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Channel: Les rhums de l'homme à la poussette
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Les dégustations : Caroni dans tous ses états - Partie 1

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Chers lecteurs, bonsoir.


Pour la première fois depuis la création de ce blog, je vais me frotter à un compte rendu de dégustation(s). Mais comme j'aime bien ne pas faire les choses comme tout le monde, ce n'est pas une bouteille dont je vais parler mais cinq et avec un idée derrière la tête : me faire une idée plus précise et à la fois plus large des Caroni.

Ce ne sera pas la première fois que je vous parle de cette distillerie mythique de Trinidad, et je ne vous en ai pas toujours parlé en bien, je dois l'avouer. Mythique car produisant un type de rhum comme nulle part ailleurs et parce qu'elle a fermé il y a plusieurs années. En effet l'Etat décida de mettre fin à la culture de la canne à sucre en 2001, ce qui sonna le glas des activités rhumières. Autant dire que ce rhum est amené à disparaître plutôt tôt que tard ; il était donc grand temps que je m'y penche.

Il y a surtout deux embouteilleurs indépendants qui ont, au travers des années, mis ces rhums à l'honneur : Bristol Classic et Velier, chacun avec une approche différente. En effet, l'embouteilleur italien a voulu au maximum préserver la nature, l'essence et la singularité de Caroni en sortant des versions brut de fût ou réduites entre 52° et 55°. L'embouteilleur britannique, lui, présentant des versions réduites, certains diront édulcorées.

Il faut ajouter à ces deux maisons, tout un tas d'autres marques plus confidentielles, qui ont pu, d'une manière ou d'une autre, mettre la main sur un stock du précieux liquide et sortir leurs propres bouteilles.


Photo de famille
Caroni (quelle que soit la bouteille) se démarque dans le monde du rhum. Il développe des arômes qui lui sont propres ; on entend souvent : goudron, caoutchouc... Mais est-ce le cas de tous les rhums issus de cette distillerie ? Certains sont-ils moins abruptes et monolithiques que d'autres ? La gourmandise et la douceur sont-elles possibles dans ce monde de brutes ? D'autres saveurs peuvent-elles survivre à cet univers d'hydrocarbures ?
C'est pour répondre à toutes ces questions, et quelques autres, que j'ai décidé de déguster et comparer, par la force des choses, les cinq différents Caroni en ma possession.

Mais pourquoi ai-je eu... la patience, pourquoi ai-je persisté à vouloir découvrir ces rhums si particuliers alors que ma première expérience ne fut pas encourageante ? Tout simplement parce que c'est Caroni. Alors oui, ça ne vous éclaire pas tellement mais personnellement, l'idée, l'image d'une distillerie abandonnée (et pleine de fûts !), mangée par les hautes herbes, protégée par une simple grille et gardée par une vieille dame seule, eh bien, ça fait plus que juste titiller ma curiosité.
Ajoutez à ça les louanges dont ces rhums font l'objet et voilà qui justifie un minimum de persévérance !




Ma toute première
Trêve de blabla, et passons à la première bouteille, le Caroni 18 ans (distillé en 1994 et embouteillé en 2012) de Velier réduit à 55%. Si je précise ces différentes dates en plus son âge c'est pour vraiment identifier de quel rhum il s'agit (certes il y a la photo à côté mais bon :P), parce que, eh bien, chez Velier, c'est un beau bordel, il y a tellement de millésimes, de versions réduites ou non, d'âges, qu'il est très difficile de s'y retrouver ; personnellement j'ai abandonné tout espoir d'y voir clair.

C'est précisément mon premier Caroni, que j'avais acheté fin 2013 pour... et bien pour en avoir un dans ma collection. Celui-là même qui m'a rendu dubitatif quant à ces rhums pourtant si réputés. Vous comprendrez donc aisément que, bien qu'ouverte en fin d'année dernière, elle soit loin d'être vide.
Plus que simplement pour "avoir un Caroni à la maison", il m'a permis de bluffer quelques amis lors de dégustations.

Au nez, il présente les arômes représentatifs de son origine : caoutchouc (pneu), bitume, ainsi que cuir et tabac (cigare). Jusque-là rien de surprenant (pour quelqu'un qui connait déjà Caroni bien sûr).
En bouche cependant, voilà quelque chose de plus étonnant : de la rose et pas qu'un peu ! Alors évidemment, des roses qui seraient prises dans du goudron tant les deux saveurs, que l'on pourrait penser opposées, forment une alliance pas si contre nature que ça. Le souci c'est qu'il ne m'offre pas tellement plus en bouche, il a même tendance à saturer le palais. Pas de souci niveau alcool, les papilles sont tellement obnubilées par ces goûts extrêmes que les 55° passent tout seul.
Le finish est long (tellement long et marquant que le lendemain matin vous aurez l'impression d'en avoir siroté toute la nuit), on y retrouve la rose mais aussi le bois, pas si présent que ça en bouche, et l'olive noire.
Au final, une créature imposante, pour ne pas dire monolithique et pas très orientée plaisir.




Vu, acheté !
Passons ensuite au Caroni d'un embouteilleur bien moins connu (je n'en avais jamais entendu parler avant de voir et d'acheter cette bouteille), celui de Barangai Rum, de 1997, réduit, lui, à 52%.

Notons ici en passant que Luca Gargano, spécialiste en la matière, explique qu'un Caroni réduit en deçà des 52% perd de sa typicité et en serait gâché.

J'ai mis la main sur celui-ci lors de mes escapades italiennes (dont je vous ai déjà parlé en détails dans d'autres articles) à l'enoteca Arte del Bere à Lazise en août dernier. Ce fut un achat à l'aveugle, chose que je fais très rarement, mais qui me permis non seulement d'ajouter un Caroni à ma collection mais aussi de "remercier" le très sympathique Luca (un autre :P), maître des lieux.

Et que donne-t-il en dégustation ?
Au nez il n'est pas aussi massif que le précédent. On y retrouve cette "trame" Caroni mais avec un accent plus marqué sur le cuir et le bois. Quelques touches de vanille viennent adoucir l'ensemble et l'alcool se fait très discret ; cela laisse présager quelque chose d'assez "doux" en bouche.
Voyons voir si cela se confirme. Eh bien non ! C'est sec et énergique, l'alcool est bien plus présent qu'au nez. C'est boisé, et tannique mais sans être désagréable pour autant. Malheureusement il reste un peu fermé comme s'il ne s'exprimait pas au maximum de ses capacités. La très discrète salinité lui amène un petit quelque chose en plus et est complété par des notes fumées.

La finale - qui pourrait être plus longue - est à nouveau très cuir, qui sera définitivement le marqueur principal de ce rhum ; l'olive vient s'y mêler et enfin les fleurs blanches viennent parfaire ce triptyque sensoriel.



To be continued...



Les dégustations : Caroni dans tous ses états - Partie 2

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Et voici donc la suite de ma (re)découverte de Caroni :


La "petite" dernière
La troisième, à l'instar du premier vient également d'un grand embouteilleur : Rum Nation (n'hésitez pas à aller jeter un œil à cet article - en anglais - très complet sur Rum Nation : http://thelonecaner.com/rum-nation-the-company/). Cette société italienne offre depuis de nombreuses années énormément de rhums de toutes origines (Jamaïque, Guyana, Martinique, Panama, Barbades et bien d'autres). Cette année encore, Rum Nation a ajouté quelques références à son catalogue ; un rhum blanc jamaïcain très spécial et très impressionnant mais aussi un Caroni (à 55%) et c'est celui qui nous intéresse aujourd'hui.
Il m'a été offert pour mon anniversaire en octobre (merci les amis ! :)). J'avais pu le goûter rapidement au Whisky Live et il m'avait laissé une impression positive. Une ambiance plus feutrée, des papilles vierges et du temps allaient-ils confirmer ?

Le nez, tout d'abord, est atypique de Caroni : il est gourmand ! Les fruits secs dominent, avec la noix et l'amande en tête de peloton. Des notes torréfiées apparaissent également ; vraiment très agréable.
Que ce soit au nez ou en bouche, le côté Caroni est présent mais se fait discret, il n'est là qu'en filigrane. La bouche justement, ce rhum confirme son nez : il est gourmand, même un peu sucré ! Mais loin d'être écœurant, en fait l'équilibre se créé entre cette gourmandise et les saveurs plus classiques de ces rhums de Trinidad, ça fonctionne plutôt pas mal ! Ajoutez à ça la présence de poudre à canon pour réveiller l'ensemble et vous avez un cocktail gagnant.
Le finish ne va pas sans sa touche d'olive mais olive qui aurait mariné des jours dans de la vanille. En fait, soyons francs, ce serait plutôt une gousse de vanille avec un léger arrière-goût d'olive. C'est ce que je reprocherais à ce rhum, la finale est trop sur la vanille, qui l'emporte sur tout le reste.
Conclusion : un rhum qui fait une belle entrée, un vrai plaisir en bouche mais qui malheureusement rate un peu sa sortie. N'oublions pas qu'il est à moins de 60€ tout de même !



Le Caroni agricole - ou pas
Le quatrième de notre liste nous vient d'un embouteilleur britannique de whisky. Beaucoup de ces derniers se frottent au rhum et ont quelques bouteilles dans leur catalogue. A.D. Rattray - puisque c'est de lui qu'il s'agit - est pour ainsi dire inconnu dans le monde du rhum.
J'ai découvert cette bouteille par hasard sur un site néerlandais au hasard de mes pérégrinations sur internet à la recherche de perles rares. Le prix assez attractif pour un rhum si vieux (16 ans) en version brut de fût (61.70%) et mon envie d'en savoir plus sur ces ovnis ont eu vite fait de me convaincre.

Le nez ici est un peu moins expressif et plus sur l'alcool. Cependant après un peu de temps, on y décèle deux éléments (en plus des classiques Caroni) : le bois tout d'abord, bien présent, mais surtout un arôme végétal, qui - ne me lapidez pas - a un petit quelque chose de rhum agricole ; oui je sais, voilà qui est surprenant mais je n'en démordrai pas.
En bouche, le fût est toujours là, mais viennent s'y mêler le tabac et des épices, avec principalement de la cannelle mais aussi un léger côté poivré pas désagréable. Vient se glisser une certaine douceur, le sucre brun est passé par-là. Et pour compléter ce profile intéressant, une petite touche mentholée se révèle.
Le finish est lourd et nous offre des arômes de boite à cigare (cuir et tabac). Une fois de plus le boisé, qui nous aura suivi tout au long de la dégustation, est toujours là, mais avec, une fois encore, un je ne sais quoi que l'on trouve sur certains vieux agricoles. Et de manière très fugace : l'orange. Moi, ça me plait, c'est bon quoi :)



Une mine de saveurs !
Pour boucler la boucle, le cinquième et dernier des Caroni du jour est un autre Velier, celui-ci de 17 ans, ayant été distillé en 1994 et mis en bouteille en 2011 (vieilli à Trinidad jusqu'en 2008 puis en Guyane anglaise pour les trois dernières années). Il s'agit ici de la version réduite à 52%. Une fois de plus un achat sur internet, cette bouteille ne se trouvant plus que sur internet de toute manière...

Le nez ne trompe pas : Caroni (le contraire eut été étonnant), mais... Oui il y a un "mais", il y a tellement plus là-dedans ! Au fur et à mesure de la dégustation, un nombre impressionnant de références olfactives émergent. Bois ? Oui (normal). Caoutchouc ? Oui (classique). Caramel ? Oui (ah tiens...). Café ? Oui (pourquoi pas). Praliné noisette ? Oui (heu, t'es sûr ?). Thym ? Oui (bon là tu te moques de nous !).
Pour ne rien vous cacher j'ai été très impressionné par ce nez, qui n'a cessé de changer et d'évoluer. Je ne suis normalement pas très doué pour identifier les arômes mais ce rhum-là a boosté mon égo :D
En bouche, c'est moins excentrique. L'attaque est sèche et le boisé est bien présent. L'alcool est très bien intégré et il y a du fruit (je ne pourrai pas vous dire lesquels - vous voyez, je ne suis pas si bon ^^).
Le finish est long mais est loin de saturer les papilles, il est presque doux pour un Caroni. Le bois est encore là et vient se distinguer un léger goût de rose (tiens donc !).
Bref, cette bouteille m'a réconcilié avec les Caroni de chez Velier et me donne vraiment envie d'en essayer d'autres - surtout les vieilles ! Il y en a tellement ! Par contre, une fois de plus, c'est un budget, ces bouteilles étant rares et pas toujours faciles à trouver.



Et voilà comment s'achève mon exploration de Trinidad !


J'espère que cet article vous aura plu étant donné le temps qu'il m'a fallu pour l'écrire (et pour déguster) ;)


Les dégustations : Caroni dans tous ses états - Partie gratuite

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Suite à mes dégustations de Caroni des semaines passées, un collègue amateur de spiritueux m'a donné deux échantillons mystères afin que je puisse étoffer mon expérience dans ces rhums de Trinidad si particuliers (merci JC ! :)).
La quantité étant très réduite (entre 1cl et 2cl), je ne pourrai faire qu'une dégustation, va falloir être concentré !

Il est toujours préférable de pouvoir revenir sur un rhum afin de couvrir le plus de caractéristiques possibles de ce dernier, et si possible à quelques jours (et même semaines d'intervalle) mais je ne vais pas me plaindre :D

A priori je me suis dit qu'il devait s'agir d'un vieil embouteillage de chez Velier et d'un Bristol Classic, cela va-t-il se vérifier ?
Mes attentes étaient donc assez hautes puisque, d'un part les vieux Caroni de Velier sont légendaires et d'autre part, les Bristol (surtout les premières versions) sont pour le moins réputés.
J'avais, en outre, pu goûter au dernier Rhum Fest à Paris un Caroni - récent - de cet embouteilleur britannique et avait été plutôt séduit (gardons à l'esprit que mes goûts varient et évoluent assez vite et qu'à l'époque je connaissais peu les rhums issus de
cette distillerie et qu'ils ne me plaisaient pas trop).

Trêve de bla bla, passons dans le vif du sujet !



Et de un !
Échantillon numéro 1 :
La première chose qui se distingue est le voile de goudron qui fait comme surnager au dessus des autres arômes. Une fois cette première couche passée, ce rhum nous révèle beaucoup d'autres choses.
Des éléments "classiques" tout d'abord, avec le boisé et la vanille. L'alcool est très discret, à n'en pas douter une version réduite entre 40° et 45° à vue de nez (haha).
Sont également présents des arômes très séduisants de fruits (pomme et poire). Pour finir il y a comme une impression de fruits secs qui essaye de se frayer un chemin vers votre base de données sensorielle. Bref, un nez agréable et prometteur. Passons à l'étape suivante.

Première impression en bouche : un gros manque de texture, comme si c'était de l'eau et ça c'est décevant. Ce qui accentue ce sentiment c'est l'absence d'alcool. Enfin je me doute bien qu'il y en a de l'alcool mais il se fait discret à l'extrême. Ces deux éléments conjugués rendent l'attaque en bouche très faible.
Heureusement il se passe alors quelque chose qui redonne de l'intérêt à ce rhum : une association empyreumatique et médicinale qui envahit la bouche et s'y attarde plusieurs secondes. La fumée de cette (petite) explosion se dissipe et laisse apparaître des notes de violette.

Le finish quant à lui est assez court et donne vraiment l'impression de laisser la dégustation retomber. On revient sur le goudron que nous avions au tout début. Ajoutez-y un léger mélange de cuir et de tabac et voilà, nous avons fait le tour.


En conclusion, un produit en dents de scie, avec du bon et du moins bon et une impression mitigée.



Et de deux !
Échantillon numéro 2 :
Encore une fois, on ne peut pas se tromper, nous sommes face à un Caroni. Ce nez dominé par le caoutchouc, le tabac et, dans une moins mesure, l'olive ne laissent pas place au doute.
Là aussi nous sommes sur une version réduite sous les 46°, aucun doute (malheureusement).
Ce nez, sans être inintéressant, ne vaut pas celui du premier.

La bouche est d'emblée un peu plus puissante et nous offre un peu plus de texture, ce qui est clairement appréciable.
Puis, à nouveau, ce côté empyreumatique/médicinal super sympa et encore plus envahissant que sur le rhum précédent. Là je pense tout de suite que ces deux rhums se ressemblent. Même embouteillage voire même rhum avec une version réduite à 40° et l'autre à 46° ou quelque chose dans ce style. La conclusion florale est là pour confirmer cette impression (même si ce n'est pas de la violette).

La finale se distingue là aussi par les arômes si typiques de Caroni, auxquels il faut ajouter ces notes fleuries qui persistent ainsi qu'un léger côté mentholé.


Ce second échantillon mystère est moins dans les extrêmes que le précédent. Il n'a pas le nez agréable du premier mais n'a pas non plus ses lacunes en bouche, avec un peu plus de puissance apparente.




Au final, aucun des deux n'est vraiment à mon goût et je leur préférerais d'autres Caronis, parmi ceux présentés dans mes articles précédents. Je dois ajouter tout de même, que je venais de sortir d'un rhume (oui avec un "e" celui-ci ;)) lors de cette dégustation et qu'il n'est pas impossible que cela ait impacté mes impressions du moment...




En tout cas, moi qui, il y a encore quelques mois, me faisait une idée très linéaire et homogène de ces rhums, cette dégustation "à l'aveugle" prouve une fois de plus qu'il n'en est rien. Certains nouveaux embouteillages à sortir chez Velier me font déjà de l’œil (sans parler des très anciens !).

Les futurs (dégustés ici au Whisky Live)

Les dégustations : Caroni dans tous ses états - Partie gratuite, la soluce !

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Bonsoir amis lecteurs, amateurs de rhums et, j'en suis sûr, des plaisirs de la vie en général.

Il est temps de vous dévoiler quels étaient les Caronis que j'ai pu déguster la semaine dernière.


Il n'y avait non pas un, mais bien deux Bristol Classic, de millésimes différents. Félicitations à Jonathan, qui a trouvé de quoi il s'agissait (même si j'ai appris, que ce n'est autre que lui qui avait fourni mon fournisseur, lui donnant un avantage certain ;))


Avant de vous montrer les bouteilles, dont j'ai trouvé les photos sur le site The Ultimate Rum Guide, je dois vous dire quelque chose de "marrant" : mon fournisseur en question ne se rappelle pas quel rhum il a mis dans quel échantillon. Autrement dit, je ne sais pas lequel j'ai bu en premier et lequel j'ai bu en second... C'est ballot...



Il y en a eu d'autres après.
Nous avons donc le Bristol Classic 1989 et le Bristol Classic 1974 !

Je dois avoir été déçu en apprenant que l'un des deux était ce second millésime, j'en attendais beaucoup plus au vu de l'âge de la bête (et son prix !). 

Il n'y en a pas eu d'autre avant.
J'imagine malgré tout qu'il s'agit du second échantillon, que j'ai trouvé supérieur au premier. En tout cas, c'est une bonne chose de faite et je sais que ces bouteilles ne seront pas de mes futurs achats ; j'ai bien trop de choses à acquérir, Caroni ou non (c'est un des avantages majeurs de la dégustation d'échantillons : savoir si la bouteille vaut le coup avant de l'acheter - ou pas).




Merci à ceux qui se sont pris au jeu sur Facebook, que ce soit sur ma page ou en message privé !



Voilà qui achève ma série d'articles sur cette distillerie de Trinidad. Peut-être y en aura-t-il d'autres lorsque j'aurai mis la main sur de nouvelles bouteilles mais ça risque de ne pas être pour tout de suite ;)


Une - autre - très sympathique soirée entre confrères

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Bonsoir à vous, les amateurs de bonnes choses ! 


Un mur qu'on aimerait avoir chez soi :)
Au début du mois j'ai eu l'occasion d'être convié à une soirée dégustation avec d'autres membres de la Confrérie de Rhum (le groupe Facebook) à la boutique d'Odéon de la Maison du Whisky.

En deux mots, la Maison du Whisky (LMDW pour les intimes) est une entreprise qui importe, distribue et vend (dans ses quelques enseignes) principalement des spiritueux.
Comme vous êtes malins, vous aurez deviné qu'ils sont spécialisés dans le whisky, bien vu ! Heureusement pour moi, ils ont à leur catalogue tout un tas d'autres spiritueux : cognac, calvados... Et bien sûr, rhum !
C'est justement cette boutique tout à côté d'Odéon à Paris, qui offre le choix le plus varié, avec au rez-de-chaussée et au sous-sol le magasin à proprement parler et un espace dégustation au premier étage. J'ai d'ailleurs hésité à appeler cet article : "La ligne 4 ou ma route du rhum - 4ème arrêt : Odéon", mais cet article porte plus sur la soirée que sur la boutique en elle-même.


Rendez-vous était donc donné juste après la fermeture du magasin pour les privilégiés du soir. L'idée : déguster des rhums de chez Velier (plus besoin que je vous présente cette honorable maison italienne ;)) ; je prends !



Deux des nouveaux demerara.
Simplement une très jolie photo !
Un petit mot tout de même pour vous dire que dans l'après-midi avait lieu une dégustation de quelques-uns de ces rhums, ouverte au public. Il y a un certain nombre de dégustations du genre à la boutique d'Odéon, renseignez-vous, ça peut valoir le coup (et il y a de tous les spiritueux, pas que du rhum).
Je n'ai pu que profiter de quelques minutes de cet évènement, juste le temps de me voir offrir un clairin Sajous sur glace, et pourquoi pas ?



Après avoir salué quelques confrères que j'avais déjà pu rencontrer lors d'autres événements, direction le premier étage, c'est là que ça va se passer.

Je vois un petit peu se qui se trouve sur la table : des clairins, des Caronis, des Demerara... Bon bon bon, ça va bien se mettre tout ça :D

Le Daniele en pleine contemplation.
Mais avant de passer à la dégustation, nous attendons notre maître de cérémonie : Daniele (prononcez à l'italienne : Daniélé).

Daniele travaille chez Velier et j'ai eu l'occasion de le rencontrer et de parler avec lui à plusieurs reprises ; quelqu'un de passionnant, qui a vécu de nombreuses expériences rhumesques et qui en connait un rayon.



Ça remplit, ça remplit... ça remplit ;) 
Bien sûr, Raoul et ses camarades de LMDW seront également là pour s'assurer que tout se passe bien (comprendre : que les verres soient toujours pleins ;)).

Je vais également profiter de la présence d'un confrère photographe pour illustrer cet article de photos d'une bien meilleure qualité que d'habitude :D (comment ça, c'est pas dur ?!). Il va y en avoir un paquet !


Merci à Cig Cigar ;)


Les trois côte à côte.
Nous ouvrons les hostilités par Haïti et un de ses clairins : le Sajous version 2013. Ces clairins sont définitivement super intéressants. Rappelons que ce sont des rhums (blancs) élaborés à partir de jus de canne (et pas de mélasse) qui offrent des arômes très intenses qui viennent principalement du temps de fermentation très long. Velier nous présente depuis l'année dernière des clairins de trois distilleries différentes : Sajous, Vaval et Casimir. Ces premiers millésimes (2012) ont des profils très différents les uns des autres (que dire de l'extrême Casimir ?!) et ma préférence allait au Vaval, que je trouvais le plus équilibré des trois, avec une très belle proposition à mi-chemin entre les caractéristiques d'un pur rhum agricole et des arômes rares et riches de fruits et de truffe, autrement dit, à la jonction du Sajous et du Casimir.

Les 2013 sont pour moi moins éloignés les uns des autres mais toujours exceptionnels de richesse aromatique.


Les bouteilles au fond sont ouvertes :D
En plus de nous parler des rhums en eux-mêmes, Daniele nous raconte Haïti et c'est captivant : un quelque chose de Paradis perdu.
Un pays épargné par beaucoup des travers de l'industrialisation et de la modernité, une nature vierge, des habitants très accueillants et des produits les plus naturels possibles.


Sur la photo de gauche, en plus des trois bouteilles sur lesquelles je vais revenir, l'ordinateur portable sur lequel Daniele nous a montré bon nombre de photos d'un de ses voyages à Haïti et surtout, bien sûr, des distilleries, ce qui nous donna une idée des conditions dans lesquelles ces rhums (clairins) sont élaborés.
On ne peut s'empêcher de faire le lien entre ces arômes végétaux et fruités et le pays dont ils sont issus, on boit un petit peu d'Haïti !


En parlant d'Haïti, Daniele nous a transporté sur place de par ses anecdotes mais il nous a aussi bien fait marrer avec ces histoires de "koko" et de "zozo" (je vous laisserai vous renseigner sur ce que c'est :p), comme en témoignent les photos suivantes :


"De ce poids-là."


"De cette taille-là."
"De cette forme-là."
  
"De cette puissance-là."

Bref.^^

Le Caroni en question (et un ptit truc)
Suite de la dégustation, nous passons aux Caronis en commençant par un rhum qui n'est composé qu'en petite partie de Caroni : le Papalin. En effet il s'agit d'un assemblage de trois rhums, l'un cubain, le second du Venezuela et le troisième, donc, de Trinidad. L'ensemble a donc trois influences différentes et est assez doux. C'est un bon rhum équilibré pour entrer dans les spiritueux de canne de qualité.

Après cette entrée en matière, nous passons au Caroni 1996 version réduite à 55°. Il est excellent, bien supérieur, selon moi, à la version 1994 de 18 ans. Son boisé est très présent mais sous différentes formes, tels que les fruits secs et c'est définitivement un des Caronis les plus agréables qu'il m'ait été donné de boire. Je devrais pouvoir mettre la main sur une version non réduite prochainement, j'ai hâte de voir ce que ça peut donner.

Je ne m'étends pas trop sur Caroni ayant consacré les quatre derniers articles de mon blog à cette distillerie. Mais en deux mots : des rhums atypiques pour amateurs avertis, qui une fois domptés peuvent offrir ces sensations uniques. Il m'aura fallu du temps mais ça y est je les ai apprivoisés et j'espère pouvoir déguster de vieilles bouteilles (surtout les Velier) !



Mon téléphone avec la photo des samples de la boutique éphémère.
Dernière étape du voyage : la Guyane Anglaise et plus précisément la région de Demerara.

Nous avons pu goûter deux des nouveaux embouteillages : Le Diamond 1999 et le blend (assemblage) Diamond and Port Mourant 1995. Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de ces rhums ; lors de ma visite à la boutique éphémère où certains de ces rhums étaient disponibles en avant premières (ils n'étaient alors pas encore mis en bouteille) et également lors du Whisky Live il y a quelques mois.

Et des cigares ;)
Confirmation de mes impressions d'alors, le Diamond 1999 n'est pas trop à mon goût, je le trouve un peu âpre, comme trop marqué par le bois.

Je lui préfère le blend, qui pour moi est mieux réussi et plus équilibré entre le distillat et l'influence du fût.

Cependant sur les quatre sortis à la rentrée, ce sont les deux autres (pas en dégustation ce soir-là) auxquels vont ma préférence, le Uitvlugt 1997 et le second blend, le Enmore and Port Mourant 1998 (n'hésitez pas à lire la critique détaillée et très bien écrite : http://durhum.com/enmore-port-mourant-1998/).


De la bogossitude un peu partout (et je ne parle pas (que) de moi :P Hahaha... hum, désolé)


C'est sur ces belles choses et beaucoup de discussions entre amateurs que s'est achevée cette soirée à LMDW, mais qui s'est ensuite prolongée dans un tout nouveau bar à cocktails du second arrondissement : le Mabel.

J'avais déjà pas mal entendu parler de cet endroit et de son vaste choix de rhums, ainsi que ses "vrais" cocktails originaux, pas des trucs à deux ou trois ingrédient, non, de véritables créations gustatives.

J'avais une photo de mon cocktail du soir, mais la qualité plus que médiocre (pour ne pas dire totalement pourrie) de cette dernière m'a dissuadé de vous la montrer - croyez-moi c'est pour votre bien !


Je vais plutôt finir par deux photos marrantes pour conclure cet article et essayer de vous transmettre l'ambiance qui a régné durant cette soirée :)

Merci à Raoul (malgré son gilet ;))
Saurez-vous reconnaître les rhums cachés sur cette photo ? :)

2014, une année variée, diversifiée... bref, riche - Partie 1

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Bonne année ! Mais surtout bonne santé, c'est important la santé, tout ça tout ça...


Avant de nous attaquer à cette année qui débute, c'est le moment de faire un point sur l'année qui vient de s'achever.
Pas question de vous faire un résumé exhaustif de ce qu'il s'est passé, d'autant que vous avez déjà eu droit à bon nombre d'articles vous narrant mes aventures tout au long de l'année.

Je me suis dit que j'allais vous parler de certains rhums que j'ai achetés en 2014 et qui me semblent assez important ou représentatifs de mes goûts du moment ainsi que de mon évolution rhumesque.



Haïti, l'autre pays du rhum
Janvier - "Sans clairin ni trompette"


Commençons donc par le commencement et attaquons cette rétrospective revisitée (avec du croquant et du fondant - pardon pour cette "blague" que personne ne comprendra et c'est tant mieux) par un rhum blanc, normal nous sommes au début, à l'origine ;)

Ou plutôt qu'un rhum, un clairin, le Sajous, mon tout premier "rhum" d'Haïti. Je me souviens qu'il m'avait impressionné de par son intensité aromatique, comme un rhum agricole blanc sous amphétamines. Il s'agit également de mon tout premier alcool non vieilli - le premier d'une série qui ne cesse de s'agrandir.

C'était une introduction à ces produits très brut et très nature ; je n'avais pas encore idée de ce à quoi pouvait ressembler un Casimir batch 1, c'est dire, à rien d'autre existant sur cette planète :D



Un rhum breton, ou presque ;)



Février - "Don Jose de la Vega de la Plancha una Cerveza por Favor"

Nous continuons notre voyage dans le temps avec un "petit" embouteilleur indépendant de qualité et français qui plus est : Whisky & Rhum. Cette maison rennaise nous propose sa gamme "L'Esprit", chaque référence étant présentée en brut de fût et en version réduite (à 46%).
J'ai acheté ce rhum du Panama en version full proof, ce qui lui donne clairement une profondeur et une pèche décuplées.

Ce qui m'a plu chez lui c'est son côté gourmand qui est contrebalancé par cette puissance amenée par ses 57.8° ; le parfait dessert/digestif. Moi qui ai toujours besoin d'une petite note sucrée après un repas, eh bien ce rhum peut faire remplir ce rôle. Sucré, long, noix de coco.
Tout ça à un prix raisonnable... Que demander de plus ? :)




La remplaçante :)
Mars - "Oh la Bielle bleue !"


Voilà encore une de mes premières bouteilles d'agricole. Je pense qu'avec le Depaz XO (mon premier agricole), c'est la bouteille qui m'a définitivement converti au style français.

Je parle ici du Bielle brut de fût 2003, qui est pour moi le meilleur de tous les rhums venant de cette distillerie (si on met de côté le 1994, 17 ans...). Il parvient à associer puissance et douceur, est exceptionnellement long et ne vous écœurera jamais ; oui votre bouteille risque de passer vite, la mienne s'est comme par magie retrouvée vide, plus tôt dans l'année.
Ajoutons à cela que vous pouviez facilement trouver cette bouteille à moins de 70€. Bon, malheureusement, depuis qu'il y a un nouveau distributeur en métropole, on ne la trouve plus à moins de 80€ chez nos cavistes, dommage.

Soulignons la qualité des blancs de cette distillerie également, leur 59° est vraiment très bon en ti punch (tout de même avec modération du fait du degré d'alcool).

Pour finir, il est à noter que cette bouteille est (et vraisemblablement restera) une des rares de Guadeloupe (ici Marie-Galante pour être précis) que je possède, préférant généralement les rhums de Martinique.




<3
Avril - "Vous êtes Velier ? Non je suis balance."

Je vous ai déjà rebattu les oreilles avec la bouteille qui suit.

Premier brut de fût, premier Velier, première grosse claque, premier rhum au nom improbable...
Vous l'aurez deviné, je veux parler de l'UF30E, bouteille presque impossible à trouver aujourd'hui.
Il s'agit ici de la troisième (et dernière - oui quand même, non mais parce qu'il ne faut tout de même pas exagérer) bouteille que j'ai pu me procurer (à l'occasion de la boutique éphémère Velier). C'est vraiment le genre de bouteille que vous voudrez doubler voire tripler dans votre cave afin d'en garder de côté pour vos vieux jours, même si, oui c'est un budget.

Rhum superlatif que celui-ci, avec plus de 60% d'alcool, une part des anges très élevée, une puissance, une évolutivité et une richesse hors du commun ; une bombe gustative !

Et si vous pensiez qu'UF30E est un nom étrange, sachez que la distillerie dont provient cette merveille est Uitvlugt en Guyane Anglaise ; vous devrez donc convenir que UF30E ce n'est pas si mal que ça comme nom ;)




To be continued...






2014, une année variée, diversifiée... bref, riche - Partie 2

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On continue la rétrospective de mon année rhumesque 2014 avec trois bouteilles mortes de leur belle mort et une quatrième, pas encore ouverte.



La remplaçante est déjà là ;)
Mai - "Dommage que ce ne soit pas un Navy Rum..."

On ne change pas une équipe qui gagne et je recommence donc pas un jeu de mots pourri :D

Je n'ai que quelques bouteilles de rhum dans ma cave, qui ont été achetées à l'aveugle, celle-ci en est une (ou plutôt "en était une", dans la mesure où celle-ci aussi s'est soudain retrouvée vide, quelques six mois après avoir été achetée). Certaines m'ont déçu et mon pari a été perdu, c'est loin d'être le cas ici. Pour moi ce rhum est un classique que l'on se doit d'avoir à la maison. Non seulement il plaira aux amateurs, mais les novices le trouveront également à leur goût. Et puis la forme de cette bouteille sera forcément du plus bel effet dans votre cave.

C'est une sorte de quintessence des rhums de la Barbade, un alcool sans prétention mais qui tape parfaitement juste.
Il est intéressant de noter que Foursquare Distillery produit des rhums où il n'y a aucun ajout de sucre et s'inscrit donc dans une démarche de respect du produit et de transparence vis-à-vis du client.
Ajoutez enfin que vous pourrez trouver ce rhum pour moins de 30€ sur internet et vous comprendrez sans peine que j'ai très récemment remplacé ma première bouteille - RIP.



R.I.P.
Juin - "Une Plantation en Jamaïque... Et, heu, de quoi exactement ?"

Après le R.L. Seales, voilà une autre bouteille qui plaira autant aux initiés qu'aux débutants.

La gamme Plantation (maison Cognac Ferrand) nous offre un choix très vaste de rhums venant de toutes les régions du monde (ou presque) productrices d'alcool de canne. Ils sélectionnent des fûts dont ils finiront de faire vieillir le contenu en France, dans des tonneaux ayant au préalable contenu du Cognac.

J'ai pu goûter pas mal de leur produits et je ne suis pas fan de tout, certains de leurs rhums étant trop sucrés pour moi. Cependant il y en a deux qui ont trouvé leur place dans ma collection : le Guatemala et le Jamaïque.
Ce dernier allie parfaitement la fougue et le côté "alcooleux" (sans être fort) de certains rhums de cette Île avec la douceur qui caractérise les rhums de la gamme. Le résultat est fruité, très peu marqué par le bois, doux tout en gardant une typicité de la Jamaïque, bref une réussite. Le prix est tout aussi doux puisque pour une quarantaine d'euros il sera à vous.



R.I.P.²
Juillet - "HSE = Hyper Soyeux et Expressif ?"

Changement total de registre, nous passons d'un rhum vieux à un rhum blanc et d'un rhum de mélasse à un rhum agricole. Tant qu'à faire, ne faisons pas les choses à moitié et allons du côté de l'AOC et donc de la Martinique, définitivement là où sont faits les rhums agricoles que je préfère.
Parmi toutes les distilleries martiniquaises, il y en a plusieurs que j'apprécie particulièrement (Depaz, J.M, Trois Rivières, Clément, Neisson...) dont HSE. Il se trouve d'ailleurs que c'est la maison dont je possède le plus de rhums dans mon armoire à malice.

Penchons-nous particulièrement sur leurs blancs millésimés et plus précisément sur leur millésime 2010, celui qui rentre dans cette rétrospective 2014.
L'idée même de blanc millésimé peut en surprendre plusieurs d'entre vous, pourtant certaines distilleries en proposent depuis désormais plusieurs années (les "Canne Bleue" de chez Clément par exemple), en plus de leurs blancs plus "basiques".
Il est vraiment intéressant de goûter la différence d'un millésime à l'autre.

En ce concerne HSE, ils produisent un de ces rhums blancs premium tous les 3 ans (avant le 2010 il y avait donc le 2007). La raison pour laquelle ils n'en font pas plus souvent est simple et exceptionnelle à la fois : la réduction alcoolique (le passage du degré d'alcool à la sortie de la colonne de distillation à celui de mise en bouteille, ici 50°) se fait extrêmement lentement, sur une durée de trois ans !
Le résultat est un liquide avec plus de texture que la plupart des autres rhums blancs, il en est presque "visqueux".
Vous pouvez le déguster nature, il est très bon, mais là où selon moi il prend toute son ampleur c'est en ti punch ; c'était à ce moment-là de ma découverte du rhum, simplement le meilleur rhum pour ti punch que j'avais pu boire.



Une de mes plus belles prises à ce jour :)
Août - "Le perfide Albion - ou pas"

Et à nouveau un grand écart puisque nous passons à un rhum vieux traditionnel et brut de fût qui plus est.

Voilà un de ces vieux Velier/Demerara qui sont si durs à trouver. Comme vous le savez tous - puisque vous avez tous lu avec attention les articles sur mes vacances en Italie - j'ai réussi à dégoter cette magnifique bouteille cet été dans le pays de Luca Gargano.

Comme vous pouvez le voir elle est encore fermée mais j'ai pu mettre la main sur un échantillon de cette merveille, que je suis en train de déguster pour vous en parler :)

Premièrement à l’œil, on voit clairement ce disque vert à la surface du liquide qui caractérise les vieux spiritueux mais il semble moins marqué par le bois que certains de ses confrères de Guyane Anglaise.
Le nez, superbe, nous révèle des arômes de coco (lait de coco), de bois, de pruneau et en arrière-plan d'amande. Le tout restant d'une grande fraîcheur tout est promettant de la gourmandise.
La bouche est tout aussi magnifique. Rappelons qu'il est "seulement"à 46.4° mais cela ne l’empêche en rien d'être très expressif. C'est avant tout le lait de coco qui domine (ce qui est tout à fait pour me plaire) et le fût suit de près sans être trop présent. Il y a également un petit quelque chose de poivré, sur le poivre vert.
La finale nous redonne le pruneau détecté au nez, accompagné par le boisé qui se fait plus présent les secondes passant. Vient mettre en valeur ce duo, un léger goût de tabac à rouler.
Ben putain ce que c'est bon !
Quelques minutes plus tard, persiste ce goût de pruneau assez nettement et le verre vide, lui, se fait de plus en plus tabac.

Eh bien, après cette première dégustation, je suis encore plus heureux de lui avoir mis le grappin dessus à celle-là :D




To be continued...



2014, une année variée, diversifiée... bref, riche - Partie 3

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Reprenons notre exploration de l'année qui vient de s'achever, au travers de mes achats marquants.



Septembre - "Les rhums La Mauny, La Mauny... Han han !"

Elle attend une grande occasion pour être ouverte.
C'est sur un air de pub des années 80 que je reprends mes blagues à deux balles pour ce dernier article de la série.

Je suis né en 1979. Du coup, les rhums produits cette année-là me sont chers et si je peux mettre la main dessus, je ne m'en prive pas.
J'avais déjà parlé dans un de mes articles ("Ces petites choses que l'on cherche") des rhums de 1979 qui me font de l’œil, et ceux que j'ai déjà ; le La Mauny fait partie de cette seconde catégorie. Il est bien sagement rangé dans mon armoire à malice avec ses petits camarades agricoles.
Je n'en ai, pour l'instant, pas des masses de cette année, du coup, pourquoi celui-là plutôt qu'un autre ?
Pour deux raisons bien simples. La première, cette bouteille, contrairement à d'autres millésimes 1979, se trouve encore relativement facilement (même si la trouver à un prix raisonnable est un peu plus compliqué). Il suffit d'explorer les méandres des sites de vente en ligne sur internet.
Ça, c'est la raison "pratique", mais ce n'est pas la principale.
J'ai eu la chance de goûter ce rhum ! Merci encore à Eric et Freddy :)
Et, dans mon souvenir, il est tout simplement éblouissant. D'une très grande finesse, mais sans être doux, et d'une très grande complexité (sans parler de son évolutivité dans le verre - je l'avais gardé une heure et il n'avait eu de cesse de se modifier et de révéler de nouveaux arômes).
Autrement dit, l'année à laquelle ce rhum a été distillé n'est pas la seule raison pour laquelle je l'ai acheté, gustativement c'est une perle !



Octobre - "Un rhum qui sent le goudron et le caoutchouc. Pourquoi achèterais-je ça ?!"

Je ne vous en reparlerai pas en 2015 ;)
Vous vous doutez bien, qu'une fois de plus je vais vous parler Caroni.
Je me devais d'intégrer un de ces rhums de Trinidad dans cette rétrospective étant donné la place qu'ils ont occupé dans mon année dégustative et la place grandissante qu'ils prennent sur mes étagères.
La bouteille qui rentre dans la liste des 12 est le Caroni de Rum Nation.

Ayant déjà fait un article de dégustation de cette bouteille, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais c'est clairement une bouteille qui m'a réconcilié avec ces rhums si particuliers. Il possède ce qui fait d'un Caroni un Caroni, mais y ajoute la gourmandise par différents éléments, qui le rendent bien plus abordable et bien moins austère (image erronée que je pouvais avoir il y a quelques temps).
Une vraie réussite, avec un seul petit bémol sur le finish, qui nous présente une vanille trop présente, qui prend le pas sur les autres saveurs.
Ce n'est pas nécessairement le préféré de mes Caroni mais il a joué un rôle majeur dans l'évolution de mes goûts et c'est ça qui est important.



Novembre - "Un des favoris à mon cœur"


Elle ne va plus faire long feu...
Comme j'aime bien les grands écarts, on en refait un et on repasse à un autre extrême du spectre avec un rhum blanc agricole, et de Martinique encore une fois.
Le Cœur de Canne de la Favorite.
Je vous disais que le HSE millésime 2010 était mon rhum préféré pour les ti punchs, eh bien celui-ci est tout aussi bon et je bois l'un comme l'autre avec tout autant de plaisir.
La distillerie La Favorite est une entreprise "familiale" qui est surtout connue pour ses très vieux millésimes avec leur cuvée spéciale de la Flibuste et leur cuvée d'exception Privilège, toutes deux d'au moins 30 ans ! Cela donne des rhums d'une grande douceur et d'une grande complexité, je leur préfère d'ailleurs les plus récentes réserves du Château qui ont plus de pèche.
Quoi qu'il en soit, leur Cœur de Canne est également doux (pour ses 50°) et nous offre des arômes de canne fraîche, d'agrumes et de fleurs blanches. Un rhum blanc équilibré, parfait en ti punch (et pas mauvais non plus sec ;)).

Le ti punch étant devenu de plus en plus important dans mon expérience rhumesque, c'est tout naturellement que cette bouteille prend l'avant dernière place du retour en arrière sur 2014.



Décembre - "Saint Etienne, saint patron des pavetiers et du bon rhum "

Une autre de mes plus belles prises à ce jour !
Pour conclure cette rétrospective 2014, une autre très jolie bouteille, le HSE millésime 1998 en 70cl.

Une particularité qui m'a fait hésiter à la faire intégrer la liste, je n'y ai jamais goûté !
Pourquoi se retrouve-t-elle là alors ?
Rassurez-vous ce n'est pas complètement au hasard ;)

Il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d'abord, c'est un agricole de Martinique de millésime 1998 brut de fût. Cette année a été particulièrement propice à l'élaboration de rhum dans les Antilles Françaises. Bref, cela fait déjà quatre éléments qui me plaisent : agricole, Martinique, 1998 et brut de fût.

Ensuite HSE - pour Habitation Saint Etienne - est une distillerie qui fait des rhums que j'apprécie énormément, et comme je vous le disais la semaine dernière, c'est à l'heure actuelle la marque de rhums agricoles la plus représentée dans ma collection.

Cette bouteille est désormais très dure à trouver, seules quelques centaines ont été produites et elles ont vite "disparu". A l'heure actuelle, vous devrez beaucoup chercher et être chanceux pour mettre la main dessus, sans parler du prix. J'ai donc été doublement chanceux d'en trouver deux sur un site allemand ; triplement chanceux de les trouver à un prix super raisonnable et quadruplement chanceux d'avoir de la famille en Allemagne, le site ne livrant pas à l'international \o/

Finalement, quand je dis que je n'ai pas goûté à ce rhum, c'est vrai, mais il y a un "mais". En effet, ce rhum a eu une seconde version, en bouteille de 50cl, vieillie deux ans de plus et celle-là j'ai pu la goûter. Je l'avais déjà trouvé très agréable, alors quand vous ajoutez à cela que la version 70cl est reconnue comme étant meilleure par tous les amateurs ayant pu faire la comparaison...

Pour finir, comme ultime argument, les notes de dégustation de mon confrère DuRhum, superbement écrites : http://durhum.com/hse-1998/.



Voilà comment s'achève ce flash-back sur l'année passée, en espérant que cela vous aura plu ! :)




C'est que ça prend de la place tout ça...

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Si comme moi, vous avez commencé à acquérir des bouteilles de rhum depuis un moment, que vous dépensez trop pour votre passion et que vous ne faites pas les choses à moitié, alors vous êtes quelqu'un de bien ; mais surtout vous manquez de place pour ranger vos trésors liquides !


De la mélasse et encore de la mélasse.

Il y a quelques années, mes seules bouteilles de rhum (3 ou 4) étaient perdues au beau milieu de celle de vodka, whisky, porto, manzana et autre gin (cette fameuse bouteille de mauvais gin, qui a survécu à bon nombre de soirées et qui sera là pendant encore un bon moment...) dans un placard quelconque.

Et puis, il y a presque deux ans, j'ai attrapé ce virus de l'alcool de canne ! Là ça a commencé à sérieusement se compliquer niveau rangement.
Vous devez à ce moment-là faire face à plusieurs difficultés, telles que la place elle-même, l'organisation de vos bouteilles ou encore les négociations avec madame (ou monsieur) pour les mettre en valeur (et donc les mettre en plein milieu du salon ;)).

Je vais vous donner quelques astuces pour vous aider dans cette situation compliquée.


Tout d'abord, faites des choix.

Elles sont bien sécurisées, entre la grille et l'éléphant de garde
Vient un moment où vous n'aurez tout simplement plus la possibilité d'exposer toutes vos bouteilles sans que votre appartement ne ressemble au caviste du coin (même si ce caviste imaginaire aurait sacrément bon goût :D). Vous allez donc devoir choisir quelles bouteilles vous souhaitez exposer, généralement les meilleures/plus jolies, parce que quand même ça en jette !
Le meuble vitré est sans doute la meilleure option (et une des seules). Moderne ou ancien, c'est selon vos préférences et vos moyens ; j'ai la chance d'avoir les deux.
L'étagère achetée ou faite maison remplira également parfaitement cet office.


Choisissez bien la pièce où vos stockez vos bouteilles !

La chambre des enfants, par exemple n'est sans doute pas le meilleur endroit pour ça. Trop de risque de casse bien sûr ! Et accessoirement, mettre de l'alcool à portée de vos gamins n'est pas la meilleure chose à faire :P
La salle de bain n'est pas bonne pour la conservation : trop de changements de température pour le liquide et d'humidité pour les étiquettes.
La cuisine en bien trop dangereuse, votre rhum à 5000€ (moi, je n'en ai pas mais vous, je n'en doute pas ;)) risque de se retrouver dans un plat cuisiné par votre mari ou votre femme en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Attention à la chambre d'amis ! Ou plutôt attention aux amis que vous allez héberger dans cette chambre : vous allez devoir choisir uniquement des amis qui ne boivent pas d'alcool sous peine de voir vos bouteilles se vider sans vous ^^
La salle de séjour apparaît être le meilleur choix à tous points de vue.


En haut

Bon, vous avez votre pièce et votre meuble, bien joué !


Maintenant vous allez devoir vous posez la question de l'organisation de vos bouteilles.

Par style (français, anglais ou espagnol), par provenance (même chose que le précédent mais en plus poussé), bouteille ouverte ou bouteille fermée, taille des bouteilles ou encore couleurs des étiquettes (et alors, pourquoi pas ?! :D), vous avez des possibilités.




En bas
J'ai personnellement opté pour une solution proche de la première option. Dans mon armoire ancienne, j'ai les rhums de mélasse et dans le meuble plus moderne, les rhums de jus de canne.
Comme ça je sais où trouver quoi, et mine de rien ça aide lorsque l'on commence à avoir une tripotée de bouteilles.


Le souci : l'étagère à rhums agricoles offre une contenance limitée et ma réserve de Martinique ne cesse d'augmenter et de prendre une part plus importante dans ma collection. Je dis de Martinique car c'est sans nul doute de là que viennent la majeure partie de mes rhums élaborés à base de vesou (avec quelques bouteilles de Guadeloupe et d'autre d'Haïti, les fameux clairins). En deux mots : elle est pleine et me voilà bien dans la bagasse :(


Des espagnols (du moins au premier plan)
Du côté des industriels, j'ai récemment réorganisé tout ça et mis les - quelques - rhums de tradition espagnole ensemble (Guatemala, Puerto Rico, Pérou, République Dominicaine et autre Panama). Ce sont définitivement ceux que j'apprécie le moins ; ils sont trop doux/simples/sucrés/caramel à mon goût.

Les rhums de tradition anglaise, eux, sont de l'autre côté (Barbade, Jamaïque, Trinité-et-Tobago et bien sûr, Guyane Anglaise avec les rhums que vous savez ;)).

Là j'ai encore un peu de place, ça se remplit moins vite côté mélasse que côté agricole, ou plutôt, je triche, vous allez voir pourquoi sur les photos suivantes ^^.


Mais voilà, à un moment vous voudrez avoir quelques bouteilles en double, voire plus, histoire d'avoir des réserves. C'est alors mission impossible pour faire rentrer ça dans vos armoires et sur vos étagères. Vous allez donc devoir ruser.

Un Bally et un Cadenhead perdus derrière des pulls :D

Mon truc à moi : utiliser des espaces imprévus. J'avais trop de place dans mon placard à vêtements et maintenant, je manque de place pour mes vêtements. Ils se sont faits coloniser par mes bouteilles.

Mes autres alcools ont carrément été relégués à un endroit caché à la vue de tous et ne voient que très rarement la lumière du jour (non, ils ne sont pas dans mes toilettes...).

Et un Malecon perdu au milieu des Demerara de Velier :)
J'ai dû enlever un paquet de trucs pour que les bouteilles soient visibles, des dossiers (qui n'ont rien à faire là non plus...), des pulls et un jogging.
La profondeur du placard est là pour faire marcher votre imagination fertile :D
Et sinon, je pense que je viens d'écrire la plus longue légende de photo de l'histoire des légendes de photo !

Et ce n'est pas fini ! Ou allez-vous mettre vos rhums arrangés et vos samples ?!
Personnellement j'ai dû réquisitionner encore un autre petit placard pour ces derniers.

Des Ti'arrangés de Ced' bien sûr et quelques autres faits maison, plus un magazine bien connu dans le fond :)


Il y en a partout ! Et je suis bien content ! Ma femme sans doute un peu moins et elle est bien gentille de me laisser faire ;)






"Tâter le cul des vaches" au Salon de l'Agriculture

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Aujourd'hui s'achève la je-ne-sais-combientième édition du Salon de l'Agriculture qui se tient Porte de Versailles à Paris.

Et pour la première fois cette année, j'y suis allé, ma présence devenant un événement majeur de cette manifestation d'envergure ;)
En plus, non pas une mais deux fois !


Le mercredi, en famille, principalement pour aller voir les animaux, titiller les lapins avec de la paille, s'extasier devant des bœufs de plus de deux tonnes (oh, la belle bête) ou encore se pâmer devant les bébés cochons parce que, quand même, c'est drôlement mignon des bébés cochons.
Je dis "principalement" du fait que quelques ti punchs et autres planteurs y sont passés, il ne faut quand même pas déconner :)


Mais ce qui m'amène à écrire cet article c'est mon expérience de la veille, le mardi 24, au matin.

En effet, deux mois plus tôt, j'avais décidé de tenter ma chance pour faire partie du jury du Concours Général Agricole. Vous savez, ces gens qui mangent de l'andouillette, du fromage de tête voire des tripouillettes (mot totalement inventé par moi mais je voulais un mot de trois syllabes se finissant en "ette" :P) et qui décernent des médailles aux meilleurs de ces produits.
Et bien ces gens font la même chose avec le rhum, et là ça m'intéresse tout de suite beaucoup plus (attention j'aime beaucoup l'andouillette aussi !).

J'ai donc dû remplir un formulaire de candidature dans lequel j'ai fait tout mon possible pour me vendre :
"Je suis passionné... J'ai plein de bouteilles... J'ai un blog..." Tout ça, tout ça.

Après quelques jours d'attente, je reçois un email : vous avez été retenus pour être juré au concours Rhums et Punchs du mardi 24 février à 9h30. Alors oui, ça peut sembler un peu tôt pour boire du rhum mais en fait ça ne passe pas trop mal et comme on dit "Si tu bois du rhum le matin, tu n'es pas un alcoolique, tu es un pirate".
Et plus sérieusement les papilles sont plus vierges et pas influencées par les différents aliments ingurgités tout au long de la journée (même si manger un petit quelque chose au petit déjeuner est grandement recommandé avant d'entreprendre une telle dégustation !).

Fermés
Quoi qu'il en soit, je suis bien content de pouvoir découvrir quelque chose d'inédit.


Après plusieurs semaines d'attente et un jour de congé posé, me voilà fin prêt à participer à l'événement.

J'ai de la chance, j'habite à cinq minutes à pieds du centre des expositions ; je m'y rends donc tranquillement, direction le Hall numéro 2 où tout va se passer.


A peine arrivé, je reconnais plusieurs confrères et on se rassemble naturellement pour papoter tout en faisant la queue pour recevoir notre badge et quelques petits cadeaux.
C'est avec une enveloppe pleine de petites choses sympathiques en main que nous attendons le début des hostilités. Il y a, entre autre, le badge qui permet d'accéder à l'espace de dégustation sur lequel est indiqué le numéro de la table à laquelle chacun est assigné, et qui déterminera donc le type de produit à tester, mais je vais y revenir.
Ouverts
Après quelques minutes, mouvement de foule : les portes sont ouvertes. On y va !

Je découvre l'espace dédié et me fraye un chemin entre les tables où différents pâtés et rillettes s'exposent fièrement (il n'y a pas que le rhum qui sera jugé ce matin) et arrive en vue de tables recouvertes de bouteilles toutes identiques par la forme mais certaines remplies de rhum blancs, d'autres de rhums vieux ou encore de rhums arrangés/punchs.
Je peux vous dire qu'à ce moment-là, je n'espère pas me retrouver à devoir goûter des punchs. Ce n'est pas que je n'aime pas ça mais cela m'enthousiasme clairement moins que le rhum et devoir tester entre cinq et huit produits sucrés (voire hyper sucrés) ne m'emballe pas outre mesure.


Bref, je pars en repérage afin de trouver ma table, la RHU-18. Je ne tarde pas à tomber dessus et ai la bonne surprise de me trouver devant des rhums blancs (j'étais tout aussi intéressé par tester des rhums blancs que des rhums vieux). En revanche il n'y a que quatre bouteilles, alors que la plupart des tables alentour en ont plus, jusqu'à une dizaine dans certains cas.
Je regarde les bouteilles de plus prêt et peux y lire, outre le numéro de la table et le code d'identification de la bouteille, la catégorie à laquelle ces rhums appartiennent : "Rhum blanc agricole avec indication géographique de 59°". Ah !

Les concurrents dans les starting blocks !
Qu'avons-nous en face de nous ? Premièrement, comme je l'ai dit, un rhum blanc. Ensuite, et heureusement pour moi, c'est un agricole, les blancs de mélasse étant rarement très intéressants (même s'il y a des exceptions). Pour ce qui est de la mention "indication géographique", j'imagine qu'il s'agit de rhums tous issus de la même région. Et enfin, ils titrent à 59° d'alcool. Là immédiatement je pense Marie Galante ; c'est à ma connaissance le seul endroit où sont produits des rhums de ce degré. Problème : il n'y a que trois distilleries sur l'île, et nous avons quatre bouteilles sur la table, étrange.

Je pose mes affaires et vais faire un tour des tables pour voir là où mes connaissances sont assignées. Il y a un peu de tout : rhums blancs non agricoles, rhums blancs agricoles AOC, rhums vieux agricoles de plus de 4 ans, punchs ananas, shrubbs... Il y en a pour tous les goûts.

Je retourne à ma place (non sans m'être moqué du confrère, qui va devoir goûter sept rhums arrangés d'affilée :P) et je vois que ça s'est rempli : mes cinq co-jurés sont arrivés.
Afin de briser la glace, nous faisons un tour de table des présentations et je me rends compte que nous avons un panel très varié et à la fois très complet : trois amateurs avertis (dont moi), un connaisseur en armagnac et en pelardon (si je me souviens bien) - oui le fromage - une spécialiste des rhums français de par son poste au sein d'un organisme étatique dédié aux DOM TOM et enfin un expert ayant un rapport encore plus direct avec le rhum du fait de son implication directe avec l'AOC Martinique.

On parle, on parle, un des commissaires du concours passe à notre table et nous rappelle comment la dégustation va se passer ; on parle, on parle, toutes les autres tables entament leurs premières bouteilles et nous... on parle :D

Ce n'est encore que quelques minutes plus tard que nous allons finalement nous atteler à notre tâche. Et justement cette tâche, en quoi consiste-t-elle ? Chacun des rhums va être testé et évalué par chacun des jurés sur cinq critères : couleur, limpidité, impression olfactive, impression gustative (1ère impression), impression gustative (longueur). Chacune de ces caractéristiques se verra attribué une "note" sur cinq (de insuffisant à excellent) et le rhum recevra une note globale sur vingt. Ces notes sont individuelles, chaque juré décidant selon ses propres goûts, expérience et préférences de l'évaluation à donner.
J'insiste sur la notion d'évaluation personnelle. Il est extrêmement difficile de ne pas se laisser influencer par les commentaires des autres sans même nécessairement s'en rendre compte. Un peu à la manière d'un arôme que l'on détecte (ou que l'on croit détecter) uniquement parce que quelqu'un l'a mentionné. Un tel "phénomène" aurait la fâcheuse conséquence d'uniformiser les appréciations et notations des uns et des autres.

Il est à noter que déguster des rhums "sérieusement" est nettement plus compliqué, quand au même endroit, il y a aussi une dégustation de saucisse de Morteau. Parce que c'est bon la saucisse de Morteau mais ça sent drôlement fort le fumé... ^^

Gros plan sur les étiquettes (et des arrangés dans le fond)
Une fois les quatre rhums dégustés (nous avons de l'eau, du pain et des crachoirs pour aider nos papilles), le président de la table, désigné au préalable de manière collégiale, va recueillir les notes sur 20 et faire une moyenne. Nous voilà donc avec un classement. Nous pouvons alors décider si nous souhaitons donner une médaille (ou plusieurs mais la limite est normalement fixée à 30% du nombre de bouteilles en lice, dans notre cas, nous ne pouvions donc donner qu'une médaille) ainsi que son métal. Il est donc tout à fait possible de ne pas attribuer de médailles si le jury estime qu'aucun des produits ne le mérite.

Une fois ce choix difficile effectué (toute la table doit être d'accord), le président recueille et synthétise les commentaires des uns et des autres afin de donner un feedback au producteur.



C'est avec le sentiment de devoir accompli que nous nous séparons, non sans de chaleureuses poignées de main et que nous partons chacun de notre côté retrouver nos connaissances afin de recueillir leurs impressions et ainsi rendre cette matinée encore plus enrichissante :)



"Tâter le cul des vaches" au Salon de l'Agriculture - Bonus

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Mon salon de l'agriculture côté rhum ne s'est pas réduit à ce que je vous ai raconté la semaine dernière.


Comme vous pouvez l'imaginer, la plupart des régions de France étant représentées, les départements et les territoires d'Outremer ne sont pas en reste. Plusieurs stands offraient des mets des îles, solides et liquides :) Vous serez surpris d'apprendre que je me suis plus intéressé à cette dernière catégorie.


La Martinique
Deux types de stands nous étaient offerts, les deux proposant des bouteilles à la vente et des boissons à consommer sur place. Mais certains étaient clairement plus axés sur l'aspect bar, avec leur lot d'amateurs utilisant leur coude de manière intensive.
Les autres étaient plus là pour vendre des bouteilles que des verres, même s'ils proposaient tous des dégustations de leurs produits.

On retiendra dans cette seconde catégorie deux lieux dédiés aux rhums de Martinique, l'un proposant des rhums de presque toutes les distilleries de l'île dans une ambiance plus "feutrée", même si ce n'est sans doute pas exactement l'adjectif qui convient étant donné le monde amassé devant le comptoir...

Je ne m'y suis pas attardé mais j'ai bien aimé l'idée de leurs vitrines mettant en exergue l'intégralité du terroir martiniquais de par leur sélection de bouteilles.


Le second stand dans le même style était celui dédié à Clément et JM.
Une ambiance assez "remarquable" avec un groupe de joyeux lurons qui essayaient de démontrer leurs talents de choristes.
Clairement à voir le visage et le côté "métronome" de certains, je me suis laissé dire que les bons produits servis par les charmantes hôtesses n'étaient pas étrangers à cette soudaine vocation chantante (il était environ 13h00 soit dit en passant).

A retenir : une carafe JM 1845 à 80€ ! Un confrère n'a pas hésité longtemps avant de ranger cette bouteille dans son paquetage.



Ce que c'est bon !
Parmi les marques bénéficiant de leur propre espace, nous avions cette année Bielle, célèbre distillerie de Marie-Galante, étant souvent considérée comme la meilleure de l'île (qui a dit, de toute la Guadeloupe ?).

Ils proposaient, entre autre, cette année leurs nouveautés pas encore sorties en métropole dont le Brut de Fût 2007. Je vous ai déjà parlé du 2003, qui est tout simplement exceptionnel, même si je déplore sa récente augmentation de prix ; ça ne m'a pas empêché d'en racheter une après la disparition prématurée de la première (à laquelle je ne suis pas étranger).

Quoi qu'il en soit j'avais pu goûter cette version 2007 chez A'Rhûm et il m'avait bien plu. Plus boisé que le 2003 mais toujours de très bonne qualité. Quand j'ai vu le prix, je n'ai pas hésité longtemps ! A 60€, c'était vraiment une affaire et je ne me suis donc pas privé (oui j'aurais même dû en prendre plusieurs...).


A 530€, en revanche, je ne me suis toujours pas pris la carafe 1994 brut de fût... Un jour, un jour... Un jour ? Un jour !



Plein de jolies choses !

Pour finir j'aimerais parler d'une boutique présente sur le salon : Rhums et Cocktails.

Ils ont pour l'instant deux boutiques, une à Nantes et une à Brest mais ont déjà pour projet d'en ouvrir une troisième dans l'est de la France.

Outre leur très large choix de bouteilles, dont quelques raretés, telles que le Séverin 10 ans ou encore la Cuvée Princesse de Trois Rivières (qui a fait le bonheur de quelques confrères ;)), ce qui m'a bien plu c'est la gentillesse, l'amabilité et la passion du patron. Vraiment super sympa et disponible !


Si vous êtes d'un autre coin de la France et ne voulez pas attendre qu'une boutique ouvre vers chez vous, vous pouvez visiter leur site internet de vente en ligne à cette adresse, qui est pas mal foutu :
http://www.rhums-cocktails.com/





Si je devais conclure sur mon expérience "Salon de l'Agriculture", je dirais que ça a été très intéressant et sympa de découvrir, non seulement le concours général agricole, mais aussi le salon en lui-même, que je ne connaissais pas.

Je ferai mon possible pour y retourner l'année prochaine, pour à nouveau faire partie du jury rhums et je vais aussi élargir mes possibilités pour aller déguster et juger d'autres produits, parce que, par exemple, goûter plein de magrets séchés, et bien ça me botterait bien aussi :)



La Martinique, la Guadeloupe... et Louviers - Partie 1

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Il y a quelques semaines, un certain Florent me contactait pour me parler d'un salon de dégustation de spiritueux, qui se tiendrait dans la mégalopole normande de Louviers et m'invita à m'y rendre.

De bonnes têtes de vainqueurs :)

Louviers est une petite ville de l'Eure (en Normandie) qui se trouve à une centaine de kilomètres de Paris.
Depuis 4 ans, elle est le théâtre en mars d'un salon de dégustation de spiritueux, avant tout de whiskies mais également, depuis deux ans, de rhums.

Bref, je vérifie mon agenda de ministre, évoque l'idée avec mon allemande de femme et l'idée devient réaliste et concrète.
Rendez-vous est pris pour le dimanche 15 mars !


Et donc nous y voilà, dimanche dernier, en route pour Louviers. Après un épisode Rouennais sur lequel je ne m'attarde pas, pour ne pas passer pour un vil individu (oui je sais, en disant ça j’attise votre curiosité mais je ne dirai rien :p), direction Louviers à une trentaine de kilomètres de là.
On se gare un peu au hasard et je rentre dans un troquet pour demander mon chemin vers les Caves voûtées du Moulin, de sympathiques habitués hauts en couleur me renseignent ; on a de la chance, nous ne sommes qu'à 3 minutes à pieds.

Après une petite frayeur (pas moyen de mettre la main sur les tickets) et à l'aide de la technologie moderne (j'ai pu les retrouver dans mes mails sur mon téléphone), nous pouvons enfin pénétrer dans le bâtiment qui abrite l'événement.
A l'entrée, on nous attache un petit bracelet en tissu au poignet et l'on nous remet un calepin présentant les différentes marques, un stylo (ce qui s'est avéré fort utile pour prendre des notes, même si vous vous en doutez, un professionnel de ma trempe avait bien entendu tout prévu - ou pas :P) et bien sûr, un verre.


Le terme "cave voûtée" désigne en fait... une cave voûtée. De rien.
C'est parti !


Tout d'abord je dois parler du lieu en lui-même, vraiment super sympa et bien choisi. Les caves voûtées donnent un cachet certain et offrent suffisamment de place pour permettre à un grand nombre d'exposants de présenter leurs produits. Une vraie ambiance s'en dégage !


Je fais un rapide tour du propriétaire et repère quelques marques bien connues.


Je jette mon dévolu sur Mezan pour commencer et débute par leur Long Pond 2000. Long Pond est une distillerie de Jamaïque qui produit des rhums habituellement assez expressifs et complexes ayant une profondeur intéressante. Là je dois avouer être un peu rester sur ma faim, peut-être les 40% d'alcool qui lui coupent un peu les ailes. Pas désagréable pour autant mais j'en attendais sans doute trop, je plaide coupable.
J'aurais bien voulu en goûter un ou deux autres mais pour une raison dont je ne rappelle pas (non je n'étais pas - encore - pompette) j'ai quitté leur stand.
Quoi qu'il en soit, j'ai entendu dire qu'il n'était impossible que Mezan sorte des bruts de fûts à l'avenir, voilà de quoi relancer mon intérêt pour cette marque.


Un peu plus loin je repère un grand barbu de ma connaissance et vais lui présenter mes respects. On papote un peu et il me parle des différentes distilleries représentées au salon. J'apprends qu'il travaille en fait sur le salon et s'occupe des rhums de tradition française distribués par Dugas (Trois Rivières, La Mauny ou encore Séverin). Rien qui m'intéresse - car je les connais déjà - sur ce stand, mais une sélection variée de blancs et de vieux présentant une belle variété de rhums des Antilles Françaises, parfaite pour faire découvrir nos rhums.
Il m'indique également où trouver le Bar aux Curiosités où se trouve Florent (oui, celui-là même qui m'avait contacté quelques semaines plus tôt). Ce sera ma prochaine étape.

Une étagère comme on aimerait en avoir chez soi :)

Je commence à jeter un œil à l'imposante étagère remplie de merveilles en tous genres, un très beau florilège de spiritueux : whiskies, rhums, mezcals... !
Comme vous pouvez vous en douter, c'est la seconde catégorie qui attire le plus mon attention.

La voici !
Je vois quatre rhums que je n'ai pas encore eu l'occasion de goûter, dont le Montebello 1982 dans sa carafe à ruban rouge bien reconnaissable.

Un groupe de personnes discutent non loin de là, je me rapproche et pense identifier mon hôte, et en effet c'est bien lui. On y va de nos très originaux "Salut Florent", "Salut Laurent" et on commence à papoter. Il m'explique un peu comment l'organisation s'est passée, quels distilleries/distributeurs ont pu venir, ainsi que sa philosophie de partage dans ce monde des spiritueux.

Et là comme pour illustrer son propos, il me sert un verre de ce Montebello 1982. Qu'est-ce qu'il nous raconte ? Premièrement il faut savoir que c'est un traditionnel et non un agricole. Objectivement c'est un produit de qualité qui offre une certaine fraîcheur, qui vient donner du peps et une longueur impressionnante. Malheureusement pour moi, il présente aussi cette saveur de caramel brûlé qui me dérange parfois sur certains rhums de Guadeloupe.
Je sais qu'il plairait à certaines de mes connaissances mais moi, ce n'est pas mon truc ; un peu comme les vieux Damoiseau (d'ailleurs pas si loin de celui-ci gustativement).


Après ce sympathique intermède, je repars dans la foule, pour aller y "picorer" les rhums qui m'intéressent, m'intriguent, que j'aime ou auxquels je veux donner une seconde chance.

Une bonne petite sélection ma foi
Etape obligée, de par la diversité de leur offre et la qualité des produits distribués : la table LMDW,
Pas question cependant de tout goûter, j'en connais déjà une bonne partie.

Premier arrêt : Rum Nation Barbados, que je ne connaissais pas.
Sans aucun doute, nous sommes à la Barbade, on reconnait bien ce profil typique avec cependant deux particularités. Tout d'abord, c'est doux ; pas liquoreux ou écœurant mais légèrement sucré et je ne trouve pas que cela colle (à cause du sucre peut-être :p) avec la typicité Barbade. En revanche j'apprécie plutôt ce côté torréfié habituellement absent des rhums issus de ce pays. Au final un rhum pas mauvais, qui plaira à certains mais auquel je privilégierai par un exemple un R.L. Seales.

Second arrêt : Savanna 5 ans.
La maison Savanna se trouve à la Réunion et est une distillerie qui sort un nombre insensé de rhums différents : des traditionnels (à base de mélasse), des agricoles (à base de jus de canne), des grands arômes (un temps de fermentation long), des finitions (quelques mois passés dans des fûts ayant contenu d'autres alcools après le vieillissement principal), des bruts de fûts (le rhum étant mis en bouteille à son degré alcoolique naturel de sortie de fût)...
Je ne connais pas encore bien ce qu'ils font et je le regrette, il va falloir que je mette les papilles sur des bruts de fûts et des grands arômes. Si vous voulez en savoir plus sur Savanna, foncez là :
http://durhum.com/distillerie-savanna/
Les cheveux gris viennent d'un défaut de l'appareil photo bien entendu

J'ai quand même (re)goûté leur traditionnel 5 ans d'âge, une base dans leur gamme. Bon et bien je n'aime toujours pas ; pour moi la principale caractéristique gustative de ce rhum c'est le plastique brûlé (que je retrouve sur plusieurs rhums de la Réunion et auquel je ne me fais pas).
Cela ne me rebute absolument pas pour le reste de la gamme, d'autant moins quand j'entends le plus grand bien de certaines de leurs bouteilles.

Troisième arrêt : Clarin Sajous batch 2.
Déjà dégusté lors du Whisky Live en fin d'année dernière.
Je vous ai déjà parlé des clairins, ces rhums haïtiens on ne peut plus naturels, tout étant réalisé à l'ancienne.
Trois clairins sont trouvables par chez nous, tous trois sélectionnés et distribués par Luca Gargano qui est allé sur place, a visité bon nombre de distilleries et a choisi les trois plus intéressantes pour nous en faire profiter, ici en Europe.
Il y a déjà eu deux "batchs" (deux millésimes en quelque sorte), un en 2012 et un en 2013 pour chacun des trois (Sajous, Vaval et Casimir). Il s'agit ici du clairin Sajous 2013.
Je l'avais beaucoup aimé dans sa version 2012, très fraîche, sur le jus de canne et les agrumes.
Son petit frère est moins net, moins précis. Il se rapproche un peu du Vaval batch 1 mais sans être aussi attractif à mon goût. Il reste très expressif, trait commun à tous les clairins et reste un très bon rhum. Si vous n'avez jamais dégusté ces clairins, foncez, ils valent le détour.



To be continued...



La Martinique, la Guadeloupe... et Louviers - Partie 2

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La suite.





Après une petite pause larves - ou pas (même si rétrospectivement, j'aurais dû essayer, mais ça m'est passé de la tête), je reprends mon périple.


Deux étapes assez rapides ensuite.

Leur cuvée 20ème anniversaire.
Plantation pour commencer. Une demi-douzaine de bouteilles était en dégustation.
La gamme Plantation (Cognac Ferrand) est très large. Elle est divisée en deux, les bouteilles trouvables "partout" et leurs éditions limitées. Ils proposent en fait aux cavistes de créer des embouteillages venant de fûts uniques venant d'un peu partout dans le monde et créent ainsi une sorte d'exclusivité (étiquette noire, contre étiquette blanche pour les bouteilles "normales").
De manière générale, je trouve leurs rhums assez sucrés (parfois trop). Je connais déjà bien leur Guatemala et leur Jamaïque, que je trouve intéressants et agréables.
J'ai donc voulu en tester un autre : le Sainte Lucie. Et bien il ne fait pas partie des trop doux. Il est plus puissant, que ce soit en intensité gustative ou en impression d'alcool. Il offre la singularité d'être très empyreumatique (arômes brûlés, grillés, fumés...), ce qui est définitivement quelque chose qui m'attire.


Sainte Lucie à gauche et Sainte Lucie au centre
On continue avec un stand où étaient présents des rhums de traditions espagnole et anglaise, de différentes distilleries, distribués par Dugas.

Je connaissais la plupart des bouteilles proposées, avec par exemple l'Admiral Rodney (de Sainte Lucie aussi), qui est une de bouteilles qui, il y a quelques temps maintenant, m'a fait passer de rhums doux à des rhums plus boisés.
Mon choix s'est donc porté sur le 1931 (de Sainte Lucie, décidément...).
Peut-être en attendais-je trop, quoi qu'il en soit je n'ai pas été séduit, ne lui trouvant rien de particulier ou d'intéressant, sans être mauvais pour autant.


Pour finir cette tournée de dégustation, direction la table CBH, distributeur sur le territoire français de rhums de différentes parties du monde.
Il y a par exemple la gamme El Dorado. Provenant de Guyane Anglaise ou Guyana, ces rhums sont déclinés en plusieurs âges, le 12 ans, le 15 ans, le 21 ans et d'autres plus vieux, qui atteignent des prix très élevés. Je ne vais pas m'attarder sur Demerara Distillers Limited, qui est l'entreprise qui produit ces rhums ou sur le pays dont ils sont issus, je l'ai déjà assez fait sur ce blog en parlant des fameuses bouteilles Velier. Cependant, si vous êtes intéressés pour en savoir plus, je vous invite à lire le travail de titan publié à cette adresse :
http://barrel-aged-thoughts.blogspot.fr/p/the-demerara-distilleries-english.html
Prévoyez du temps, la quantité d'information (et donc les recherches menées pour les compiler) est tout simplement au-delà de ce que je peux imaginer !

Bref, je connais bien le 12 ans, puisqu'il s'agit de mon premier amour, un rhum assez sucré et très facile à boire.
Je dois à nouveau goûter le 15 ans, n'ayant pas une image très précise de son profil.
Je trouve ces bouteilles assez classes personnellement.
En revanche, j'ai pu déguster le 21 ans, pour la première fois, et je dois avouer avoir séduit. Comme un benêt, je n'ai pas pris de notes de dégustation sur celui-ci mais dans mon souvenir, c'est un rhum complexe, qui offre beaucoup de pistes gustatives différentes. Définitivement à tenter à nouveau dès que l'occasion se présente !

Il y a aussi le rhum de Martinique, récemment ressuscité : Héritiers Madkaud. La distillerie a fermé il y a de nombreuses années mais la marque a été reprise par les héritiers de la famille il y a environ 6 ans. Ils proposent pour l'instant un blanc et un VSOP (4 ans).
Nous sommes sur un agricole AOC, ce qui devrait donc me plaire.
Et le blanc confirme : un bon agricole où le jus de canne est bien présent et qui se caractérise également par des notes poivrées et épicées. Vraiment pas mal.
J'ai été un peu moins enthousiasmé par leur vieux, qui ne m'a pas "offert" grand-chose.
En revanche, étant donné la matière première, je dois dire être impatient de découvrir leur XO à sortir !


La Jamaïque très bien représentée !
J'ai fait l'impasse sur quelques stands, ne pouvant malheureusement pas rester trop longtemps.
Je ne suis par exemple pas passé (en tout cas pour déguster) à la table où quelques agricoles étant présents les connaissant déjà.

Je regrette un peu ne pas être passé voir la Compagnie des Indes, mais j'aurai l'occasion de les déguster j'en suis sûr.


Pour finir, un mot sur le Hampden (distillerie de Jamaïque) de chez Silver Seal : exceptionnel. Voilà c'était un mot.
Pour vous en dire un peu plus, c'est un rhum réalisé dans la tradition jamaïcaine, avec une fermentation très longue et une distillation sur des alambics.
Ces deux principes d'élaboration (ainsi que d'autres), créent un rhum d'une richesse hors du commun ; complexe, puissant, intense, long, original... TOUT pour plaire.

Merci à Florent pour l'échantillon que j'ai pu rapporter à la maison ! Je vais le savourer :)




C'est ainsi que s'achève mon aventure normande. La tête pleine d'expériences et de rencontres, bref, un moment très sympathique.

Et merci à ma femme qui, non seulement m'a conduit au retour, a pris les photos mais surtout m'a supporté tout le week-end ! :)





Les dégustations : la Thaïlande, l'autre pays du rhum

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La Thaïlande, à quoi ça nous fait penser ?
Des plages de sable fin, une des meilleures gastronomies du monde, des temples, une jungle verte et luxuriante, des bouddhas monumentaux, des tigres et des éléphants (et des balles de ping-pong mais on ne va pas parler de ça).

Et bien dorénavant, il faudra aussi penser rhum lorsque l'on parle de la Thaïlande.

Et oui du rhum ! Et pas n'importe lequel s'il vous plait, du rhum réalisé à partir de pur jus de canne !
Ces rhums sont l'objet d'une curiosité grandissante et intriguent beaucoup, une parfaite occasion pour moi de vous en parler :)


Nous avons pu assister à l'automne dernier au lancement, lors du Whisky Live, du rhum Chalong Bay.
Je vous en avais parlé lors de mon compte rendu sur cet événement (ici : http://lhommealapoussette.blogspot.fr/2014/10/mon-rhum-live-2014-les-degustations.html). Je ne le connaissais pas, je ne savais pas à quoi m'attendre et j'avais été surpris (agréablement) de découvrir un bouche un rhum agricole.

Et bien un autre rhum de Thaïlande, agricole lui aussi, devrait être lancé d'ici quelques semaines au Rhum Fest à Paris : Issan Rum.


J'ai pu déguster pour vous ces deux rhums d'Asie du Sud-Est et je suis là pour vous donner mes impressions.



Celle de Chalong Bay
Le Chalong Bay tout d'abord.


Il est produit à Phuket, célèbre (ouais...) île du Sud-Ouest de la Thaïlande.
J'aime beaucoup le packaging de la bouteille, sobre et classe à la fois. La volonté ici est clairement de donner l'idée d'un produit authentique, naturel et exotique, il y a un quelque chose de colonial dans cette bouteille - une réussite.


Au nez, nous avons une belle palette d'arômes. Il y a avant tout, le jus de canne, concentré et frais qui frappe de par son intensité. Mais c'est loin d'être tout, il a un quelque chose de fruité (poire surtout et banane), mais également de poivré (poivre blanc).
Il a aussi (en bien moins frappant que certains clairins) un côté truffé qui arrive dans un second temps et qui s'accompagne d'une pointe de vanille.
Un nez riche et séduisant.


En bouche, on perd de la fraîcheur et l'attaque est douce et charmeuse. On est sur la canne, aucun doute. Lorsqu'on l'avale il chauffe agréablement la gorge et a encore un léger côté poivré. Il faut ajouter à cela une légère note mentholée. En prenant un peu d'air dans la bouche, une note empyreumatique se fait sentir.
Celui de Chalong Bay


La finale est un peu courte. On est toujours sur la canne et je lui trouve également un petit quelque chose de cerise.



J'ai également fait l'expérience d'y ajouter un zeste de citron vert, et c'est une réussite. Cela permet de retrouver une agréable fraicheur.
Mais attention, tout petit le zeste, sinon, le citron vert prendra aisément le pas sur le rhum et ça serait dommage !
Y ajouter du sucre serait superflu étant donné la douceur naturelle de ce rhum (et ses 40°).
Rappelons que les rhums blancs agricoles de Martinique et de Guadeloupe consommés en ti-punchs sont pour la plupart entre 50° et 62° et qu'un peu de sucre (roux) peut alors être le bienvenu :)


En conclusion, un rhum de bonne qualité, aux caractéristiques intéressantes, qui sera, selon moi, principalement destiné à la dégustation pure, ou avec un zeste de citron vert donc. Il est un peu plus cher que la plupart des autres rhums agricoles premium (vous le trouverez entre 35€ et 40€) mais votre argent ne sera pas gaspillé ;)




Celle d'Issan
Issan, maintenant.

Issan est produit au Nord-Est de la Thaïlande, non loin de la frontière avec le Laos et dans une zone plutôt a-touristique.
La distillerie se plante au beau milieu de multiples champs de canne, qui en assurent l'approvisionnement.

Vous pouvez voir le dernier (et final à ma connaissance) packaging de ce rhum, une classe un peu froide et épurée, dans le sens luxe.


Au nez, c'est très riche et même "lourd". La fraîcheur ici est discrète (elle devient un peu plus perceptible après un moment passé dans le verre). Cet aspect est accentué par un quelque chose de huileux, cireux, ce qui est assez sympa, je dois bien le dire.
Les fruits sont là aussi avec la présence de mangue et d'abricots secs. De manière assez étonnante, en fonction de la dégustation (plusieurs séances m'auront été nécessaires), je n'ai pas toujours trouvé les mêmes marqueurs. Alors que j'écris ces lignes, j'ai moins retrouvés les fruits cités plus haut et ai plus au nez, une association poire et pâte d'amande, un mélange très gourmand. Je me demande si l'on n'a pas ici une expression très pure de jus de canne fraîchement coupée. Des notes de foin viennent parfaire ce profil.

Celui d'Issan

En bouche, l'attaque est très agréable et "facile", l'alcool se fait discret. La texture est riche et la canne est omniprésente.


La finale est moyennement longue et nous offre du gazon très vert agrémenté d'une pointe de sel : sympa !

J'ai eu tout au long de cette dégustation, et selon les cessions, un traceur menthe.


Si l'on résume, voilà un autre rhum très agréable à boire et ne manquant pas de complexité. En revanche on ne connait pas encore son prix, nous verrons ça d'ici quelques semaines.
Il est également assez original de par certains de ses aspects.
Je n'ai pas pu le tester avec un zeste, n'ayant malheureusement réussi à dégoter que trop peu de ce rhum mais j'imagine un résultat probant là aussi.



Voilà donc deux rhums globalement proches mais qui ne sont pas exempts d'arômes et de caractéristiques qui leur sont propres.

Deux belles réussites de ces français expatriés en Thaïlande. Pour ceux qui comptent aller au Rhum Fest à Paris les 23 et 24 mai vous aurez l'occasion de vous faire votre avis.



Sinon vous pouvez aussi aller sur place (en Thaïlande), ça revient un peu plus cher mais il y a d'autres très belles et bonnes choses à découvrir (non je ne suis pas financé par l'office du tourisme thaïlandais :p).





Le 10 avril 2015, une journée placée sous le signe du rhum

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Vendredi 10 avril, pas LA journée du rhum, non non ; juste une journée forte en rhum(s) !


Une bien jolie photo ! Merci Jean-Claude :)
Comme vous devriez désormais le savoir, se tient à Paris, le dernier w-e de mai le salon dédié au rhum, le Rhum Fest.
Il y aura bien entendu un paquet, que dis-je, UN PAQUET d'exposants qui seront là pour vous faire déguster leurs produits, mais également des master class ou encore un bar collector.

C'est également l'occasion de décerner des médailles aux meilleurs rhums dans 17 catégories différentes. Oui, dix-sept catégories ; et là, vous vous dites : ça doit en faire des bouteilles ! Eh bien vous êtes encore loin du compte :) Je vais vous expliquer pourquoi je vous dis ça.
Un concours donc, avec comme souvent dans une compétition, des éliminatoires.

Ces éliminatoires se tiennent sur quatre journées et permettent d'effectuer une première sélection. Les rhums ainsi choisis seront alors dégustés par un jury de professionnels internationaux, qui décernera les médailles.

Le premier jour de ces éliminatoires s'est tenue le... 10 avril. C'est bien, vous suivez.


J'étais juste en face - vraiment sympa :)
Les quatorze jurés du jour ont rendez-vous dans un bar/restaurant du 13ème arrondissement de Paris, rue des Cinq Diamants.

Dix heures (ou presque ;)), tout le monde est là et je retrouve certains autres amateurs de ma connaissance.
Le briefing commence, nos deux maîtres de cérémonie nous expliquent comment la journée va se dérouler.
Nous sommes séparés en trois groupes tirés au sort, chacun à sa table, où nous sont remis les différents documents nécessaires (principalement les fiches de notation bien entendu).

Le matin sera dédié aux rhums blancs à base de pur jus de canne. Ça me plait ça !
La table une aura à tester les 40°, tandis que les tables deux (la mienne) et trois seront sur les 50° et plus.
Mes quatre camarades de tablée et moi-même nous installons et je réalise alors le nombre de verres sur la table, je les compte et je m'aperçois qu'il y en a : beaucoup !
Je comprends pourquoi quand nos hôtes nous expliquent que nous en avons treize à déguster, et ça, rien qu'à notre table, les autres en ayant un nombre sensiblement proche.
Treize rhums blancs d'au moins 50°, à 10h30 du matin, ça promet :D


Je vous laisse imaginer le doux parfum qui a envahi la pièce ;)
C'est parti !

Chaque verre est habillé d'un post-il portant le numéro du rhum qu'il va recevoir. Une fois cette première étape accomplie, c'est la danse des bouteilles ; une sorte mercato :
"Il me faut la deux, qui a la deux ?
- Moi j'ai la onze là, il me manque encore la une, la quatre et la sept.
- Tiens la sept, tu me file la onze. Et si quelqu'un a la trois sous la main, je prends.
- Moi je viens de coller mon dernier post-it, il me faut tout !
- BINGO !"

Studieux qu'on vous dit !
Règne alors un silence religieux à ma table. Nous sommes concentrés sur la tâche qui nous incombe.
Nous devons noter l'aspect visuel, le nez, la bouche, la longueur/finale et si oui ou non il a des défauts.
Au final cela donne une note sur vingt.

Chacun commence son "travail". Il n'y a que très peu de mots échangés, cet exercice est individuel et le calme est essentiel à de bonnes conditions de dégustation.

Échantillon numéro un. Ma technique sera la suivante : je commence par regarder la robe, ici le côté translucide, cristallin (normal pour des rhums blancs), je passe ensuite un bon moment sur le nez afin de déceler au mieux toutes les caractéristiques olfactives. Je prends alors une petite gorgée que je garde quelques secondes en bouche en faisant tourner le liquide partout, là encore pour déterminer de la meilleure manière possible les qualités (ou pas) du rhum et enfin je l'avale, en étant toujours très attentif à ce qu'il m'offre.
À ce moment-là j'ai déjà une bonne idée des notes que je vais mettre, mais afin d'être sûr et certain je me livre à nouveau au même exercice, si ce n'est que cette fois-ci je n'avale pas et me sers du crachoir prévu à cet effet.
Je finalise mes notes, les additionne et obtiens la note finale.
Voilà, et de un !

Les G.O.
Je mange un petit morceau de biscotte me rince la bouche et c'est parti pour le suivant, treize fois de suite :)

Quand je parlais de l'ambiance studieuse, c'était pour la première bouteille. Arrivés à la moitié de la série, on se détend un peu et on commence à entendre quelques commentaires et quelques blagues. Nous restons tout de même concentrés et persévérons sous le regard sévère des organisateurs ;).
Il y a du très bon et du moins bon.

Voilà, treize ! Nous rendons nos fiches de notation afin que les totaux puissent être faits.

Mais ça ne s'est pas arrêté là. Afin d'affiner la sélection, les deux tables qui avaient de 50° et plus vont goûter les quatre meilleurs de l'autre table et les noter à leur tour (nous avons dû en fait en goûter cinq dans la mesure où il y avait deux ex-æquo à la table trois).

Hop, cinq de plus et c'est après avoir donc testé dix-huit rhums que nous sommes passés à table. Et ça tombe bien, je mourais de faim ; après tout ce liquide, du solide sera le bienvenu !
Un faux-filet (très bien cuit) des pommes de terre sautées, une petite ratatouille et pour finir un mi-cuit au chocolat.

Me voilà quelque peu requinqué et prêt pour la seconde dégustation.


Et c'est reparti !
Nous reprenons nos places et nous apprenons "à quelle sauce nous allons être mangés". A ma table, ça sera les rhums vieux de mélasse de 7 à 10 ans de vieillissement, la table numéro une nous aidera dans cette tâche.

Neuf rhums de plus !

Et là, il y a de tout ; des anglais, des espagnols et même du rhum français. Et il y a du bon et du moins bon (voire du vraiment pas bon).

Nous nous livrons donc au même exercice que dans la matinée - marrant au passage de reconnaître des rhums (ou du moins penser en reconnaître ^^).

Nous arrivons au terme de la découverte de ces rhums de mélasse (dans une ambiance bon enfant et encore un peu moins studieuse).
Voilà, 28 rhums, ça nous aura fait une journée chargée (oui il n'y a pas que la journée qui était chargée... ;)).

"Comment ? Oui, pardon ? De quoi ? Quatre de plus ? Ah oui quand même !"

Et oui quatre de plus, les quatre premiers de la table numéro une arrivent chez nous tandis que nos qualifiés passent chez eux.


C'est avec une langue qui pique un peu que j'achève le dernier verre de ce marathon.



La petite dernière Caroni par Velier
Et là, vous vous dites : il a dû rentrer s'effondrer chez lui jusqu'au lendemain matin, après avoir bu 32 rhums. Que nenni !
Il faisait beau et bon ce jour-là et je devais rendre visite à un pote à la Maison du Whisky de Odéon pour y découvrir les deux nouveaux Caroni.
Conclusion logique : me voilà sur le chemin vers le carrefour de l'Odéon ; et puis, je me dis qu'un peu de marche ne pourra pas me faire de mal :)

Je flâne un peu, passe du 13ème au 6ème et après un second déjeuner (oui ça creuse tout ça ;)), j'arrive en vue de mon objectif.
Je salue Raoul et ses collègues. On papote rhum et il me sort les deux bouteilles que je suis venu déguster.

Alors oui, je sais, mon palais n'était plus dans les meilleures dispositions pour déguster un nouveau rhum (et encore moins deux) mais après y avoir trempé mes lèvres, j'ai été assez enthousiasmé par la version réduite à 55°, qui pour moi est plus fruitée et moins sur les arômes monolithiques de Caroni que sa version à 64.5°.
Bref me voilà sorti de la boutique avec un sac sous le bras...


Et c'est donc bien avec trente-quatre rhums dégustés que s'achève cette journée placée sous le signe du rhum : un gros SIGNE du rhum :)


On se prépare pour l’événement ! ;)









Putain, 1 an !

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Eh ouais... Un an déjà que je vous enquiquine à vous raconter ma vie à travers la passion qui m'anime pour le rhum.

Dans mon salon, en toute sobriété :D
Une année durant laquelle se sont passées beaucoup de choses dans mon expérience du rhum ; des rencontres, des découvertes, des coups de foudre et des coups de gueule.
Mais aussi certains grands moments (la rencontre avec Luca Gargano, mon premier Rhum Fest...), des aventures haletantes (je ne vais pas vous refaire mon enquête italienne ;)) et beaucoup de temps passé à écouter et apprendre, principalement auprès de mes cavistes, merci Freddy et Christian !


Alors ce blog, que m'a-t-il apporté ?
Avant tout, un moyen d'extérioriser cette passion, de la partager et ainsi de l'assouvir. J'en étais à un point où "simplement" acheter et déguster des bouteilles n'était plus suffisant, il fallait que je trouve un moyen d'en faire l'expérience... à plus grande échelle.

C'est ma femme (tout fraîchement ma femme à ce moment-là) qui m'a donné l'idée de débuter ce blog, quelle bonne idée elle avait eu là !


Où en suis-je désormais ? Eh bien,  plus de 17000 vues en un an, la barre des 250 likes passée sur ma page Facebook et plus de 40 articles !
Ouais 40 articles, donc plus de trois par mois, ben... ça fait beaucoup.
Ça fait surtout beaucoup de temps passé à les écrire. C'est une véritable "hygiène de vie", il faut le trouver ce temps et ce n'est pas évident lorsque l'on a déjà une vie bien remplie ; alors oui je joue moins aux jeux vidéo, entre autre :P
Et puis il y a ces soirs, où l'on n'a juste pas envie d'écrire, où l'on manque d'inspiration, où l'on veut juste regarder une série tranquille (comme les dernières saisons de Games of Thrones ou de The Walking Dead ;)).
Et ce n'est pas bien grave, je n'en suis pas à écrire tous les soirs non plus ; il ne faut juste pas se laisser aller :)

Le dernier en date des rhums de l'Homme à la Poussette que ce
Versailles 1998 de chez Velier ;)
Quoi qu'il en soit, qu'est-ce qui me pousse encore à écrire pour vous (et pour moi) ?
Eh bien, toujours ce même sentiment de besoin d'écrire, de partager avec vous ma vie côté rhum, tout en vous faisant marrer (j'espère) et en vous apprenant des choses (j'espère aussi).

Ce blog n'a au final aucune prétention si ce n'est de vous raconter et de vous faire profiter de ces moments, de ces rencontres et bien sûr de ces bouteilles qui ont défini et qui définissent encore les rhums de l'Homme à la Poussette.


Et que nous réserve l'avenir ?
En voilà une excellente question.
A court terme, le Rhum Fest 2015 bien sûr ! A ne surtout pas manquer, il y aura tellement à découvrir, à apprendre et à déguster !

Peut-être aussi, un peu plus de temps entre chaque article, ça prend vraiment beaucoup (trop) de temps de vous écrire tout ça et il est plus que probable que j'ai moins de temps disponible durant les mois à venir.

Bien sûr toujours des recherches de perles rares et de bouteilles à prix attractifs, des rencontres avec d'autres passionnés, pleins de choses à apprendre auprès d'experts et des nouvelles bouteilles qui tomberont au champ d'honneur :) Bref de quoi faire !

Des bouteilles vidées à différentes périodes de mon expérience du rhum ; des styles très différents les uns des autres. Un jamaïcain (distillerie Monymusk), le New Grove 8 ans de l'Île Maurice, le HSE VSOP (seul agricole de la photo), pour moi un des meilleurs VSOP, si ce n'est LE meilleur et enfin Dos Madeiras 5+5, blend de rhums des caraïbes, vieilli partiellement en fûts de Sherry Pedro Jimenez. J'ai retrouvé des bouteilles vides dans ma cave, que je ne me rappelais pas avoir gardées ; comme quoi ça a du bon parfois d'avoir du mal à ce séparer de ce genre d'objets.
Je pensais avoir écrit la légende de photo la plus longue de l'histoire lors d'un de mes articles précédents. Record battu ! :D

Mais soyez assuré que je vous raconterai tout ça.


Tout ça pour dire : merci ! Merci à tous, vous qui lisez mes articles, à ceux qui réagissent à mes posts sur Facebook et plus largement à tous ceux qui manifestent de l'intérêt pour Les Rhums de l'Homme à la Poussette - merci, merci, merci :)





Le rhum made in Brooklyn - 1ère partie

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Et voilà, les vacances sont terminées :(


Cinq jours à New York avec madame et sans les enfants ; des vacances quoi :D
Ça aura été extrêmement intense, plein de choses vues, pleins de choses goûtées et énormément de marche.


Il n'y aura pas eu tellement de rhum durant ces quelques jours mais, vous vous en doutez, quand même un peu ;)

Eh oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, les Etats-Unis connaissent actuellement une (re)naissance rhumesque, de la côté Est à la côte Ouest (et entre les deux :)).


Du côté de la Californie, nous avons par exemple, les "fameux" rhums de la distillerie Lost Spirits, qui élaborent leurs rhums de manière scientifique et fun à la fois, je vous en reparlerai sans doute, mais aussi un rhum Agricole (en blanc et en vieux) : le Saint George.

Et puis, sur la côte Est, à New York et encore plus précisément, à Brooklyn, une petite distillerie a ouvert ses portes il y a environ 4 ans : The Noble Experiement. Cette dernière produit à l'heure actuelle un unique rhum (blanc), le Owney's.

J'adore cette vue : le bar, les chaises et tabourets, les bouteilles alignées et ce mur :)


Bon quand je vous disais que ces vacances n'ont pas été placées sous le signe du rhum, il y a quand même eu la visite de cette distillerie, laissez-moi vous raconter.


J'avais entendu parler ce cette distillerie et de leur rhum il y a quelque temps déjà. Un rhum produit a New York même, cela avait marqué mon esprit.
Puis quelques mois plus tard j'avais pu lire une interview de Bridget Firtle, créatrice et master distiller. J'ai été séduit par son histoire.

Nous planifiions, ma femme et moi, à cette époque, un séjour de quelques jours à New York et il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour que l'idée d'une visite de la distillerie germe dans mon esprit.

J'ai tout simplement contacté Bridget sur Facebook, pour lui communiquer mon enthousiasme et lui demander si une visite était envisageable. Elle m'a rapidement répondu pour me remercier de mon intérêt et m'informer qu'en effet, des visites sont organisées tous les samedis.

New York, tout simplement
C'est avec cette idée en tête que je demande à ma femme si elle serait d'accord pour caser ça dans nos vacances et elle répond immédiatement que oui (oui elle est drôlement sympa ma femme, surtout quand on sait qu'elle n'aime pas le rhum). Elle réserve même les billets (pour environ une dizaine de dollars si ma mémoire est bonne) pour le lendemain de notre arrivée et note l'adresse sur notre planning (oui elle pense à tout ;)).


Le jour du départ pour les Younaillteude Staytsse arrive : marche, tram, RER, attente, avion, arrivée, ATTENTE, taxi, hôtel, AATTTEEEENNNTTEE, dodo !

C'est, à vrai dire, étonnamment frais, que le lendemain, après une matinée bien chargée, nous décidons de nous mettre en route pour The Noble Experiment.

On regarde un plan de métro : pas trop compliqué, une ligne de métro passe pas trop loin et d'après le plan nous devrions en avoir ensuite pour environ 10 minutes à pieds. Bref, on devrait y arriver en moins d'une heure, mais pour être sûr on prend 1h30.

Ça, c'était le plan. Il était bien ce plan...

Mais voilà, le destin s'en est mêlé.
Je vais vous le faire court : ligne de métro fermée. tentative pour trouver un itinéraire de remplacement ; on le trouve et nous devons alors marcher un peu avant de prendre une autre ligne, qui devrait nous déposer un peu plus loin que le plan initialement prévu mais ça devrait le faire.
Hop on file dans le métro et ce n'est qu'à ce moment-là que nous nous sommes rendu compte que selon l'entrée que vous prenez pour pénétrer dans une station du subway, vous n'arrivez pas sur le même quai (bon ça dépend des stations). Si ce n'était que ça, ça irait mais, il n'y a alors pas moyen de passer sur l'autre quai sans ressortir et donc de chercher l'autre entrée et d'utiliser un nouveau ticket. On perd donc un peu plus de temps mais arrivons du bon côté des rails, pour prendre ce métro tant attendu, tant attendu... très très attendu ce métro quand même. Bref, il arrive finalement et ce trajet parait interminable.
Voilà, c'est notre station, tout le monde descend.

Beau temps et environnement intéressant (sans ironie)
A ce moment-là il est déjà 16h, à savoir l'heure du début de la visite.
Nous vérifions l'adresse et nous dirigeons vers la distillerie. Le problème c'est que nos téléphones ne fonctionnent pas et que la carte que nous avons n'est pas très précise...
Plan B : nous demandons à deux personnes dans la rue si elles connaissent la rue ne question, réponse : non.
Mais au moins, elles, ont un téléphone qui marche ici ^^
Elles cherchent donc l'adresse, la trouvent après quelques essais infructueux. Après avoir pris des photos des indications pour nous y rendre et du plan de route, nous les remercions énormément et nous mettons à courir. Oui, parce qu'on réalise que pour couronner le tout, on est plus loin que prévu !
On fonce et après une quinzaine de minutes, on arrive dans cette rue si convoitée, mais bien sûr, on ne trouve pas le numéro qui nous intéresse. On décide alors de demander où trouver cette distillerie à un autre numéro de cette rue, pour le moins d'apparence industrielle.
Un homme nous explique que tout l'immeuble lui appartient et que notre objectif se situe un peu plus loin, toujours dans le même édifice. On y va mais il n'y a pas d'autre porte... Ou plutôt, si, mais à plus d'un mètre de hauteur et parait donc plutôt difficile d'accès. On retourne voir le monsieur rencontré un peu plus tôt, qui décide bien gentiment de nous y amener par l'intérieur du bâtiment. Après avoir passé deux ou trois portes, nous voilà arrivés à bon port ! Enfin !

Voilà, ça s'était la version courte :D

Nous sommes accueillis par une charmante jeune femme, à laquelle on explique que nous devions arriver 45 minutes plus tôt pour la visite de la distillerie. Et là, je lis dans son regard, que du coup ça risque d'être un peu compliqué et je comprends pourquoi quand je vois sa collègue courir de-ci de-là : apparemment quelque chose va de travers et elles ont donc un paquet de boulot.

Mais finalement après une courte réflexion elle nous propose de nous asseoir, de nous mettre à l'aise  et nous sert à chacun un verre de leur rhum :)

Le rhum et le verre, sur leur très sympathique bar


Le rhum made in Brooklyn - 2ème partie

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Nous sommes là, posés avec un verre à la main et on se relaxe après nos (més)aventures pour arriver jusqu'ici.

Tchin-tchin, ou plutôt, cheers!

Melissa, notre hôte, commence à nous expliquer l'origine du projet et la philosophie de sa créatrice : Bridget Firtle. Vous pourrez trouver plusieurs interviews de Bridget à ce sujet, mais en deux mots, après avoir pu mettre pas mal d'argent de côté en travaillant à la bourse, elle a décidé de quitter son boulot et de vivre d'une passion.

Sa démarche (et celle de ses trois employées) est 100% qualitative. Plusieurs caractéristiques de leur rhum démontrent cette volonté.


Non, ce n'est pas de l'huile de moteur
Tout d'abord, la mélasse utilisée (qui vient des Etats-Unis) est de très bonne qualité. J'ai d'ailleurs pu la goûter - c'était la première fois que j'avais l'occasion de goûter de la mélasse - et elle est riche en arômes de caramel et de réglisse, tout en étant très sucrée.

Ensuite, la fermentation se fait sur cinq jours. Plus la fermentation est longue plus les goûts vont se développer (la durée de cette étape est le plus souvent de 24 à 36 heures).



Le pot still et la colonne flambant neufs !

La distillation, elle, est réalisée sur colonne et sur alambic (ou pot still). Là aussi, cela va permettre de concentrer les arômes. En principe, on dit d'une distillation sur pot still qu'elle donnera un produit plus expressif ; attention à ne pas généraliser tout de même ;)
Le passage par la colonne permet de corriger certaines saveurs non désirées plus qu'autre chose.



Dans le seau, là

Le distillat (rhum à la sortie de l'alambic/colonne) est à 80° d'alcool. Plus ce degré alcoolique est fort moins riche et parfumé sera le rhum. En effet, les arômes viennent des éléments non-alcool. Là encore, la qualité et le goût est placé au centre du processus, puisque l'on trouve beaucoup de rhums dont le distillat a un degré d'alcool plus élevé (jusqu'à 95°).
J'ai eu la chance de goûter le rhum à la sortie de l'alambic et la première chose que je me suis demandé, c'est : pourquoi réduire ce rhum à 40° ? :)

Un arôme de banane assez incroyable et une vraie explosivité ; tout ça, juste avec une goutte !

Manque plus que l'étiquette

Pour finir, rien n'est ajouté et vous n'avez donc dans la bouteille que le produit lui-même, non altéré.

Il est ensuite embouteillé et l'étiquette est collée à la main sur la bouteille.



Magnifique colonne !

J'ai adoré visité la distillerie, là où tout arrive, là où tout est fait :)
Une chaleur pesante (et encore, je n'ose imaginer comment c'est en été) et le bruit des machines en fond vous mettent directement dans l'ambiance. Le pot still et la colonne sont tous les deux magnifiques. Les autres appareillages et les cartons de bouteilles complètent le tableau.


Et ce rhum alors, comment est-il ?
Eh bien il n'est pas mal du tout pour un rhum blanc de mélasse (oui je peux avoir quelques a priori parfois :p) !
Il est fruité, banane, poire, papaye et prune et pas agressif du tout ; ma femme, qui trouve le rhum (et les spiritueux de manière générale) trop fort en alcool a même fini son verre, c'est dire :) Et puis il a quelque chose de différent.
Si vous ajoutez à cela une légère note fumée sur la finale, non seulement vous avez un rhum facile d'accès et agréable mais également intéressant, car pas si simple que ça.
Apparemment beaucoup de visiteurs de la distillerie lors de la dégustation ont un "Wahoo effect" quand on leur dit qu'il s'agit bien de rhum ; cela ne colle pas avec leur idée d'un alcool qui brûle la gorge et qui n'est pas fruité :)


Les bouteilles "spiced" et les deux fûts
Pour l'instant, il n'est pas question de produire un autre rhum (soit sur un degré l'alcool différent, soit vieilli).
Cependant - oui il y a un cependant - certains tests sont en cours. Plusieurs bouteilles ont reçu des épices diverses et variées et deux fûts sont bien tranquillement en train de faire leur boulot, histoire de voir ce que cela pourrait donner. Moi, ça me rend impatient et j'espère bien que le résultat sera positif !


Maintenant la mauvaise nouvelle : il est compliqué de se procurer ce rhum sur le vieux continent. Cependant il semblerait que quelques caisses aient été envoyées en France peu avant ma venue, donc peut-être bientôt une bonne nouvelle de ce côté-là :)



Pour finir, et en cette période de l'année très Festival de Cannes, j'aimerais remercier quelques personnes.
Mes parents bien sûr, sans qui je ne serais pas là :P
Plus sérieusement, tout d'abord ma femme qui m'a aidé à gérer mon stress et qui a pris ces magnifiques photos.
Et ensuite Melissa qui a été adorable en prenant pas mal de son temps pour nous faire découvrir de l'intérieur cette belle aventure qu'est The Noble Experiment.


Pour conclure cette conclusion : si vous avez l'occasion de goûter ce rhum, n'hésitez pas ! ;)



Mon Rhum Fest 2015 - partie 1

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C'était déjà il y a deux semaines...

Et maintenant ? Un an à attendre, et ça va être long !

Je parle du Rhum Fest bien sûr. LE rendez-vous incontournable de tous les amateurs (et professionnels) de rhum de France - vous avez aussi le droit d'y aller si vous n'habitez pas dans l'hexagone ;)


Il y a un an, je vous avais fait mon compte-rendu de cette expérience inoubliable (ici-même). Il s'agissait de mon premier salon dédié au rhum.
Depuis il y en a eu quelques autres mais aucun de cette ampleur, qu'il s'agisse de la taille ou des activités proposées.

Et cette année, eh bien, le Rhum Fest 2015 était à une autre échelle que l'année passée, pour le plus grand plaisir de mes papilles :)


Première différence, de taille, ce ne sont pas deux mais trois jours, durant lesquels le salon s'est invité au Parc Floral à Vincennes (banlieue Est de Paris). Le samedi et le dimanche étaient accessible à tous, tandis que le lundi était réservé aux professionnels (ainsi qu'aux blogueurs et à la presse).


Seconde différence, le nombre d'exposants : cette année, plus de 100 marques étaient présentes (la plupart avec plusieurs rhums, ça en fait des trucs à goûter ;)).

En plus des dégustations, de nombreuses "activités"étaient proposées, parmi lesquelles des master classes (des spécialistes abordent le rhum, chacun sous un aspect particulier devant une trentaine d'heureux spectateurs).
Un cocktail bar occupait une bonne partie du pavillon 3 où des barmen/mixologues se livraient à leur art pour satisfaire leurs clients d'un jour.
N'oublions pas les Rhum Fest Awards, compétition durant laquelle un panel d'amateurs a pu déguster à l'aveugle, plusieurs jours durant, de nombreux rhums (classés par catégories) afin de décerner les médailles du salon (je vous ai déjà narré mes aventures lors d'une de ces journées de dégustation dans cet article : par ici).
Il y avait enfin un espace VIP, zone réservée à des visiteurs ayant acheté un billet plus cher, avec son lot d'avantages, dont un accès à cet endroit offrant certaines bouteilles d'exception et/ou en avant-première.

Je dois avouer être un peu passé à côté de ces activités, m'étant volontairement concentré sur les découvertes de nouveaux rhums.
Des dégustations étalées sur un jour et demi, ça en fait un paquet. J'ai tenté, le plus possible, de faire le bon élève et de prendre des notes lors des visites des différents stands afin de pouvoir les retranscrire ici-même. Voyons voir si j'ai été si bon élève que ça :)


Me voilà donc le dimanche, direction le Parc Floral. Pas trop compliqué, on choppe la ligne 1 quelque part et on va jusqu'au terminus... Ça c'est quand il y a une ligne 1, cependant juste pendant trois jours (pile sur les dates du Rhum Fest), une moitié de cette ligne n'était pas desservie (bien sûr la moitié qui nous intéresse). Donc, ça aura été marche, tram, bus de remplacement et marche ; plus long que prévu mais j'avais prévu le coup et j'arrive dans les temps, quelques minutes avant l'ouverture VIP à midi.
Je retrouve quelques amateurs connus dans la file d'attente et recueille déjà quelques impressions et informations sur la journée précédente.

Je regrette de ne pas avoir goûté le vieux.
Après un passage au vestiaire (où toutes les personnes y travaillant étaient exceptionnellement sympathiques) et au stand presse afin de récupérer mon badge "blog", je m'interroge sur mon plan de bataille.
Mon frère doit me rejoindre vers 14h00, avec un billet normal et il n'aura donc pas accès à l'espace VIP, c'est donc là que je décide de me diriger.

Mais en chemin je m'arrête sur un stand où je vois des rhums blancs, apparemment pur jus de canne, que je ne connais pas. Les rhums Bourdonnais de l’Île Maurice.
Je m'approche et entame la conversation avec la jeune femme qui tenait le stand. Elle m'explique que leur rhum blanc agricole est décliné en deux versions : une à 50° destinée au marché français et une version à 40° pour les autres. Je goûte les deux et me dit que je suis bien français vu celui des deux que je préfère. Un rhum au nez très agréable, typé agricole mais encore un peu sucré, assez marqué par des arômes fleuris et relativement long.
Ce salon ne commence pas mal :)

Le jamaïcain en question
Je reprends le chemin du stand VIP mais j’aperçois deux connaissances au stand de la Maison du Whisky : le truculent Daniele et le super sympa Raoul. Je vais les saluer et repère une bouteille qui m'intéresse, le Rum Nation Jamaica 8, expression vieillie de leur fameux rhum blanc qui m'avait tant impressionné au Whisky Live quelques mois plus tôt. Verdict, il n'est pas mauvais et est indéniablement jamaïcain mais ces quelques années en fût l'ont sans doute trop assagi.


Allez cette fois-ci, j'arrive jusqu'à l'espace VIP, y rentre avec quelques confrères et regarde un peu les trésors qu'il recèle. Beaucoup de choses qui m'intriguent et m'intéressent !

J'en ressors et retourne faire un tour rapide du salon, pour voir le Hall 3 dans son intégralité et pour rencontrer deux, trois amis.
Bref, après cet intermède, mes pas me conduisent à nouveau vers le bar VIP et là l'hôtesse qui en garde l'entrée m'explique qu'il est réservé aux visiteurs qui ont payé un billet VIP, ce qui n'est pas mon cas (ce qui se voit à la couleur de mon bracelet) ayant eu une invitation pour blogueurs. Après discussion de deux ou trois minutes, elle me laisse rentrer (merci mademoiselle ;)). J'ai quand même eu un peu peur de ne pouvoir profiter des perles précieusement rangées sur les étagères derrière cette porte.


Un barman super sympa (qui se reconnaîtra ;)) m'éclaire sur les quelques bouteilles qui ne me disent rien. En l'occurrence les J.M. finition (que des fûts venus de grandes maisons) et le HSE single cask 2003.
Ce sont d'ailleurs celles-ci par lesquelles je vais entamer les hostilités.

Je suis les conseils de mon hôte quant à l'ordre de dégustation de ces quatre bouteilles, et commence donc par le J.M. fini en fût de Calvados.
Voilà un rhum étonnant ! C'est peut-être le rhum le plus marqué par une finition qu'il m'ait été donné de goûter. On a tout simplement... de la pomme ^^
Ne vous inquiétez pas, on a aussi du rhum, mais pas tant que ça. Un camarade de dégustation m'expliquait qu'à l'aveugle il aurait sans doute pensé boire un Calvados.
Il est également assez boisé et pour finir s'avère être long en bouche. Il m'a laissé une bonne impression dans l'ensemble.


La finition Cognac ensuite. Je dois avouer ne pas connaitre grand chose en Cognac (en Calvados ou en Armagnac non plus d'ailleurs) mais j'ai retenu une chose qu'un oncle s'y connaissant un peu m'avait dit : "Si un jour tu as l'occasion de boire un Delamain, profites-en bien, on fait difficilement meilleur". Vous vous en doutez, je ne vous dis pas ça au hasard, cette seconde finition est faite en fût de Cognac de chez Delamain. Je m'attends donc à quelque chose de remarquable.
Je ne vous le cache pas, j'ai été déçu. Il est clairement plus sec que le précédent et moins marqué par le spiritueux précédemment vieilli dans le fût. En revanche je pense qu'il accentue les arômes boisés et en est même tannique (et très long). Dommage.


On termine par la finition Armagnac.
Au nez (et en bouche aussi d'ailleurs) c'est celui qui est le plus rhum. S'en dégage également un je ne sais quoi de sucré/gourmand.
En bouche, c'est fin et boisé (mais plus un boisé que j'associe habituellement à certains vins), sans être tannique. Tout s'associe très bien. 
Je serais bien incapable de dire ce qui est apporté par ces quelques mois passés en fût ayant contenu de l'Armagnac mais le résultat est une réussite, un beau mariage !
C'est pour moi, le meilleur des trois et il risque sans doute de rejoindre mon armoire à malices :)


Très provisoire cette étiquette mais les infos qu'il faut
Après avoir donc dégusté ces finitions de J.M. (qui est connu pour ces millésimes vieillis de 10 à 15 ans), je vais donc m'attaquer au nouveau single cask de chez HSE (justement connu récemment pour ses finitions du monde ;)), le millésime 2003.

Il s'agissait vraiment d'une exclusivité Rhum Fest dans la mesure où la bouteille était habillé d'une étiquette très provisoire (et devrait sortir d'ici la fin de l'année d'après mes informations).
Son attaque m'a bien plu, sur les épices et les fruits secs et un côté doux (presque légèrement sucré).
En dehors de ça, rien de vraiment notable. Attention hein, c'est un bon rhum, pas de doute là-dessus, mais il est classique (et il n'y a pas de mal à ça).







                                                                                                                                                                   


English version


It’s already 2 weeks ago...
And now? One – very long – year to wait.

Of cause I am talking about the Rum Fest. THE event and meeting place in France for everyone who is interested in rum – professionals and enthusiasts; even if not living in the hexagon ;)

A year ago I talked about this unforgettable experience on this blog already; it was my first event dedicated exclusively to rum. Since then I attended a few other fairs but none of this size and certainly none with a comparable variety of proposed activities and workshops.

However, this year, Rum fest 2015 played once again in a higher league, much to my liking :)

This years' most remarkable difference was that during 3 days (not 2 as the previous year) the event took place in the Parc Floral in Vincennes (east from Paris). On Saturday and Sunday it was open to the public, while Monday were reserved to professionals – bloggers and press included.

More than 100 brands had been present at the Rum Fest 2015, most of them with a larger selection of their rums – that’s a lot of things to try :)

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Apart from the almost never-ending variety of Rums that were there to taste, numerous workshops and master classes were available.
A Cocktail bar took a fair part of Pavilion 3 and was managed by some talented bartenders that performed their art to satisfy the tastes of their customers. Another highlight was of course the Rum Fest Awards! These desired medals were given by a group of passionate Rum lovers, who were chosen to be part of a jury. During a several days lasting event, they tasted – blindly – a large amount of rums (classified in different categories); I wrote already about my adventures as being part of the jury in this article (link)).
New this year was as well the VIP area - a zone reserved for guests who purchased the more expensive VIP ticket - with some nice benefits, amongst others: tasting some exceptional bottles and / or sneak previews.

To be honest, I missed out on some of these activities as I -on purpose- focused on discovering new rums. These tastings took most of the 2 days that I spent at the Rhum Fest, which makes it quite some bit. I played the good student and took notes of every stand I visited and every rum I tasted to actually write about it here in a most accurate way, but well.. We see how much of a good student is still in me :)

So, enough with the introduction, here we go.
Sunday, direction Parc Floral. Easy peasy catching line 1 and getting off at the terminus and being there well in advance... how little did I know: RATP (the Parisian public transports company) picked apparently the Rhum Fest as the perfect time to close half of the line, of course, the half that is actually concerning me and every other Rum Fest visitor. So, I walked, took the tram, walked some more, took the bus, walked again and finally arrived way later than expected but still a little tiny bit before the holders of the VIP entry pass could enter the location, at noon.
Luckily I saw already some familiar faces in the queue, so I could queue jump get already some stories and impressions from the previous day; that I did not attend.

I regret not having tried their aged one
After I dropped off my belongings at the cloakroom (where staff was exceptionally friendly) and collected my „blog badge“ at the press office, I checked my „Rum Fest 2015 battle plan“.
I was supposed to meet my brother at 14:00 and as he had no VIP ticket, I spent the first 2 hours of my journey exactly there: in the VIP area. That was at least the plan.

But already on the way, a specific stand caught my attention and so I decided to take a little break :) The reason for this decision was a white rum- apparently from pure cane juice- that I didn´t know so far: Les Rhums Bourdonnais from Mauritius.
The young lady at the booth explained that their agricole rums are coming in two versions: a 50° for the French market and a 40° for the others. I tasted both and figured that I must be very well French seeing which one I preferred. It is a rum very agreeable on the nose, agricole but still slightly sweet and marked with floral aromas and quite long.
This Rhum Fest started promising indeed :)

I continued my way direction VIP area but again, I didn´t make it very far. I passed by the stand of la Maison du Whisky with the vigorous Daniele and the very nice Raoul being present. After a short word I spotted an interesting bottle: the Rum Nation Jamaica 8 – an aged version of their famous white rum that left quite an impression on me at the Whiskey Live some months earlier. Verdict, it´s not bad, undeniable Jamaican but these few years in a cask probably tamed it too much.


I finally made it to the VIP area. I entered with some colleagues and inspected the treasures it was holding; many interesting and intriguing things to which I will come back later :)

I decided to leave this very special person area to make a quick round and explore Hall 3 in its integrality and to meet two or three friends.
Well, after this little excursion, I wanted to enter all relaxed the  VIP area but I got stopped by the hostess who explains me that this area is only for guests who paid the according ticket which I obviously did not, as my bracelet (that I got when entering the event) has the wrong colour. Well. After discussing some minutes she let me enter anyway (thank you miss :)). I however got pretty scared in the perspective of not being able anymore to taste the precious pearls laying behind these gates. I need a drink, how convenient.

An extraordinary nice barman (who will know that I am talking about him :)) enlightened me about some bottles that I heard nothing about so far. In this case: the J.M. Finishes and the HSE single cask 2003.

I wisely followed the advice of my host and started my tasting with the J.M. Calvados finish. What should I say?! Surprising rum. It´s maybe the rum with the most remarkable finish that I´ve ever tasted and it tastes like... very surprising: apple! Don´t worry, there is as well the taste of rum present but not such an intense one. A fellow rum lover even thought that in a blind tasting he could have thought it was Calvados!


The tasting continued with a J.M. Cognac finish. I have to admit, that I am not having too much expertise regarding Cognac (or Calvados or Armagnac to be honest) but I kept well in mind what an uncle of mine told me many years ago, back then, when I was young: “If you ever have the chance to try a Delamain, go for it, you won't find better.”
As you probably guessed right, I am not telling you this little anecdote for nothing: the rum I tried had a Cognac Delamain cask finish. My expectations were high…
… and I got disappointed. This rum was clearly more dry then the previous one and less marked by the spirit that aged in this very cask previously. On top of it, it was quite woody to the extent of being tannic. Too bad.
 

The last bottle of J.M. that I had the chance to try in this session was an Armagnac finish. On the nose (and as well mouth) it is mainly rum, with something sweet and gourmand to it.
In the mouth it is fine and with wood aroma (in this case more a woody kind of aroma that I would associate with certain types of wine), but not tannic. It is generally very enjoyable.
I couldn´t say what these last months in an Armagnac cask did to this rum exactly but however: it did it good, it´s a nice mélange.
For me, it´s even the best one of this J.M. trilogy and it will surely join my collection in a not so far future.

Very temporary label indeed

After tasting the J.M. (which is best known for their 10 to 15 years vintages) finishes, I moved on to the new single cask HSE (recently known for their “world finishes”) vintage 2003.

This rum was a Rhum Fest exclusive with a very temporary - but charming - label (as far as I know it should be released at the end of this year).
This rum with its fine aroma of spices and dried fruits and a touch of sweetness (almost a bit sugary) was much to my liking. Even though, besides from this, there is nothing really remarkable about this rum; it´s without a doubt a good rum, but classic (there is no shame in it).


Un ami est parti

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L'un de mes meilleurs souvenirs avec JC, une superbe soirée et une superbe rencontre !

Voici un article spécial.

Pas de récit d'aventure, de recherche de bouteille ou d’événement lié au rhum, cette fois.


Il me l'a faite acheter.
Je lui ai fait l'acheter.
Non, mais un hommage et une pensée pour un ami qui nous a quitté il y a quelques jours.
Quelqu'un avec qui j'ai beaucoup de souvenirs rhumesques. Quelqu'un qui m'a permis de faire d'importantes rencontres dans mon expérience du rhum. Quelqu'un avec qui j'ai partagé beaucoup d'expériences en matières de spiritueux. Il a pu me montrer que je peux aimer certains whiskys et j'ai pu lui faire découvrir bon nombre de rhums. Quelqu'un avec qui j'ai eu d'interminables discussions sur telle ou telle bouteille, telle ou telle distillerie, tel ou tel embouteilleur, tel ou tel site internet de vente en ligne ou encore tel ou tel arôme (j'étais sacrément jaloux de son "nez" !).

C'était aussi un collègue de travail, et plus récemment mon chef pendant deux ans et demi. Je ne vous dis pas le nombre de meetings dont le sujet a dérivé jusqu'à notre passion commune :)


Professionnellement ou dans le privé, il était motivé et enthousiaste, toujours prêt à partager et à faire bénéficier son entourage de son expérience dans tous les domaines.
Il était tout simplement généreux.


Merci pour tout JC !


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