en deçà duquel la poudre à canon qui en aurait été imbibée n'aurait plus été inflammable.
Un nez très gourmand qui offre des arômes de vanille, de fruits à coque (noix et amande), ainsi que du caramel et une discrète, très discrète empreinte caroni.
Et là je me retrouve comme un benêt puisque je n'ai pas écrit de commentaire sur le bouche dans mes notes :x Mais on va faire comme si de rien n'était et continuer.
La finale, elle, est un tantinet plus caroni mais toujours gourmande avec ses notes de vanille et de sucre roux.

La version full proof - à 70.1% tout de même - sera le prochain rhum sur la liste et le dernier pour cette journée.
On y retrouve la même gourmandise au nez, mais elle est ici encore exacerbée : une pâte à gâteau à la vanille et aux éclats de fruits à coque... Un régal pour les narines (à condition de ne pas enfourner le nez dans le verre). Ce que l'on a en plus du réduit, ce sont de discrètes notes torréfiées et de tabac. Très très agréable et délectable.
La bouche se fait plus Caroni que le nez ou que la bouche de la version à 57% (d'après ce que j'ai écrit, mais comme je n'ai rien écrit pour la bouche de ce dernier il ne me reste plus qu'à me faire auto-confiance, on n'est pas dans la panade... ^^).
La finale, est bien entendu interminable et associe typicité caronienne et gourmandise avec surtout la vanille, qui contrairement à d'autres caronis, est ici loin d'être écœurante.


C'est là que je m'arrête pour cette première partie. Restera tous les rhums des 60 ans de la Maison du Whisky plus quelques autres. Et ça en fait un paquet...


Mon Rhum Live 2016 - partie 2

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Nous avoilà donc à la seconde partie, la seconde journée et la seconde série de dégustations de ce Whisky Live 2016 à Paris.

Elle s'est pour ainsi dire exclusivement passée dans la partie VIP (pas de VIP le lundi donc ouverte à tous). C'est là qu'étaient disponibles les rhums (et autres joyeusetés à haut degré d'alcool) embouteillés pour les 60 ans de la Maison du Whisky ; et il y en avait un paquet. Trop pour pouvoir prendre des notes exhaustives et détaillées pour chacune de ces bouteilles. Je vais donc être très rapide sur certaines et un peu moins sur d'autres. La manière dont j'ai fonctionné ici était plus au coup de cœur et moins à l'analyse.
Aller, on s'y jette (et on s'en jette un petit par la même occasion).

Commençons par cette gamme, qui a fait soulever plus d'un sourcil de curieux : Transcontinental Rum Line. Sur le papier, pas mal du tout : du brut de fût à petit tirage sur des distilleries connues. A noter qu'elle se compose de six rhums mais que le Diamond avait disparu dans d'atroces souffrances la veille.
Nous suivons l'ordre de dégustation conseillé par la personne de l'autre côté du comptoir et débutons donc par le Panama 2010. Et ne passons pas trop de temps dessus, je ne lui ai rien trouvé d'intéressant, si ce n'est peut-être son côté fumé sur la finale. Voilà, voilà...

Second arrêt de cette croisière rhumesque, la Jamaïque, mais une Jamaïque à tendance gourmande (surtout au nez) et par trop typée, avec le Worthy Park 2006. La poire et la banane sont assez impressionnantes au nez. En bouche, il est plus sec que l'on pouvait s'y attendre et l'alcool est assez présent. La finale est à dominante empyreumatique et je lui ai trouvé une touche... fromagère, ben ouais. Pas mal ce rhum.

On part ensuite en Guyane Anglaise et donc dans la région du Demerara, avec cet Uitvlugt 1998. Je n'aurais pas du tout reconnu de quoi il s'agissait à l'aveugle. Empyreumatique et végétale et une finale sur un brûlé assez sympa. Ouais bon, ne casse pas trois pates à un canard.

Et hop, retour en Jamaïque mais cette fois-ci chez Hampden, avec ce millésime 2000. Un nez très lacté et très Hampden. En bouche, lui aussi est végétal et légèrement piquant. La finale est très longue sur des notes grillées en plus des autres arômes. Il se défend, surtout son nez.

Dernier arrêt à la Barbade pour un... Foursquare 2006. Et oui, encore un. Il ne déroge pas à la règle : c'est bon sur les arômes habituels, cependant il m'a donné l'impression d'avoir un alcool un peu trop présent en bouche.

Au final, une série qui ne m'aura pas conquis dans son intégralité.


Deux embouteillages de chez Berry's ensuite avec un Monymusk (Jamaïque) et un Demerara (Guyana), sans plus de précision sur l'alambic utilisé.
Je passe rapidement dessus car ni l'un, ni l'autre ne m'ont emballés. Ils ne sont pas mauvais mais ne proposent rien de nouveau et je ne leur ai pas trouvé une réelle identité.


Un petit passage en Haïti, car même s'il n'y avait pas de nouveau batch de clairin, un nouveau clairin était disponible : un blend des trois (Sajous, Vaval et Casimir), réduit à 45%. Franchement je n'en attendais pas grand-chose étant donné que pour moi chacun de ces "rhums" d'Haïti a sa propre identité, je me suis demandé "pourquoi les gâcher en les mélangeant ?". Eh bien, cela a été une agréable surprise. Nous avons des marqueurs inimitables des clairins et on se prend même à chercher (voire à trouver ^^), l'influence de l'un et de l'autre... Pas mal !


Deux Rum Nation "Small Batch" de Guyana : un Enmore et un Diamond.
Le Enmore ne m'a pas plu avec son manque de chaleur et de gourmandise (typique vieillissement continental, dans ce qu'il n'a pas de meilleur).
Le Diamond, en revanche a deux visages : un nez gourmand sur le caramel, le bois, la réglisse et un léger tabac et une bouche très différente sur des notes fumées. Intéressant.


Petite escapade chez les agricoles pour continuer, avec Neisson, Bally et Bielle.


Neisson, d'abord, avec deux 2007, l'un embouteillé avec la Maison du Whisky et l'autre avec Velier (et une différence de 0.1%). Ils sont bons, mais je n'ai pas eu de coup de cœur, comme par exemple sur le 2004 de l'année dernière. Un tout petit mot quand même ; le LMDW est assez porté sur la noix et m'a fait penser (en moins bien) au Single Cask 2004 japonais. Le Velier est plus expressif mais sans être meilleur. Au suivant.


Et le suivant c'est un rhum qui avait déjà fait couler pas mal d'encre avant d'être dégusté. Un Bally 1998 brut de fût - le premier brut de fût de la maison martiniquaise. Ajoutez à cela que c'est un millésime 1998 - année dite exceptionnelle dans la région - et vous avez un buzz.
Le nez m'a vraiment beaucoup plu, un très beau nez d'agricole sur les épices, le tabac et les fruits à coque. Malheureusement j'ai trouvé la bouche et la finale en dessous avec un peu d'astringence et un boisé trop marqué. Dommage, le début promettait tant...


Le Bielle enfin. Je ne dirais que ceci : j'aurais cru à un Libération à l'aveugle. Et ça, ça veut dire beaucoup et en bien ! :)


Pas le temps de dire "ouf" que l'on repart avec un autre embouteilleur indépendant : Silver Seal.
Là aussi, deux rhums. Un Uitvlugt d'abord. Encore un qui ne m'a pas fait vibrer ; là aussi rien de nouveau ou d'intéressant. Un Hampden ensuite, bien typé, avec son lot de fruits pourris, de touche acide, de tabac et de solvant. Malheureusement, il manque de gourmandise à mon goût, ce qui m'empêche de l'apprécier pleinement.
Ce qui n'est pas le cas du Hampden de chez Habitation Velier (l'officiel, pas celui pour les 60 ans de LMDW, que je n'ai pas goûté), qui est tout simplement une bombe et peut-être même le meilleur jamaïcain que j'ai pu déguster ! Intense, gourmand, extrême, long, complexe... Une tuerie.


Une des dernières étapes se passe à la Réunion, avec la distillerie Savanna et deux nouveautés, les deux ayant subi une très longue fermentation puisqu'il s'agit de rhums grand arôme.
Le blanc est un grand arôme brut de fût à 57% dans la série des Lontan. Comme on peut s'y attendre le nez est extrêmement expressif sur des arômes de pomme, de caramel brûlé et un côté épicé/médicinal. Pas vraiment gourmand mais très intéressant de par son intensité. Cette gourmandise va venir ensuite en bouche de manière très agréable.
La "vraie" nouveauté est le vieux, qui est le premier de la série HERR (High Ester Rum Reunion), un brut de fût, qui a été conçu de manière à être le plus "extravagant" possible. Je ne me suis pas encore renseigné sur les détails de production, mais de ce que j'en sais, c'est une sorte de "très grand arôme" (terme qu'il va falloir que je pense à déposer :p).
Ce truc est juste un ovni ! Des arômes hyper intenses et pour ainsi dire jamais rencontrés, de cette manière, auparavant. Ce qui m'a le plus frappé, c'est la fraise et la cerise, qui ne m'avaient jamais sautées au nez de cette manière. Il y a beaucoup d'autres choses là-dedans et le résultat est unique et la longueur hors du commun (mieux vaut finir une dégustation par cette chose ^^). Il n'a pas fait l'unanimité mais n'a laissé personne indifférent. Personnellement ce n'est pas mon truc.


Pour finir (ou presque), allons en Thaïlande avec le rhum blanc pur jus que vous connaissez déjà, le Chalong Bay. Je l'aime bien ce rhum Thaï, très jus de canne mais avec beaucoup de douceur. Il y a de la nouveauté chez eux aussi avec trois rhums infusés. Cette infusion se fait lors de la distillation avec les vapeurs des herbes et épices (locales) en question. J'ai fait l'impasse sur la cannelle (je n'aime pas ça) mais ai goûté le basilic thaï et la citronnelle, deux herbes aromatiques que j'aime beaucoup.
Le citronnelle est très marqué par cette herbe, voire trop. Elle domine clairement le rhum. Le goût est cependant bien franc et pas déplaisant, sans doute plus pour cocktails selon moi.
Celui au basilic thaï en revanche est super bien mesuré et offre la fraîcheur et le goût anisé de cette herbe sans masquer le rhum, que ce soit au nez ou en bouche ; la finale est même dominée par le rhum. Une curiosité réussie selon moi.


C'est en fini des rhums mais je ne pouvais fermer ce nouveau chapitre Whisky Live sans vous parler d'un whisky qui m'a marqué, et je n'étais pas le seul, loin de là !
La dernière destination sera donc le Japon avec la maison Nikka. Plus précisément un Single cask Coffey Grain brut de fût de 1995. C'est bien simple, tous les gens qui y ont goûté (et il y avait de sacrés palais) ont cru qu'il s'agissait d'un rhum. Mais attention un rhum qui serait dominé par une noix de coco super gourmande et complétée par un boisé léger et des notes discrètes de tabac (ça peut faire penser à des rhums de Belize voire de la Barbade). Cette noix de coco a conquis tous les dégustateurs. Une très belle découverte !



Cette fois-ci s'en est fini, j'espère que vous aurez apprécié le voyage en ma compagnie :)



Retrouvez la première partie ici-même.

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